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« Sans Rien savoir d’elle » de Luigi Comencini. Critique cinéma-dvd

  • 4 décembre 2024 en salle 
  • Dvd‏ : ‎ 24 septembre 2025
  • Création : 1969
  • 1h 36min
  •  Drame, Thriller
  • Avec Philippe Leroy, Paola Pitagora, Sara Franchetti
  • Studio  ‏ : ‎ Les Films du Camélia
  • Sous-titres  : ‎ Anglais, Français

Ruban d’argent de la meilleure actrice en 1970 pour Paola Pitagora.

L’histoire :  La mort d’une vieille femme, quelques heures avant l’expiration de son assurance vie, éveille les soupçons de l’avocat des assurances. Il décide d’enquêter. Il rentre en contact avec la famille et se rapproche de Cinzia , l’une des filles de la défunte, qui parait ne pas vouloir hériter de sa mère. Leur relation va prendre un tour inattendu.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le film :
  • Les bonus

Les agents d’assurances au cinéma ont parfois le beau rôle. Voyez John Forbes dans « Pitfall » de André de Toth  qui séduit l’une de ses clientes en délicatesse avec un bateau recelé. Et quand Comencini confie à un avocat des assurances Me Bra le soin d’éclaircir les circonstances de la mort d’une riche héritière, Cinzia la plus jeune des filles se laisse prendre au charme de cet homme qui sous la pluie propose de la raccompagner.

Romantisme pas mort chez Comencini qui sur le ton de la séduction a cependant bien du mal me semble-t-il a trouvé le bon tempo . Plus à l’aise dans la confusion, les égarements et les troubles de l’âme, le réalisateur conduit son récit au pas tranquille de l’enquête de l’assureur, investiguant de la même manière qu’un policier, l’autorité en moins.

Ce qui rend ce Me Bra ( Philippe Leroy ) tout à fait singulier dans sa recherche de la vérité qui, de l’un à l’autre des héritiers supposés, ne s’affirme jamais totalement. On ne va pas parler de suspense, mais de manigances et manipulations familiales, auxquelles Cinzia dit vouloir échapper .

La jeune femme refuse tout argent de cette mère décédée quelques heures seulement avant l’expiration de son assurance-vie . Une mort naturelle chante en chœur les prétendants à la dote, autopsie à l’appui et la main sur le cœur : « l’argent n’est que sentimental ».

Si l’enquête prouve le contraire ( Me Bra, aidé de Cinzia, accumule les preuves ) 300 millions de lires vont rester dans les coffres de la compagnie d’assurances.

L’enjeu n’est pas mince et Comencini en fait quasiment un réquisitoire sur la condition humaine , malmenée dans ses travers les plus ordinaires. Les plus bas, les plus naturels, il y en a pour tout le monde dans ce marigot familial auquel la belle Cinzia tente d’échapper.

Elle est jouée par Paola Pitagora, très bien jouée, trop bien peut-être, pour ne pas leur ressembler. On ne sait rien d’elle, effectivement ….

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec Paola Pitagora (16 mn) ( photo)  – Sa vie, sa carrière, le cinéma italien et … ses films français

De la télévision où elle rayonne, au grand écran, alors peu connue. « Il n’a pas fait passer d’audition, faisant confiance à son flair d’artiste (…) il ne disait jamais des choses très précises, il voulait le côté gamin de cette fille, ses sautes d’humeur »

« Quand je me sentais de l’attirance pour un partenaire, je freinais des quatre fers, je ne voulais pas brouiller les cartes, un homme marié de surcroît, surtout pas ».

Paola Pitagora a tourné quelques films en France dont « Les compagnons de la marguerite » de Jean Pierre Mocky (« un peu bizarre le film »)

  •  Entretien avec Francesca Comencini (17 mn) –Le film vu à travers le regard de l’une de ses filles, elle-même réalisatrice « Un film à part dans la carrière de mon père. Un film mystérieux, une tentative de travailler le genre policier avec une histoire d’amour elle aussi assez mystérieuse »

« Et c’est un portrait de femme essentiel, je vois là la fascination de mon père pour un personnage féminin très moderne »

  • Entretien avec Philippine Leroy-Beaulieu (17 mn) –Comment un jeune acteur français débarque dans un film italien avec le premier rôle ? La fille de Philippe Leroy raconte l’histoire d’un homme toujours en colère, pour des raisons personnelles, jamais politiques, malgré les rôles qu’il a pu endosser. Il a une centaine de films quand même en Italie où il était plus connu qu’en France

 

  • Les premiers courts métrages de Luigi Comencini

« Bambini in Citta » (1946 – 15mn 30)- Un noir et blanc fatigué mais si contemplateur des premiers pas d’un jeune réalisateur qui ausculte les rues et les fonds de cours où jouent les gamins.

« Il museo dei sogni -Le musée des songes » (10 mn)  –Grandeur et déclin du cinéma de sa naissance à sa mort commerciale. Sans compter sur la dangerosité de la pellicule inflammable. Tout le processus de destruction des bobines est passé aux cribles, avant qu’un individu se charge de faire les poubelles et de créer ainsi la première Cinémathèque. C’est passionnant

« L’Ospedale del delitto – L’hôpital du crime » (10 mn) – La création du premier hôpital psychiatrique pour les criminels, à Aversa en 1876.

« On ne purge pas de peines, on met en place des dispositifs de sécurité ». Toute la philosophie de la démarche est expliquée à travers la déambulation de la caméra, des cellules aux cours extérieurs, via les différentes activités. Le quartier des femmes est particulièrement ausculté

4 décembre 2024 en salle  Dvd‏ : ‎ 24 septembre 2025 Création : 1969 1h 36min  Drame, Thriller Avec Philippe Leroy, Paola Pitagora, Sara Franchetti Studio  ‏ : ‎ Les Films du Camélia Sous-titres  : ‎ Anglais, Français Ruban d'argent de la meilleure actrice en 1970 pour Paola Pitagora. L'histoire :  La mort d'une vieille femme, quelques heures avant l'expiration de son assurance vie, éveille les soupçons de l'avocat des assurances. Il décide d'enquêter. Il rentre en contact avec la famille et se rapproche de Cinzia , l’une des filles de la défunte, qui parait ne pas vouloir hériter de sa mère. Leur relation va prendre un…
Le Film
Les bonus

Un avocat des assurances Me Brà enquête sur la mort d'une femme  qui avait souscrit une importante assurance-vie. Selon les circonstances du décès, l’assurance versera ou pas 300 millions de lires aux héritiers. Quoi qu’il en soit, Cinzia la plus jeune de la famille ne veut pas entendre parler d’héritage, ce qui intrigue notre assureur. Il va se lier d’amitié avec la jeune fille et découvrir l’histoire d’une fratrie pas très ordinaire. Sinon qu’elle est prête à tout pour toucher le magot que Me Bra entend bien conserver pour sa compagnie. Un peu de suspense, mais surtout beaucoup de manigances et de manipulations familiales, que Comencini brasse à la manière d’une embrouille policière dans le huis clos d’une famille à priori respectable. Même sur la distance, Cinzia laisse paraître quelques failles. Elle est jouée par Paola Pitagora, très bien jouée, trop bien jouée peut-être. On ne sait rien d’elle, effectivement ….

AVIS BONUS Des commentaires avisés, les premiers courts métrages,

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