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« The ambassador » de et avec Mads Brügger.DVD.Critique

Synopsis: Le journaliste Mads Brügger, muni d’un faux passeport diplomatique, s’envole pour la République Centrafricaine. Sur place, il se fait passer pour un riche homme d’affaires, une couverture pour infiltrer un important trafic de diamants. A travers ce documentaire et au péril de sa vie, ce reporter nous dévoile les rouages d’un système politique corrompu.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "The Ambassador"
De : Mads Brügger
Avec : Mads Brügger
Sortie le : 11 septemb 2013
Distribution : Luminor
Durée : 89 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

A peine sorti de Corée du nord, dont il rapportait un témoignage  frapadingue sur la situation ubuesque de ce pays, le danois Mads Brügger récidive dans le genre pas culotté du tout. Il prend cette fois  les atours d’un ambassadeur en République centrafricaine , et plonge au cœur d’un système magouillo-politique dont la France ne sort pas indemne.

En caméra cachée, parfois,le journaliste s’introduit dans les plus hautes sphères du pouvoir centre africain, après avoir monnayé en Europe pour 135.000 dollars, un titre diplomatique libérien. « Cet entretien n’a jamais eu lieu » lui dit son interlocuteur qui ne se doute pas un instant que le piège se referme sur son petit commerce.

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Toute une kyrielle de gens peu honnêtes ou peu scrupuleux (parfois les deux) défile  devant ce personnage qui joue tellement bien le jeu qu’il me semble y prendre goût. Brügger est, au fil de son immersion, de plus en plus crédible, rajoutant cigare, lunettes de soleil et bottes coloniales pour en imposer .

Il lui faut du culot, de l’inconscience et beaucoup de courage pour mener à ce point son travail d’investigation . Il pousse le bouchon très très loin, et la méthode piégeuse interpelle, mais le résultat est sans appel.
Si Michael Moore avait fait ses preuves,  le danois est plus efficace dans le chamboule-tout politico-médiatique .Pour assurer sa couverture, notre ambassadeur assure qu’il veut construire une usine d’allumettes.

Dans l’ombre, comme tout bon diplomate qui se respecte, semble-t-il, dans ses régions diamantaires, il met en place une filière pour exporter  le précieux diamant.On assiste aux transactions, on le met en garde (« votre cadavre peut finir dans un fossé »), on marche sur les ruines de Bokassa dans un palais abandonné…

Les hommes les plus influents du pays reçoivent alors « les enveloppes du bonheur », une autre façon de dire que « le système est bien huilé ».

Si la politique française dans ses régions est plusieurs fois écornée par les intervenants, qui imaginent parler en toute confidentialité, la voici définitivement clouée aux piloris par Guy Jean Le Foll le chef de la sécurité du pays, un français, inculpé en France de mercenariat.

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Une rencontre incroyable que l’intéressé prolonge avec un plaisir évident quand il décortique le système étatique du Libéria en liaison avec les interventions plus ou moins secrètes de l’hexagone.
Il n’a pas la même retenue que le président Bozizé, quand Mads Brügger évoque la disparition d’un opposant.

Loin de nier comme son patron, il en rappelle les circonstances, avec cette conclusion sans appel : « s’il disparaît, il disparaît, on ne va pas pleurer ». Guy Jean Le Foll ne se doutait pas que, comme son prédécesseur, il partira lui aussi un jour, sans donner de nouvelles. Il n’en donnera d’ailleurs plus….

LES SUPPLEMENTS

  • Le point de vue de Florence Aubenas et Christophe Châtelot du Monde (17 mn). La journaliste explique que tout ce que raconte Mads Brügger est connu. Mais « ce que l’on sait, il le réinvente. (…) S’il s’était présenté comme journaliste il n’aurait pas eu le quart des infos, son personnage est tout à fait crédible. […] Tout clown qu’il se montre, il peut se prendre une balle et la manière dont il mène son enquête je trouve ça respectable. […] Quand vous mettez les autres en danger, c’est préjudiciable, mais là c’est lui qui se met en danger en usurpant son identité, il n’y a pas tromperie, car il donne les moyens de sa tromperie, il abat les cartes de son jeu. »
L'Inde s'implante aussi en Centrafrique , et aide notre héros pour ses allumettes...
L’Inde s’implante aussi en Centrafrique , et aide notre héros pour ses allumettes…

Son collègue témoigne de son passage dans le même pays, « où il n’y a pas de frontière entre l’intérêt personnel et l’intérêt général. Quand vous êtes au pouvoir, c’est pour en tirer profit le plus rapidement possible, vous ne savez pas combien de temps, cela peut durer ».
Il rappelle aussi la France qui continue à en tirer profit, et ceux qui investissent aujourd’hui comme l’Inde, la Chine.
Sur la question des risques , il cite l’exemple du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, disparu en Côte d’Ivoire alors qu’il enquêtait sur le cacao. « Ce sont de gros intérêts qui sont en jeu, on ne sait pas toujours où l’on met les pieds ».

A peine sorti de Corée du nord, dont il rapportait un témoignage  frapadingue sur la situation ubuesque de ce pays, le danois Mads Brügger récidive dans le genre pas culotté du tout. Il prend cette fois  les atours d’un ambassadeur en République centrafricaine , et plonge au cœur d’un système magouillo-politique dont la France ne sort pas indemne. En caméra cachée, parfois,le journaliste s’introduit dans les plus hautes sphères du pouvoir centre africain, après avoir monnayé en Europe pour 135.000 dollars, un titre diplomatique libérien. « Cet entretien n’a jamais eu lieu » lui dit son interlocuteur qui ne se doute…

Review Overview

Le film
Les bonus

Ce n’est plus du journalisme et la technique classique de l’investigation a du plomb dans l’aile. Mads Brügger réussissant à se faire passer pour un ambassadeur africain s’introduit dans les plus hautes sphères du pouvoir du Libéria (qu’il s’agisse de celui des diamantaires, des hommes d’affaires ou de la politique) pour dénoncer un état de fait dont la politique française ne sort pas indemne. Le montage est subtil qui joue sur la tension et le suspense, avec cette interrogation de plus en plus pressante : et si le masque tombait ? C’est encore plus fort que Michael Moore…

Avis Bonus : Deux points de vue de journalistes, intéressants, mais qui ne font que survoler le sujet , vu le temps accordé par ce petit bonus...

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