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« Victoria » de Sebastian Schipper. Critique cinéma-dvd

Synopsis: 5h42. Berlin. Sortie de boîte de nuit, Victoria, espagnole fraîchement débarquée, rencontre Sonne et son groupe de potes. Emportée par la fête et l'alcool, elle décide de les suivre dans leur virée nocturne. Elle réalise soudain que la soirée est en train de sérieusement déraper...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Victoria"
De : Sebastian Schipper
Avec : Laia Costa, Frederick Lau, Franz Rogowski, Burak Yigit, Max Mauff
Sortie le : 02 decemb 2015
Distribution : Condor Entertainment
Durée : 134 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Décembre 2015 ( 4 ème )

Un plan-séquence qui n’en finit pas : le film à lui tout seul. Deux heures plus tard, l’uppercut est sans appel. Au-delà de la performance, la technique de Sebastian Schipper prend véritablement sens dans la déambulation nocturne d’une jeune fille qui selon toute invraisemblance s’acoquine avec quatre garçons dont elle ne sait rien.

Victoria est seule dans la grande ville allemande. Un peu de folie avant de reprendre le travail, et la voici aux bras d’un quatuor bruyant, aviné, mais plutôt sympathique. Aucune animosité particulière, un peu de gringue et de la drague sans conséquence.

C’est clair, Sonne (Frédérick Lau ) tombe vite amoureux de cette nouvelle amie qui se prend au jeu, mais sans plus d’effets.

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Et sans affinités particulières, sinon le goût d’une aventure d’un soir, d’une nuit,  qui pourrait se terminer au petit matin sur le toit de cet immeuble où les jeunes ont l’habitude de boire une dernière bière. Le hasard en décide autrement sur un coup de gueule de Boxer (Franz Rogowski), qui tout affaire cessante repart avec ses copains pour «  faire un boulot ».

Victoria les voit quitter le quartier au volant d’une voiture volée, elle sourit et puis son histoire commence vraiment.

Schipper l’observait avec intention depuis le début, dans l’hypnotique lumière d’une boîte de nuit. Il ne la lâche plus. Caméra à l’épaule, sans répit. Tout l’intérêt de son plan-séquence qui n’en finit pas, au plus près de son héroïne et du spectateur indûment convié à la dérive.

Ca paraît improvisé, et …  mûrement réfléchi : on ne sait  vers quelle béance l’entraîne ses mauvais instincts. Victoria est une lionne, plus rageuse que ses compagnons de beuverie englués dans leurs fanfaronnades, tels des matamores de papier.

Sa détermination est sans faille, inattendue malgré les anicroches d’une mauvaise série policière, où la panique le dispute à l’amateurisme. Ce qui redouble la tension de leurs agissements incongrus, et l’inéluctable issue des polars de seconde zone. Schiffer ne filme pas un thriller de bas étage, il est dans les rues de Berlin à peine réveillées par la sirène de la police et des coups de feu perdus entre deux barres d’immeubles.

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Laia Costa est l’héroïne de ce film. Déjà sur les pas de la relève, comme autrefois avpparaissait Elodie Bouchez. Une petite moue qui n’engage à rien et qui dit tellement. Du tempérament, à l’image de ce film noir dans le cœur et dans l’âme. Comme un désenchantement .

LES SUPPLEMENTS

  • Scène inédite d’après une répétition (9.48 mn). Il s’agit du moment où les trois compères se retrouvent dans la chambre d’hôtel, en attendant leur « invité ». Ca craint et c’est déjà très bien joué
  • Casting des comédiens (12.12 mn). Plusieurs séquences, plusieurs comédiens, mais contrairement au casting habituel, ceux-ci sont faits en situation, comme s’il s’agissait de répétitions. Très intéressant.
Meilleur dvd Décembre 2015 ( 4 ème ) Un plan-séquence qui n’en finit pas : le film à lui tout seul. Deux heures plus tard, l’uppercut est sans appel. Au-delà de la performance, la technique de Sebastian Schipper prend véritablement sens dans la déambulation nocturne d’une jeune fille qui selon toute invraisemblance s’acoquine avec quatre garçons dont elle ne sait rien. Victoria est seule dans la grande ville allemande. Un peu de folie avant de reprendre le travail, et la voici aux bras d’un quatuor bruyant, aviné, mais plutôt sympathique. Aucune animosité particulière, un peu de gringue et de la drague sans…

Review Overview

Le film
Les bonus

Au-delà de la performance technique relevée par de nombreux commentaires (le film dure 140 mn avec un seul plan-séquence) il faut surtout remarquer que cette prouesse n’est pas vaine. Mais bien au service d’une histoire et surtout de son  héroïne que la caméra ne lâche pas une seconde. Elle lui confère la stature nécessaire à l’épanouissement de son rêve d’une nuit, partant à la dérive de jeunes gens rencontrés à la sortie d’une boîte. Ce qui peut paraître un rien bancal (on ne la trouve quand même pas méfiante, cette jeune étrangère avec quatre allemands en goguette) se révèle être la juste mesure d’une chronique désenchantée qui va meurtrir le réveil d’une ville allemande dont les rues sont encore vides de sens et de réalité. Celle de Victoria (Laia Costa, très bien) risque de marquer les mémoires. Dont celle du cinéma, très certainement.

Avis bonus Une longue scène inédie, des castings originaux, ça se laisse voir.

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5 Commentaires

  1. Pas méfiante? C’est vrai, mais on comprend qu’elle a beaucoup perdu et qu’elle est sur le fil….Je n’en dis pas plus pour ne pas dévoiler le personnage. Il faut voir ce film, en salle, pour cette étonnante réalisation qui vous emmène accompagner cette funeste déambulation aux pales lueurs de l’aube,

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