« La nuit du chasseur » de Charles Laughton. Critique dvd

Edition limitée numérotée – 2 DVD + Blu-ray + Livre de 200 pages + CD audio

• Dvd: ‎ 14 novembre 2025
• Cinéma : 1956
• Acteurs ‏ : ‎ Evelyn Varden, James Gleason, Lillian Gish, Robert Mitchum, Shelley Winters
•  93 minutes
• Sous-titres : ‏ : ‎ Français
• Langue ‏ : ‎ Anglais (DTS-HD 5.1)
• Studio ‏ : ‎ Wild Side Video

L’histoire : Un prédicateur aux phalanges tatouées des mots « Haine » et « Amour » est à la recherche de l’argent dérobé par son compagnon de cellule, dont les deux enfants sont les seuls à savoir où il est caché.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article

• Le film : 
• Les bonus : 

En 1954, d’une histoire de croque-mitaine terrifiante écrite par Davis Grubb, provenant de peurs d’enfant et de souvenirs de son meurtrier, l’acteur Charles Laughton fit « La Nuit du chasseur ».

Un film hétéroclite, à éclairages multiples, tour à tour effrayant, comique, cosmique et intimiste. Un film qui déjà s’interroge sur la peine de mort, quand le bourreau revient à son domicile, auprès de sa petite famille. Il vient de supprimer celle de Pearl et John , dont le père condamné pour vol et meurtre, a été pendu.

Les deux enfants ne sont pas au bout de leur peine. Le compagnon de cellule du papa, un prêcheur, est maintenant en quête de l’argent volé (Robert Mitchum). Il est persuadé que la solution se trouve auprès des deux bambins.

L’entame d’une chasse poursuite sur laquelle l’homme libéré peut s’avérer très menaçant, voire même cruel. Là où la Bible et ses versets alimentent le scénario, il use de ce bien et de ce mal qui abreuvent son discours, pour tempérer, effrayer, punir.

Il s’attire les bonnes grâces de la population , et notamment de Mme Spoon ( Evelyn Varden ) qui se damnerait pour ce bon apôtre . Elle n’y voit pas le diable et Charles Laughton, non plus, réalisateur attentif à dresser un portrait idéal, tout en porte à faux.

Le piquant de ces aventures, terrifiantes aux yeux des plus jeunes, moins évidentes aujourd’hui dans un regard plus conciliant sur la bonhomie engendrée par des personnages d’un cinéma d’un autre temps . Comme l’oncle Birdie (James Gleason) ou la dévouée Mlle Cooper ( Lillian Gish ) qui sous ses airs acariâtres est la bonté même. Elle recueille les enfants sans parents, les éduque au rythme des paroles évangéliques.

Religion mise à part, c’est la vision d’une Mary Poppins à venir quelques années plus tard, quand le cinéma de Laughton référence à sa façon pas mal de légendes et contes de Noël. En avance peut-être sur son époque (1955) , le film ne connut pas le succès. Quelques décennies plus tard on lui rendra les honneurs.

Aujourd’hui il demeure sérieusement gravé au fronton du septième art, comme un témoignage indissociable de la grande histoire du cinéma mondial.

LES SUPPLEMENTS

• Charles Laughton au travail. Documentaire réalisé par Bob Gitt à partir des rushes du tournage de « La Nuit du chasseur » (2 h 40)

Ce making of avant la lettre, très long , c’est aussi une autre façon de voir le film, avec au final des nouvelles de toute l’équipe une fois le film terminé. C’est encore plus sympa . Un documentaire qui révèle quand mêmeles tensions d’un tournage pas toujours aussi idyllique que ses collaborateurs l’ont prétendu plus tard.

Charles Laughton en préambule tient à lire des passages du Sermon dans la montagne ( «  Heureux les miséricordieux car ils verront Dieu » … ) confirmant la vision biblique de son film. Ensuite on assiste au tournage , avec des scènes recommencées , notamment pour le gamin , Laughton le dirigeant, mais on ne le voit pas , ni l’équipe sur le plateau, ni la caméra .

Et puis « recommencez Evelyne, ce n’est pas grave, on ne se servira pas de cette prise » . Evelyn Varden , est tout rouge ou du moins on le devine dans ce noir et blanc grisaillant

Scène 146, 6 -ème le garçon  rentre chez lui et demande s’il y a quelqu’un. Une ombre apparait derrière lui , puis le clapman et enfin le méchant monsieur . La question ici est de savoir si sa réaction face au prêcheur qui lui annonce le mariage avec sa maman est la bonne …

Et Lillian Gish (Mlle Cooper) qui demande pardon pour ne pas avoir bien prononcé le mot piégé au téléphone, elle recommence et ainsi de suite , jusqu’à la fin.

• Entretien avec Robert Mitchum 1982 Interview par Philippe Garnier, extrait de l’émission “ Cinéma Cinémas ” du e 2 juin 1982 (2’35 ) C’est très court, mais on apprend quand même que Laughton en envoyant le livre à Mitchum lui dit que c’est de la merde . Et Mitchum lui répond « présent ! et on l’a fait ! ».

• Entretien avec Stanley Cortez 1984 ,extrait de l’émission “ Cinéma Cinémas ” (12’20)

Son style de lumière très contrastée est pour beaucoup dans la magie du film dit le présentateur . «  Si entre la mise en scène et l’image du film le public ne sent pas , une communication visuelle ça ne marchera pas » racconte le directeur de la photographie.  » Il m’arrive donc d’avoir un idée a priori de lumière ou de prise de vue mais quand on arrive sur le plateau , en voyant et en entendant les acteurs cette idée de départ peut totalement changer »

•  De Davis Grubb à Charles Laughton : des croquis au film. Comparatif de certains croquis de Davis Grubb avec les plans du film (15’) .C’est assez amusant de voir le côté primaire de ces esquisses pour exprimer la séquence envisagée. Un story-board très personnel

• La promotion télé en 1955.Robert Mitchum, Lillian Gish et Shelley Winters sur le plateau du Ed Sullivan Show (7’) -Là encore , du typique de l’époque, on raconte le film, on joue en direct certaines séquences, comme la rencontre entre le prêcheur et la veuve de son compagnon de cellule …

• Une scène coupée, “ La visite en prison ”, jouée par Shelley Winters et Peter Graves lors de l’émission Ed Sullivan Show (3’56’) – Elle aurait pu figurer dans le film, le détenu expliquant à sa femme comment elle devait se comporter après sa mort …

• Une question de formats:  Du format 1.37 à 1.66, puis 1.85 ,panoramique ou pas ,plein cadre ou pas , c’est un peu technique mais de la parole à l’image l’explication devient évidente

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