- 1 heure et 38 minutes

- Dvd : 4 novembre 2025
- Acteurs : Albrecht Schuch, Anton Noori, Branko Samarovski, Julia Franz Richter, Salka Weber
- Sous-titres : : Français
- Langue : Autrichien
- Studio : Pyramide Vidéo
L’histoire : Besoin d’un petit ami cultivé pour impressionner votre entourage ? D’un fils parfait pour forcer l’admiration de vos clients ? D’un répétiteur pour vous préparer à une dispute conjugale ? Louez Matthias, un maitre dans sa profession, excellant chaque jour à̀ se faire passer pour une personne différente ! Mais quand Matthias doit être lui-même, le véritable défi commence…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
- Le film :
- Les bonus :
- Prix du Public au Festival des Arcs
- Prix de la Meilleure mise en scène au Music et Cinéma de Marseille
J’ignorais l’existence de ces agences de location de personnes « prêt à porter ». Pour accompagner votre solitude, certifier l’existence d’un fils au sein d’un foyer sans enfant, parer à toutes les difficultés possibles, notamment dans le domaine professionnel.
Ce à quoi s’emploie Matthias, excellent représentant de la cause, dont le mérite est toujours d’être à l’écoute du client, et de résoudre en un clin d’œil ses difficultés.
Les premiers exercices que nous fournit Bernhard Wenger sont tout à fait probants et parfaitement ciblés dans un cadre qui pourtant va devenir trop étroit pour notre caméléon.
Lors d’une séance de répétition d’engueulade entre deux époux, un transfert inconscient s’empare du pratiquant qui vit depuis quelques jours des épisodes quasiment identiques sous son toit. Là où il ne peut plus articuler un mot, argumenter quoi que ce soit face à sa femme totalement désorientée par son comportement.
« Je ne sens plus le vrai en toi » lui dit-elle en l’abandonnant dans le désarroi le plus total. Comme un surmoi qu’il n’arrive plus à contrôler , Mathias demeure interdit chez lui, incapable de régler ses propres problèmes.


Paraître sur des faux-semblants, biaiser la réalité et les codes de la société, Matthias va devoir s’en défaire avec le concours inattendu d’un importun mécontent de son influence auprès de ses proches. Il le harcèle , le bouscule, révélant sous ses airs de vieux crouton ramolli, ce que fut probablement sa jeunesse dans les années 40.
Pointant du doigt les travers de notre société Bernhard Wenger double la mise en fustigeant ce passé peu glorieux aux relents nostalgiques . Albrecht Schuch lui prête un concours précieux dans la peau de ce personnage prisonnier de son image.
Pour s’en libérer , tous les moyens sont bons, bien que son choix ultime permette toutes les interprétations possibles. Une scène digne du « Festen » de Thomas Vinterberg.
Mais Matthias s’en contrefiche, ce n’est plus à lui de faire semblant …
LE BONUS
- Entretien avec Bernhard Wenger ( 23 mn ) -Les première agences « Rent-a-friend » se sont ouvertes au Japon, se souvient le réalisateur qui en les découvrant a donc eu l’idée de son premier film.
Bernhard Wenger explique comment il a composé avec son comédien sur différentes attitudes , « c’est quoi par exemple le regard perdu, et puis bien se présenter, faire semblant … » . L’intrusion du paon ? Un animal qui aime la frime mais ne sais pas voler … Une métaphore qui en découle aux yeux du réalisateur .
Le film
Le bonus
C’est un premier film à l’allure fantaisiste, qui pourtant tient très au sérieux son sujet : la double personnalité du héros, qui pour des raisons professionnelles joue les caméléons avec succès.
Sans reproche quand il se met au service des autres , le voici complètement désemparé dans son propre foyer où sa femme ne le reconnait plus . Mathias va donc devoir affronter ses propres angoisses, avant de résoudre celles de ses contemporains.
Paraître sur des faux-semblants, biaiser la réalité et les codes de la société, Bernhard Wenger pointe sans trop en avoir l’air les travers de notre monde actuel ,où nous prévient-il au passage rôde toujours les malfaisants de l’humanité.
Albrecht Schuch , imperturbable puis perturbé dans la peau de ce personnage prisonnier de son image demeure l’illustration parfaite de cet homme « prêt à porter » que l’on trouve dans des agences de location spécialisées. J’ignorais tout à fait leur existence.
AVIS BONUS
Les commentaires du réalisateur
