- Durée : 1 heure et 57 minutes

- Dvd : 1 juillet 2025
- Drame, Romance
- Acteurs : Lee Dae-kun, Park Joong-hoon, Seo Kap-sook, Choi Myeong-gil, Hae-ri Yu
- Sous-titres : Français
- Langue : Coréen
- Studio : Carlotta Films
D’après le roman de Park Young-han
L’histoire : Après avoir tenté sa chance à Séoul, Bae Il-do, tailleur, revient dans sa banlieue natale. Il partage sa vie avec Sae-daek, avec qui l’entente est déplorable. À l’atelier de couture, Il-do fait la rencontre de Min Gong-nye, une femme mariée et mère d’un petit garçon. Entre ces deux êtres malheureux dans leur foyer, le coup de foudre est immédiat…
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Bien que décousu, le rappel cinématographique de l’œuvre de Jang Sun-woo par Antoine Coppola, dans le bonus, permet de situer un peu mieux la portée de ce film. Bien délaissé aujourd’hui me semble-t-il, Jang Sun-woo (73 ans) le réalise en laissant derrière lui des années militantes à l’encontre de la dictature militaire (1960/1970).
« A short love affair » tient plus de la romance que d’un quelconque engagement politique. Mais le tintement amoureux qui en fait écho, résonne au cœur d’un environnement social particulier, où les petites mains d’un atelier de couture, affrontent la réalité avec obstination.
Là où débarque Bae il-do, un tailleur qui très vite s’éprend de Min Gon-nye, une employée discrète dont la vie maritale est un enfer. L’homme, tout aussi malheureux dans son couple saisit là l’occasion de s’en éloigner, créant un foyer de tension supplémentaire, dans un environnement appauvri.
Nous sommes dans la banlieue de Séoul, entre la ville et la campagne, siège d’une civilisation en recomposition que le couple adultère symbolise de manière édifiante. Quand la femme abandonnée récupère violemment son mari, c’est pour le traîner chez ses parents où il se prend raclées et leçons de morale à n’en plus finir.

Une scène assez éloquente sur la portée que donne le réalisateur à ses personnages bien souvent filmés à l’opposé de nos perceptions premières. Le sel d’une aventure, conférant aux séquences amoureuses, un érotisme feutré, source d’interdits bafoués.
Ce regard sur la sexualité, où le désir se manifeste parfois de façon très violente, accentue la tonalité dramatique du récit. Cette fois le mélodrame et le social sont définitivement indissociables. Paradoxalement, ça ne manque pas d’humour, voire de fantaisie. Jang Sun-woo, un moderne avant l’heure.
LE SUPPLEMENT
- Antoine Coppola à propos de « a short love affair » (15 mn) – Professeur de cinéma à l’Université Sungkyunkwan de Séoul, Antoine Coppola décrypte « A Short Love Affair, » du réalisateur militant pro-démocratique Jang Sun-woo, où s’entrecroisent les genres du film d’hôtesses coréen et du réalisme social.
C’est un peu décousu à mon sens, mais le panorama du cinéma coréen ainsi établi permet de mieux situer le travail de Sun-Woo Jang. Antoine Coppola explique notamment la portée du “film d’hôtesse”, et ses répercussions sur la production cinématographique coréenne, qui peu à peu échappe à la censure.
Le Film
Le bonus
Sur un cinéaste aujourd’hui septuagénaire, je découvre une première œuvre intéressante, déconcertante. Sous les aspects d’une romance débridée, adultère en ligne de mire, Jang Sun-woo évalue le futur de la Corée du Sud, mêlant au mélodrame, le réalisme social d’une banlieue proche de Séoul.
Les personnages bien souvent filmés à l’opposé de nos perceptions premières sont de petites gens arrimés à un quotidien bien ordinaire. Mais ils le vivent avec obstination (vois les couturières, exploitées, mais travaillant dans la bonne humeur), jusque dans les interdits de leurs passions amoureuses.
Un regard sur la sexualité, de la part du réalisateur qui filme le désir de façon parfois de façon très violente. Mélodrame et social définitivement indissociables. Paradoxalement, ça ne manque pas d’humour, voire de fantaisie. Jang Sun-woo, un moderne avant l’heure.
AVIS BONUS
Bien que décousu, le rappel cinématographique de l’œuvre de Jang Sun-woo par Antoine Coppola permet de situer un peu mieux la portée de ce film.