Accueil » A la une » « Room 514  » de Sharon Bar-Ziv. Critique dvd

« Room 514  » de Sharon Bar-Ziv. Critique dvd

Synopsis: Anna, enquêtrice dans l’armée israélienne, confronte un officier supérieur à des accusations de violence gratuite à l’encontre d’un Palestinien . Malgré la complexité politique de l’affaire et les mises en garde de ses collègues, elle prend clairement position contre ce qui ressemble à un abus de pouvoir. Mais sa quête de justice acharnée aura de lourdes conséquences pour tout le monde.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Room 514"
De : Sharon Bar-Ziv
Avec : Asia Naifeld, Ohad Hall, Guy Kapulnik, Oren Farage, Hilly Israel
Sortie le : 01 avril 2014
Distribution : Blaq Out
Durée : 90 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Il faut, me semble-t-il, avoir quelques références sur la société israélienne, et plus particulièrement son armée, pour bien saisir tout le sens de ce film. Dans l’huis-clos d’une petite pièce,  une jeune appelée enquête sur le comportement d’une unité d’élite, lors d’une intervention dans les territoires occupés.

C’est une femme, donc,  qui interroge les protagonistes, et le fait est relevé à plusieurs reprises lors des confrontations qui se terminent le plus souvent par des face à face silencieux, terriblement provocateurs, et très sensuels.

Le comportement assez étrange d’Anna ( parfaitement interprétée par Asia Naifeld )  favorise ce climat irréel qui donne à ses interrogatoires un caractère un peu factice.La tension dramatique, psychologique n’y est pas vraiment, Anna obtient assez vite ce qu’elle recherche.

Le lieu très étroit, propice à  ce genre d’entrevues, lui procure aussi d’autres émois, car la belle y reçoit son amant, qu’elle questionne de façon assez particulière.

On évite le libertinage pour atteindre l’une des composantes de l’armée israélienne, où la place de la femme a toujours soulevé de grands débats.

L’héroïne est dotée d’énormes pouvoirs, et d’une responsabilité qui lui échappe au fur et à mesure qu’elle se confronte aux réalités du terrain. Si les exactions des soldats sont clairement mises en avant, leur droits et devoirs, étalés au grand jour, les aveux des présumés coupables expliquent aussi le contexte dans lequel ils évoluent.

photo-Room-514-Heder-514-2012-5

Sharon Bar-Ziv pèse le pour et le contre en montrant du doigt les failles d’un système ultra protégé, sécuritaire à tout prix, dont l’écho renvoie au huis clos de l’interrogatoire, le mur qui sépare les deux nations.

C’est à demi-mots que le réalisateur s’emploie ainsi  à remettre les pièces du dossier dans l’ordre chronologique d’une Histoire qui n’en finit pas de nous livrer des versions contradictoires.

Celle de Bar-Ziv, à l’éclairage très particulier, a le mérite d’éviter les effusions belliqueuses, et les arguments creux, au profit d’un regard très ciblé sur le quotidien de l’armée israélienne.

  • Dans le bonus, Pierre Razoux développe parfaitement son point de vue. Pour une fois je conseillerais presque de commencer par cette entrevue, pour mieux saisir ce qui se passe réellement dans cette fameuse salle 514.

 

  •  Tsahal, miroir d’Israël, entretient avec Pierre Razoux-Le spécialiste explique à travers la société israélienne, ce film « hyper réaliste », qu’il analyse à travers les forces spéciales dont dispose les israéliens : une dizaine d’unités, qu’il énumère et révèle les unes après les autres ; il faut être vraiment intéressé par le sujet pour le suivre sur ce terrain là.

Plus intéressant, Pierre Razoux  évoque certains films du même genre en relevant  les rapports sexuels qu’ils comportent «  et là encore tout à fait en relation avec ce qui se passe sur le terrain. » Des faits condamnés par les tribunaux militaires «  il y a  sur les jeunes appelées, mignonnes,  une forte pression, pour qu’elles répondent aux avances de leurs collègues, et supérieurs ».

Le spécialiste reconnaît aussi  « la force de cette société israélienne qui accepte de voir ce genre de film, je ne pense pas qu’en France, par exemple, cela soit possible, que l’on montre une telle réalité ».

Il faut, me semble-t-il, avoir quelques références sur la société israélienne, et plus particulièrement son armée, pour bien saisir tout le sens de ce film. Dans l’huis-clos d’une petite pièce,  une jeune appelée enquête sur le comportement d’une unité d’élite, lors d’une intervention dans les territoires occupés. C’est une femme, donc,  qui interroge les protagonistes, et le fait est relevé à plusieurs reprises lors des confrontations qui se terminent le plus souvent par des face à face silencieux, terriblement provocateurs, et très sensuels. Le comportement assez étrange d’Anna ( parfaitement interprétée par Asia Naifeld )  favorise ce climat irréel qui…

Review Overview

Le film
Le bonus

Dans un confinement absolu, le jeune réalisateur piège à sa façon enquêteur et suspects, dans un dossier militaire qui va bientôt dépasser tous les protagonistes. C’est tout l’intérêt de ce huis-clos qui évoque un stade de la société israélienne, elle-même dépassée par ses propres interdits. Asia Naifeld, inconnue de nos services, mérite de revenir très vite sur le devant de l’écran : elle est étonnante dans son personnage de jeune appelée, à qui l’on confie une mission qui ne correspond pas vraiment aux exigences du moment …

Avis bonus Un spécialiste de la question israélienne évoque la société à travers son armée, et ce film qu’il juge hyperréaliste

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Sans Rien savoir d’elle » de Luigi Comencini. Critique cinéma

On ne sait rien d'elle, effectivement. Une raison suffisante pour la découvrir

Laisser un commentaire