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« Party Girl » de Marie Amachoukeli, Claire Burger, Samuel Theis. Critique cinéma

Synopsis: Angélique a soixante ans. Elle aime encore la fête, elle aime encore les hommes. La nuit, pour gagner sa vie, elle les fait boire dans un cabaret à la frontière allemande. Avec le temps, les clients se font plus rares. Mais Michel, son habitué, est toujours amoureux d'elle. Un jour, il lui propose de l'épouser.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Party Girl"
De : Samuel Theis, Marie Amachoukeli, Claire Burger
Avec : Angélique Litzenburger, Joseph Bour, Mario Theis, Samuel Theis, Séverine Litzenburger
Sortie le : 21 janvier 2015
Distribution : Pyramide Vidéo
Durée : 92 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

Caméra d’or à Cannes 2014, Grand prix de Cabourg, prix d’interprétation féminine au Festival d’Odessa…

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

La véritable histoire du film et le film se confondent. Samuel Theis, l’un des trois réalisateurs,  a convoqué toute sa famille, le ban et l’arrière ban, pour jouer la vie de sa mère, Angélique Litzenburger. La maman, pas très partante au départ,  a dit banco : elle interprète ici son propre rôle. Elle est magnifique ; son prix d’interprétation à Odessa est tout à fait justifié.

A soixante ans, Angélique  aime encore la fête, et les hommes. La nuit, elle les fait boire dans un cabaret à la frontière allemande. Mais Michel, son habitué, toujours amoureux d’elle, lui propose un jour de l’épouser.L’aventure déjà peu banale se traduit  par l’audace remarquable d’un cinéaste qui depuis sa sortie de la FEMIS (école de cinéma) travaille de concert avec deux collègues : Marie Amachoukeli et  Claire Burger. Leurs regards croisés n’entravent en rien le bonheur d’une mise en scène pertinente. Au plus près de la vie et des gens qui la mènent.

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Ces réunions de famille dans la cour ombragée d’une petite maison frontalière, cette vie de couple qui vire au quotidien d’un ménage ordinaire, les copains de Michel en goguette ( Joseph Bour, remarquable lui aussi ) tout respire la sincérité, et le naturel. Angélique ne dépareille pas, bien au contraire. Elle est faite du même bois, elle, la source à laquelle toute la fratrie vient se désaltérer.

En acceptant la proposition de Michel, la maman fonde une autre famille, alors un peu disséminée au fil de son existence chaotique. Sa dernier fille Cynthia, née de père inconnu a été placée dans une famille d’accueil. Le chaînon manquant au bonheur qui se conjugue  autour du futur mariage, qui rabiboche un peu tout le monde.

Les anciennes collègues du cabaret n’y croient pas trop, mais l’encouragent quand même à franchir le pas qui se rapproche et lui pèse de plus en plus. Angélique s’interroge, doute et fuit encore un peu, ce qu’elle n’a cessé de faire tout au long de sa vie. Son regard cerné du noir d’un maquillage intense scrute l’avenir incertain que lui réserve son amoureux de retraité. Un visage fort, émouvant, poignant à l’image d’un film qui ne cesse d’alimenter les sentiments les plus nobles.

C’est peut-être aussi pourquoi, tous ces acteurs, amateurs, donnent une image sans fard d’un coin de Lorraine, qui vit terriblement l’humanité qu’il nous reste. Un frère, une sœur, un ami qui vous sourit. Et la maman, peut-être un peu folle, excentrique, pourquoi pas, mais une maman malgré tout. Et là tout est dit.

Caméra d’or à Cannes 2014, Grand prix de Cabourg, prix d’interprétation féminine au Festival d’Odessa… Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article La véritable histoire du film et le film se confondent. Samuel Theis, l’un des trois réalisateurs,  a convoqué toute sa famille, le ban et l’arrière ban, pour jouer la vie de sa mère, Angélique Litzenburger. La maman, pas très partante au départ,  a dit banco : elle interprète ici son propre rôle. Elle est magnifique ; son prix d'interprétation à Odessa est tout à fait justifié. A soixante ans, Angélique  aime encore la fête, et…

Review Overview

Le film

D’une histoire vraie, celle de sa mère, hôtesse dans un cabaret à qui on propose la soixantaine venue de l’épouser, Samuel Theis illustre le sentiment amoureux de manière très personnelle (Angélique, la maman joue son propre rôle, autour de sa vraie famille) et universelle. C’est l’histoire d’une famille et d’un pays (La Lorraine en déclin), liés l’un à l’autre par les circonvolutions d’une existence trop galopante. Mais dans les coups durs, la fratrie se resserre et l’annonce du mariage rabiboche un peu tout le monde. Plus d’optimisme que de défaitiste dans ce regard d’une simplicité désarmante. Car ce regard sonne juste, il est vrai. Et bravo à tous les comédiens amateurs dont Angélique dans son propre rôle : magnifique.

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