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« Seules les bêtes  » de Dominik Moll . Critique cinéma

Synopsis: Une femme disparaît. Le lendemain d’une tempête de neige, sa voiture est retrouvée sur une route qui monte vers le plateau où subsistent quelques fermes isolées. Alors que les gendarmes n'ont aucune piste, cinq personnes se savent liées à cette disparition. Chacune a son secret, mais personne ne se doute que cette histoire a commencé́ loin de cette montagne balayée par les vents d’hiver, sur un continent où le soleil brûle ... 

La fiche du film

Le film : "Seules Les Bêtes"
De : Dominik Moll
Avec : Denis Ménochet, Laure Calamy
Sortie le : 04/12/2019
Distribution : Haut et Court
Durée : 117 Minutes
Genre : Thriller, Policier, Drame
Type : Long-métrage
Le film

Une même scène, deux, voire trois angles différents. Dominik Moll reprend la technique et balise son récit.

Sage précaution dans une histoire à saute-mouton, qui dérive d’un continent à l’autre, sans grand ménagement pour un suspense abandonné sur une foultitude d’énigmes. Eparses, confuses, elles sont plombées par cette volonté scénique de coller à tous les mystères …

La disparition d’une femme après une tempête de neige, tout là-haut sur le causse, la mort d’un chien, l’étrange comportement de quelques âmes qui vivent alentours, des personnages bizarres, tous possibles suspects du drame.

Comme ce jeune paysan solitaire, un brin sauvage, même avec Alice ( Laure Calamy ) la voisine du bas qui l’aide à remplir ses papiers. Michel, le mari d’Alice est tout aussi secret, bourru, renfermé dans son étable et son petit bureau où il ne cesse de consulter l’écran…

Une activité portée comme une énigme par le cinéaste qui en lui donnant un sens va perdre le sens commun de sa réalisation. Et de ces fondamentaux. Tout repose sur ses mots silencieux, tapés sur le clavier avec  lesquels Michel ( Denis Ménochet ) pense avoir trouvé le grand amour.

Nadia Tereszkiewicz, Valeria Bruni Tedeschi, au coeur d’un drame qu’elles ne peuvent pas contrôler…

Dominik Moll multiplie à l’envie ces messages électroniques et en abuse. Il élève le procédé au niveau d’une mise en scène. Mais ce n’est pas du cinéma que de répéter et répéter encore ce ping-pong de SMS et autres mails formatés, pour une arnaque cousue de fil blanc.

Il en oublie ces beaux paysages perdus dans le causse neigeux, ne retient que ce décor hasardeux, sans esthétique ni conséquence pour la suite des événements.

Là où deux femmes vont s’aimer, puis se déchirer dans une résolution tragique. Un dénouement improbable que Moll explicite lourdement, ne laissant au spectateur aucun répit possible sur sa propre réflexion. On va connaître le coupable et toute la fin de cette histoire bien embrouillée par les soins de rebondissements à rallonge .

Mais le coupable importe peu quand la nature des faits s’abîme dans la monotonie. Les comédiens font ce qu’ils peuvent, mais paraissent eux-aussi bien souvent retenus par les choix indécis d’un metteur en scène circonspect.

Une même scène, deux, voire trois angles différents. Dominik Moll reprend la technique et balise son récit. Sage précaution dans une histoire à saute-mouton, qui dérive d’un continent à l’autre, sans grand ménagement pour un suspense abandonné sur une foultitude d’énigmes. Eparses, confuses, elles sont plombées par cette volonté scénique de coller à tous les mystères … La disparition d’une femme après une tempête de neige, tout là-haut sur le causse, la mort d’un chien, l’étrange comportement de quelques âmes qui vivent alentours, des personnages bizarres, tous possibles suspects du drame. Comme ce jeune paysan solitaire, un brin sauvage, même avec…
Le film

Je crois qu’en s’appuyant énormément sur le ressort électronique des échanges mails, Dominik Moll oublie l’essentiel d’une mise en scène qui s’éparpille à la fois dans les méandres d’un récit assez emberlificoté et un décor devant lequel il ferme les yeux. La montagne mal filmée, n’offre pas l’esthétique à un tel scénario ( une femme a disparu lors d’une tempête de neige ) , et n’apporte pas ce supplément narratif que l’on espère dans ce paysage aride et désolé, balayé par le vent et la neige. L’histoire aurait aussi bien pu se passer dans le Bas-Berry que cela ne changerait rien. Dominik Moll , peut-être conscient des aléas de son scénario n’en finit pas de nous expliquer séquences et situations avant de tout lâcher comme le père Noël qui vide sa hotte pleine de cadeaux. On va donc connaître le coupable et toute la fin de cette histoire bien embrouillée par les soins de rebondissements à rallonge . Mais le coupable importe peu quand la nature des faits s’abîme dans la monotonie.

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