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« Mère et fils » de Calin Peter Netzer. critique DVD

Synopsis: Cornelia, 60 ans, mène une vie privilégiée à Bucarest, entourée de ses amis riches et puissants. Pourtant, les relations tendues qu'elle entretient avec son fils la tourmentent. Celui-ci repousse autant qu'il peut la présence d'une mère possessive. Quand Cornelia apprend qu'il est impliqué dans un accident de voiture qui a coûté la vie à un enfant, elle va utiliser toute son influence pour le sortir de cette situation où il risque une sévère peine de prison. Mais l'enfer du fils est pavé des bonnes intentions de sa mère. La frontière entre amour maternel et manipulation est mince...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Mère et fils"
De : Calin Peter Netzer
Avec : Luminita Gheorghiu, Bogdan Dumitrache, Natasa Raab, Ilinca Goia, Florin Zamfirescu
Sortie le : 01 juillet 2014
Distribution : Blaq Out
Durée : 112 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Il faut aimer la caméra traqueuse, qui s’agrippe aux personnages, et dessine sur le visage tout le ressenti de l’histoire. Plus que  sur l’épaule, elle fait corps avec, et je crois que  l’insistance du réalisateur  Peter Calin Netzer est le gage de la réussite de ce film.

Dès les premières images, une confrontation entre deux sœurs, la soixantaine bien assise, le ton nous incite à l’écoute, à l’attention .La caméra va de l’une à l’autre et ce qu’elle raconte tient de la parlotte familiale. Mais qui nous interpelle. Il est question d’un « gamin » d’une trentaine d’années, Barbu, qui ne respecte pas sa mère. La tante tente de modérer le propos.

Mais quand le jeune homme se rend coupable d’un accident mortel, (un garçon ne survivra pas), la tension entre les deux femmes redouble d’intensité. L’intéressé n’a effectivement rien pour attirer la sympathie.

Odieux, il fuie ses responsabilités, et accepte comme à contre-coeur, la protection que ses parents, puissamment installés dans le système politique et social roumain, lui procurent.

Le réalisateur aurait pu s’arrêter à ce système universel de corruption active pour bidouiller un énième film sur la dérive des puissants. Elle n’est ici que l’argument déclencheur d’un drame familial sur la relation ombilicale que la mère entretient avec son fils unique.

Jusque là tout allait bien pour la nomenklatura locale
Jusque là tout allait bien pour la nomenklatura locale

Une femme d’affaires qui de son bureau à la cuisine, a toujours tout maîtrisé, sauf l’amour que lui refuse Barbu. Car plus qu’un cordon, ce qui les désunit, c’est la haine viscérale du fiston à l’encontre d’une mère possessive, exclusive.

Par un retournement de situation assez inattendu, il saura le lui faire entendre, avec une sensibilité qui jusque là dormait au plus profond de son intimité.

Le registre psychologique est ici totalement mis à contribution, c’est une évidence, et la réalisation, très proche des personnages, une composante de premier plan.  L’introspection fonctionne alors parfaitement dans la relation des faits (l’autopsie de l’accident, une perfection tout au long du film) alors que Luminita Gheorghiu transcende son personnage dans une interprétation hors du commun. La comédienne puise des instants d’ultimes vérités que la caméra révèle avec doigté et patience. Le film dure près de deux heures, mais le temps ici ne compte plus…

LES SUPPLEMENTS

  • Scènes coupées (8 mn)

Autour de l’aménagement d’un appartement, ou d’une discussion vive entre la mère et le fils, … sympathiques, mais elles n’apportent pas grand-chose au crédit de ce film.

  • Making of  (10.20 mn)

Enrique, qui prépare les merguez,  explique au réalisateur que le public «  ne doit pas savoir sur quel pied danser, autrement tu fais un film roumain. Il faut changer cette scène ». C’est le genre de dialogues que l’on peut entendre dans ce making of qui laisse beaucoup parler les images : impressions, ambiance… alors qu’il semble que l’assistante a parfois beaucoup de mal à tenir tout son petit monde.

C’est vivant, peu instructif, à part quelques indications du réalisateur entendu, ici et là, mais bon, le film est grand …

 

Il faut aimer la caméra traqueuse, qui s’agrippe aux personnages, et dessine sur le visage tout le ressenti de l’histoire. Plus que  sur l’épaule, elle fait corps avec, et je crois que  l’insistance du réalisateur  Peter Calin Netzer est le gage de la réussite de ce film. Dès les premières images, une confrontation entre deux sœurs, la soixantaine bien assise, le ton nous incite à l’écoute, à l’attention .La caméra va de l’une à l’autre et ce qu’elle raconte tient de la parlotte familiale. Mais qui nous interpelle. Il est question d’un « gamin » d’une trentaine d’années, Barbu, qui ne respecte…

Review Overview

Le film
Les bonus

Une mère possessive, un fils terré dans ses contradictions, un drame familial rapporté de manière sensée et percutante, au cœur d’une dénonciation des magouilles politiciennes roumaines (mais elles sont bien universelles), une comédienne d’exception Luminita Gheorghiu, il y avait effectivement tous les ingrédients pour un grand prix. Berlin 2013 et un Ours très bien léché.

Avis bonus Un making of vivant, peu instructif, à part quelques indications du réalisateur entendu, ici et là, mais bon, le film est grand …

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