- 2 heures et 10 minutes

- Dvd: 2 septembre 2025
- En salle : 19 novembre, 2025
- Cinéma : 1974
- Acteurs : Franco Nero, Giuseppe Addobbati, Lino Capolicchio, Lisa Gastoni, Rod Steiger
- Nouvelle restauration 4K
- Sous-titres : : Français
- Studio : Carlotta Films
L’histoire : En 1945, la République de Salò vit ses dernières heures. Mussolini, qui se trouve à Milan sous protection allemande, refuse de se rendre aux partisans du CLN Alta Italia comme lui propose le cardinal Schuster, il décide de fuir vers la Suisse accompagné de sa maîtresse Clara Petacci et des cadres fascistes, dans l’espoir de se rendre aux troupes alliées et d’échapper aux partisans…Mais son chemin s’arrêtera trois jours plus tard, sur les rives du lac de Côme…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Les derniers jours, la fin d’un règne, deux visions d’un monde qui s’écroule et qui fait couler toujours beaucoup d’encre. Et brouille des images parfois contradictoires.
Ici je lis que la documentation est sérieuse. Les événements rapportés sur la fuite de Mussolini vers la Suisse correspondent assez bien à la réalité. Soit la confession d’un dictateur sanguinaire, acculé de toute part et qui au seuil de sa reddition renvoie tout sur ses collaborateurs, et particulièrement son principal mentor : Hitler.
Ils furent pourtant “ cul et chemise” ( noire ) mais la débâcle conduit le duce a récuser tout ce dont on l’accuse. Tenu par les allemands, ses déplacements sont limités. Le cardinal Schuster ( Henri Fonda) lui conseille de se rendre .
Lutter, résister, Mussolini s’entête alors que ses anciens amis tombent les armes, les unes après les autres. Inéluctable nous dit Carlo Lizzani dans sa mise en scène tout aussi fataliste sur des transcriptions historiques sagement rapportées.
Voir les relations sentimentales du dictateur, avec sa maîtresse ( Lisa Gastoni ), et beaucoup plus distante, son épouse. Lizzani insiste sur ces rapports en porte à faux qui nourrissent si peu des événements entortillés dans trop de détails et de circonvolutions narratives.

Le point de fixation demeure bien la course poursuite afin de récupérer le fuyard. Le fusiller avant que les américains le récupère ? Procès ou pas ? Les différents mouvements de résistance italienne se déchirent. Rod Steiger est impressionnant.
Des extraits de reportages d’époque , des images , des archives, enrichissent le propos dont l’ultime écho demeure à ce jour gravé sur les pierres d’une villa près du petit village de Giulino di Mezzegra surplombant le Lac de Come. Les historiens discutent encore aujourd’hui de la validité du lieu .

LE SUPPLEMENT
- “NOIR DESSEIN”. Un entretien avec Jean-François Rauger, critique de cinéma et directeur de la programmation à la Cinémathèque française. (26 mn – HD)
Ancien partisan antifasciste, Carlo Lizzani contribua à l’écriture de nombreux chefs-d’œuvre du néoréalisme (Allemagne année zéro, Riz amer) avant de réaliser ses propres longs-métrages, traitant majoritairement de la Seconde Guerre mondiale et de la Résistance,
« La volonté de Carlo Lizzani, c’est d’éviter l’emphase, il faut avoir l’impression de raconter objectivement les faits. […] Toute l’Italie voulait la mort de Mussolini, c’était symboliquement une manière de rompre avec une phase historique dont on ne voulait plus entendre parler. »
Le film
Le bonus
Carlo Lizzani qui a contribué à plusieurs oeuvres historiques au cinéma ( “Allemagne année zéro », « Riz Amer », « Achtung! Banditi ! ») se laisse ici emporter par la résonnance populaire de l’événement, qu’il revisite de manière souvent ampoulée, au regard de la déchéance d’un tyran, pitoyable au final, ridicule au demeurant.
Acculé dans ses derniers retranchements, Mussolini, qui pendant des années à fait régner la terreur en Italie, tente de gagner la Suisse. Des Américains à la résistance italienne, via l’armée allemande en déroute, tout le monde veut lui mettre le grappin dessus.
Les faits rapportés par le réalisateur apparaissent dans l’ensemble très plausibles, mais dans mise en scène trop sage et trop conforme aux besoins semble-t-il d’un film grand public.
Rod Steiger dans le rôle-titre assume cette vision de la chute d’un tyran qui de la morgue à la vacuité aura détruit la raison humaine. A noter dans un rôle secondaire Henry Fonda avec les habits sacerdotaux. Il est très crédible !
AVIS BONUS

