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- 1 novembre 2000 en salle
- Reprise 29 octobre 2025
- 2h 33min | Drame, Thriller
- DVD : 14 novembre 2025
- Par Guillermo Arriaga
- Acteurs : Alvaro Guerrero, Emilio Echevarría, Gael García Bernal, Goya Toledo, Vanessa Bauche
- Sous-titres : Français
- Studio : Metropolitan Film & Video
- Titre original Amores perros
- Interdit – 12 ans
L’histoire : Mexico. Un tragique accident de voiture. Les extrêmes de la vie, sous l’angle de trois histoires radicalement différentes: Octavio, un adolescent qui a décidé de s’enfuir avec la femme de son frère; Daniel, un quadragénaire qui quitte sa femme et ses enfants pour aller vivre avec un top model; El Chivo, un ex-guérillero communiste devenu tueur à gages, qui n’attend plus rien de la vie.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Guillermo Arriaga. C’est par lui qu’il faut commencer. Pour avoir composé ( plus qu’écrit ) une telle embardée, le scénariste conduit à l’extrême tout un peuple qui ne se connait pas encore .
Le destin de tous ces gens se croise ou tire des parallèles qui finiront bien par se rejoindre. La mise en scène d’ Alejandro González Iñárritu est à cet égard très éloquente, complice de détournements narratifs aux vertus déroutantes, imprévisibles.
Parce que les règles ne sont pas forcément toujours respectées, et qu’un mauvais perdant flingue avant de s’avouer vaincu. Octavio (Gael García Bernal,) beau naïf au cœur des affrontements canins l’apprend à ses dépens, et n’en tire aucune leçon.
Il flashe sur sa belle sœur (Vanessa Bauche) qui lui fait miroiter la vie , quand la vie l’attend au détour d’un carrefour et lui fait repasser son passé tout récent en plein d’images/secondes. Son frangin () pille les pharmacies et lui mène la vie dure, des idées d’évasion, de l’argent maintenant facile avec son chien qui n’arrête pas de détruire ses semblables, dans des combats sans limite .
Quand El Chivo récupère l’animal, salement amoché , Alejandro González Iñárritu nous a déjà parlé de ce clochard et de ses chiens qu’il ramène le soir dans son taudis . Emilio Echevarria, royal . De son passé de guérillero il a gardé un pistolet dont il se sert parfois, à la demande.
Pour un contrat justement, il va reprendre ses pauses dans la rue, côtoyer ce drôle de couple (Álvaro Guerrero- Goya Toledo), et Richie leur toutou de salon, tout saupoudré de parfum. Daniel vient de quitter sa femme pour un top-model qui ne le restera pas très longtemps. La vie chez Alejandro González Iñárritu est cruelle, et le toutou à sa mémère en est ici grandement responsable.
Dès lors entre toutes ces bêtes et leurs propriétaires, l’entrecroisement est implacable, sans logique foncière, mais établi par un scénario qui ne cesse de rebondir , ne prévient pas et repart là où on ne l’attend pas forcément.
Ça tient parfois de l’exercice de style et de l’attribut clipesque , mais les histoires disparates résistent à la tentation du naturalisme, pour faire du cinéma, tout simplement.
LES SUPPLEMENTS
- Making of- Le réalisateur explique son projet, et reconnait que la trame « n’est pas forcément évidente (…) C’est un film qui a des entrailles, viscéral , qui te prend aux tripes, au cœur, à la chair, aux os ».
Alejandro González Iñárritu revient sur l’autodestruction du couple, avec des scènes de tournage, toutes aussi éprouvantes que les séquences retenues pour le film . Goya Toledo ( le top model ) « on sort bien de ce film parce que l’on vit une expérience, que l’on ressent des sensations, autrement à quoi ça sert d’aller au cinéma ? »
A ne pas manquer, la mise en œuvre de l’accident au carrefour, une journée pour tout répéter et synchroniser chaque véhicule, c’est assez bluffant
- Les chiens – Que des pros ( leur propre caravane avec climatisation ) , de vrais acteurs, et certains ne sont pas battus pendant le tournage . Gael García Bernal : « Pendant qu’ils s’entraînaient on venait nous aussi pour apprendre à leur donner des ordres »
« Le plus difficile » dit un dresseur « c’est que pendant les combats ils ne se mordent pas . » Quelques secrets de tournage ( muselière, manche de protection … ) sont aussi révélés
- Scènes coupées – Généralement elles ont été supprimées pour des redites , ou alors en porte à faux avec le rythme du moment. Ainsi plusieurs séquences dans l’hôpital où Daniel attend les résultats de l’opération de sa maîtresse, disparaissent au montage final .
Le réalisateur dit qu’il n’a pas trop de regrets, sauf pour une scène particulière …
Et pour la fin , il nous montre une autre version, un peu différente . Il explique pourquoi il propose ce final « de rédemption », un point de vue apaisé, un espoir pour chaque personnage »…
- Des clips musicaux-Très suggestifs, mais pas remarquables, selon moi, et surtout « In a black dress » ( Long Cool Woman ) n’apparait pas
Le Film
Les bonus
25 ans plus tard , on reprend les circonstances de l’accident et rien n’a changé dans l’organigramme des protagonistes qui s’étonnent à peine de vivre autant sur ces parallèles , qui risquent de se croiser dans une autre collision, encore plus catastrophique.
C’était un premier film et déjà Alejandro González Iñárritu prévenait qu’il allait falloir encore compter sur lui et sur l’écriture intenable du scénariste Guillermo Arriaga.
Comme le titre l’indique , la gente canine tient le beau rôle ( parfois cruel ) dans un entrecroisement de situations, implacables, sans logique foncière, mais établi par un scénario qui ne cesse de rebondir , ne prévient pas et repart là où on ne l’attend pas forcément.
Ça tient parfois de l’exercice de style et de l’attribut clipesque , mais les histoires mixées à l’emporte-pièce résistent à la tentation du naturalisme, pour faire du cinéma, tout simplement
AVIS BONUS



