Le Film : : ![]()
LES SUPPLÉMENTS
- « Antonioni vu par Antonioni » (21 mn). Un portrait du cinéaste dont on retrouve de nombreux extraits dans le documentaire « Le regard qui a changé le cinéma » ( ci-dessous).
Le réalisateur évoque ses débuts à travers la pratique du documentaire (« Les gens du Pô »), genre interdit sous le fascisme. « Ca a ouvert la voie au néoréalisme italien (… ) et si je suis venu à parler de la bourgeoisie ensuite, c’est parce que j’en étais issu ».La conscience d’un langage cinématographique avec des plans-séquence contre l’ absence de gros plan.
La spontanéité avant tout. « Avant un tournage je ne me demande jamais quelle sera la technique , la décision se prend dans l’objectif ». A partir de « Blow-up » et « Profession reporter », il remet en cause le pouvoir de l’image en interrogeant son impuissance à représenter le monde . « Blow up » la confrontation entre la réalité et l’apparence , « c’est mon film le plus abouti du point de vue de mes intentions premières ».
- « Cinéma cinémas : Antonioni, la dernière séquence » (14 mn). Michelangelo Antonioni commente et analyse la dernière scène de son film.
Il explique sur la forme et le fond, avec des détails techniques très intéressants , ce qu’il a voulu traduire. Ca n’affaiblit pas du tout la force de cette séquence
- Antonioni à propos de « Profession : reporter » (5 mn ). Dans cet extrait du journal télévisé de 13 h du 15 mai 1975, le cinéaste évoque la personnalité de son héros et sa quête de liberté introuvable.
Quand le journaliste aborde la question de la perfection, Antonioni a l’air un brin irrité. « Je cherche à faire le film le mieux possible. (… ) Je ne sais pas parler de moi-même comme Fellini, moi c’est mon état d’âme que je mets dans le film ».
- « Mensonge amoureux » (12 mn). Le monde du roman-photo observé par Antonioni. Une détente à bon marché, un conseiller amical… Le réalisateur suit l’évolution de ce phénomène de littérature.Avant on lisait « Le ventre de Paris », « Les misérables », dit-il dans son commentaire, aujourd’hui « L’épouse de la mort »…
Une étude quasi sémiologique du contenu, des prénoms à l’attitude des visages, démarche que n’aurait pas renié Roland Barthes. Du dessin à la photo, le roman-photo devient de plus en plus créatif avec ses comédiens que l’on suit sur le plateau de photographie. « Des héros de papier glacé dont il ne faut pas se moquer… ». A chacun son époque !
- « Michelangelo Antonioni, le regard qui a changé le cinéma » (56 mn). Retour sur la carrière du réalisateur au gré d’entretiens d’époque et d’images de tournage.
Dans ce chapitre on retrouve de larges extraits de « Antonioni vu par Antonioni ». Le réalisateur explique à nouveau sa manière de travailler dans un contexte qui est toujours en rapport avec ce qu’il vit . A l’arrivée du néofascisme par exemple, il imagine le suicide d’un garçon pour des raisons politiques
A partir de « Chronique d’un amour », un nouveau langage du cinéma voit le jour. Pour « Les vaincus » il fait connaissance avec la censure. Le style Antonioni ? C’est avec « Le cri » qu’il s’affirme avant de faire appel à une jeune comédienne pour doubler la voix de Dorian Gray dans ce film. Elle s’appelle Monica Vitti. On la retrouve ensuite souvent dans ce documentaire.
Il faut notamment voir et entendre la façon dont elle raconte la séquence du tourbillon de « L’Avventura » , avec des images d’archives et une vidéo d’époque, c’est formidable.
Antonioni insiste aussi sur la réussite de « Blow-up ». « Souvent j’allais tourner sans savoir ce que j’allais tourner, j’aimais me retrouver dans un état de quasi-ingénuité. Celui-là je l’ai fait avec mes tripes pour rendre Londres, plus Londres encore… ». 
- Un livre inédit de 160 pages (inclus 35 photos d’archives). « L’aventure du désert : profession : reporter » de Dominique Païni . Les multiples facettes de Profession : reporter, dernier film de la trilogie utopique d’Antonioni centré sur l’intime. Au gré d’entretiens d’époque avec le cinéaste, d’analyses et d’une revue de presse, cet ouvrage inédit livre des pistes passionnantes pour appréhender ce grand film sur la fuite, point d’orgue de la carrière d’Antonioni.



