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« Le noir (te) vous va si bien » de Jacques Bral . DVD Critique

Synopsis: Une famille orientale émigrée, en Europe. Moncef, le père, porte en lui la souffrance du déracinement et le poids de "l’ailleurs". Sauvegarder sa culture, vivre dans le respect des traditions, c’est pour lui, plus qu’une règle de vie, une manière de rester fidèle à son passé, à son origine et surtout… à lui-même.Cobra, sa fille assume pourtant sa double vie.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Le noir (te) vous va si bien"
De : Jacques Bral
Avec : Sofiia Manousha, Lounès Tazairt, Grégoire Leprince-Ringuet , Julien Baumgartner
Sortie le : 07 mai 2013
Distribution : Thunder Films
Durée : 86 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

D’emblée ,le réalisateur nous laisse entendre ce qui s’est passé. Il nous raconte maintenant comment cela a pu arriver.  Le procédé n’est pas nouveau, mais Jacques Bral le reprend de manière tout à fait particulière, et surtout séduisante, malgré un propos grave et douloureux.

Jamais démonstratif, il le fait avec tendresse et complicité .Pour ce père, aimant et attentionné, qui conserve de son pays natal, toute l’omnipotence que lui accorde son patriarcat. Pour cette fille , très attachée à la cellule familiale, mais qui vit aussi à son époque, qui n’est pas forcément celle du tchador qu’elle retire toujours, une fois la demeure paternelle quittée.

Cet  antagonisme est la source d’une intrigue que le réalisateur élabore au petit quotidien de cette famille, plutôt bien intégrée, et autour duquel gravite des personnages dont il compose des figures originales.

Etranges, bizarres, décalés, les hommes et les femmes de la tribu Bral ne peuvent laisser indifférent le spectateur qui reconnaît là, une part de lui-même ou de son existence. Au-delà de la cohérence du récit, toujours posé sur le fil du rasoir, le réalisateur filme autant la réalité que l’impression qu’elle dégage.

Plus que des séquences ou des saynètes, je vois des tableaux disséminés qui ne feraient qu’un au soir d’une exposition des faits. Le père avec son copain discutant autour d’un thé à la menthe, la jeune fille derrière le bar avec son amant, le repas en famille, les femmes en tchador discutant dans la rue …

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Bral réussit souvent à sourire des moments les plus tendus, dramatiques, en demi-teinte, certes, mais le rictus accompagne un regard là encore très attentionné au personnage.

Les visages sont cadrés à leur juste expression pour dire tout ce qu’ils contiennent de regrets ou de nostalgie (le père s’en veut aujourd’hui d’avoir quitté l’Algérie), d’amour et d’espoir pour les générations à venir, les femmes en particulier.

Elles sont à l’affiche, sans reproche, de Sofia Manousha, ( Cobra, l’héroïne )  à sa mère Souad Amidou J’ai peut-être un penchant plus affirmé pour Lounès Tazairt, un père totalement submergé par le poids de la double culture qu’il doit affronter un peu plus chaque jour que ses enfants grandissent.

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L’histoire à lui tout seul, celle d’une tragédie grecque, d’un drame shakespearien.Il la raconte bien.

LES SUPPLEMENTS

  • Scènes coupées .Le film se suffit à lui-même et effectivement ces scènes n’apportaient vraiment rien de plus.
  • Entretiens .Tous les acteurs prennent la parole, pour parler du film, des personnages et de son environnement social et politique. C’est vraiment intéressant, instructif … avec parfois un avis très particulier sur la manière de travailler de Jacques Bral. «  Quand on a tourné avec lui, on peut tourner avec tout le monde, après » dit ainsi Sofia Manousha (Cobra)

Lounès Tazaïrt, évoque sa propre histoire au regard de celle du film, son arrivée à Aubervilliers qui « est une terre qui nous a bien accueilli (…) alors que je prenais conscience de ma différence, d’une identité à construire ».

Louis Leprince-Ringuet parfait dans son rôle d'amoureux ...
Louis Leprince-Ringuet parfait dans son rôle d’amoureux …

Ajusteur à l’origine, il fera plusieurs petits métiers et « j’ai ainsi travaillé pour le théâtre, et en les voyant travailler en s’amusant, j’ai commencé à prendre des cours de théâtre ».

Souad Amidou, la mère, parle très bien du film, qui à ses yeux restera «  une photographie de la France des années 2010, que l’on pourra revoir sans problème dans dix ans, rien de manichéen ».

Enfin j’ai bien aimé la réflexion de Salim Kechiouche, le frère de Cobra  «  On sort des personnages pour arriver à des personnes qui vont nous dire des choses ».

  • Rencontre avec Jacques Bral (27.30 mn). Contrairement à ses comédiens, le réalisateur est plus confus dans la manière de voir et de parler de son film, c’est souvent hésitant, embrouillé.Lui-même ,d’origine iranienne,,possède une double culture. Il  parle de l’Iran d’aujourd’hui qu’il ne reconnaît plus.

« La direction d’acteur, c’est leur donner confiance (ils se lâchent alors, et on les rattrape, mais d’une personne à l’autre c’est jamais pareil) qu’ils comprennent le texte, après ce sont des nuances ».

Meilleur DVD Mai 2013 ( 7 ème ) D’emblée ,le réalisateur nous laisse entendre ce qui s’est passé. Il nous raconte maintenant comment cela a pu arriver.  Le procédé n’est pas nouveau, mais Jacques Bral le reprend de manière tout à fait particulière, et surtout séduisante, malgré un propos grave et douloureux. Jamais démonstratif, il le fait avec tendresse et complicité .Pour ce père, aimant et attentionné, qui conserve de son pays natal, toute l’omnipotence que lui accorde son patriarcat. Pour cette fille , très attachée à la cellule familiale, mais qui vit aussi à son époque, qui n’est pas…

Review Overview

Le film
Les bonus

Pour parler de la tolérance, Bral use d’arguments similaires. Nullement démonstratif, son film, jamais partisan, tente de saisir toutes les composantes de deux cultures qui ne s’affrontent plus, mais n’arrivent toujours pas à s’entendre. Un beau plaidoyer pour l’amour et la liberté, pour l’émancipation des femmes, aussi.

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