- 8 octobre 2025 en salle

- 1h 46min |
- Comédie
- Par Vince Palmo, Holly Gent Palmo
- Avec Guillaume Marbeck, Zoey Deutch, Aubry Dullin
L’histoire : Celle de Godard tournant « À bout de souffle », racontée dans le style et l’esprit de Godard tournant « À bout de souffle ».
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Jean Seberg est très ressemblante. Ce n’est pas un problème, Zoey Deutch ne l’imite pas. Elle joue. Aubry Dullin est tout aussi proche de son personnage, un jeune Belmondo, flagorneur et sûr de lui. Auprès des compagnons de cette belle époque, où le cinéma rimait avec bonheur.
Celui que le réalisateur texan Richard Linklater recopie à sa façon, pour nous dire comment la Nouvelle Vague a surfé sur les genres, les modes et la technique autour d’un personnage très particulier, Jean-Luc Godard.
Bien qu’il soit en retard sur ses copains des « Cahiers du cinéma » (Truffaut et Chabrol ont déjà réalisé des longs-métrages) il les rattrape « A bout de souffle » quand au moment du clap final, il sait qu’il vient d’écrire les fondamentaux de la Nouvelle Vague.
Avec ses propres règles, sa conduite divergente, et son humeur retorse, qualités et travers dessinés sur un profil que Guillaume Marbeck emprunte lui aussi à merveille à la légende.
Pour un « making off » étonnant, dans un noir et blanc très respectueux, où Richard Linklater s’amuse des travellings en chaise roulante et 2 CV décapotée, et de bavardages dévergondés mais si sérieux.

Décor naturel, réécriture spontanée, dialogues tenus secrets, la méthode Godard déroute son entourage, surtout lorsqu’à court d’idées, il met la clé sous la porte. On se reverra demain matin…
Georges de Beauregard son producteur (Bruno Dreyfürst) a du mal à lui faire entendre raison. Ils vont même se battre, avant de se réconcilier, talent oblige. « L’art n’est pas un passe-temps, mais un sacerdoce. »
Encore plus péremptoire, une fois les pieds dans la salle de montage, en compagnie de Lila Herman (Pauline Scoupe-Fournier) son principe d’assemblage de la pellicule frise l’anathème , aux yeux des puristes ( *).

Aphorismes et préceptes en rappel, Jean-Luc Godard n’écoutait que sa bonne parole et parodiait celle des autres.
Le réalisateur texan la sublime ici dans un décorum pour cinéphile et béotien réunis. Nul besoin d’être averti pour vivre ou revivre cette époque bénie du septième art. Linklater est texan, mais il filme comme un français !
(*) » Le spectateur Zéro », conversation sur le montage » de Yann Dedet et Julien Suaudeau (POL)
- Sont également présents : Tom Novembre (Jean-Pierre Melville ) -Adrien Rouyard ( François Truffaut) – Antoine Besson (Claude Chabrol) – Alix Bénézech (Juliette Gréco) -Jean-Jacques Le Vessier (Jean Cocteau) – Jonas Marmy (Jacques Rivette) -Côme Thieulin (Eric Rohmer) -Aurélien Lorgnier (Robert+Bresson)
Le Film
De nombreux cinéastes à travers le monde entier ont célébré la Nouvelle Vague à leur époque et aujourd’hui encore. Particulièrement depuis l’Amérique où Richard Linklater reprend le flambeau en évoquant les heures glorieuses des Cahiers du cinéma, et de ses pensionnaires passés peu à peu derrière la caméra. Truffaut, Chabrol, Godard que l’on voit ici désespéré de n’avoir pas fait encore son long-métrage, alors que « Les 400 coups » et « Le beau serge » sont des succès. Ce sera donc « A bout de souffle » que le réalisateur texan nous fait revivre à la façon d’un making off filmé à la française, très respectueux des conditions scéniques imposées à l’époque par Godard. Ce qui deviendra les fondamentaux de la Nouvelle-Vague ( spontanéité, improvisation , esprit frondeur, décor naturel … ) au cœur d’un film phare. Beaucoup d’acteurs peu connus ( nouvelle vague oblige ? ) signent là un passage très remarqué dont Guillaume Marbeck (Jean-Luc Godard) et Aubry Dullin (Jean-Paul Belmondo) Ils sont parfois très ressemblants mais ce n’est pas un problème. Loin de l’imitation ou de la caricature , ils jouent. Jean Seberg est à ce titre exemplaire, à moins que ce ne soit Zoey Deutch
