- Durée : 2 heures et 3 minutes

- Dvd : 7 octobre 2025
- Acteurs : Isabelle Weingarten, Patrick Bauchau, Paul Getti III, Samuel Fuller, Viva Auder
- Sous-titres : : Français
- Langue : Anglais (DTS-HD 5.1)
- Studio : Carlotta Films
L’histoire : Au Portugal, dans un hôtel dévasté par une tempête, une équipe de cinéma tourne « The Survivor », le remake d’un film de science-fiction des années cinquante. Mais le producteur disparaît soudain sans laisser d’argent, et le tournage doit être arrêté. La consternation fait place au désœuvrement …
Inédit en Blu-ray-Restauration 4K supervisée par la Fondation Wim Wenders.
Version originale sous-titrée français
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Cette année-là, 1982, Fassbinder tourne aux USA « Hammett » qui peine à être monté. Pour combler l’attente, le réalisateur allemand imagine cet « Etat des choses » vision du cinéma américain sur un postulat européen.
Un financier de Los Angeles quitte ainsi sans prévenir, le remake d’un film de Science-Fiction, que tourne au Portugal Friedrich Munro (Patrick Bauchau). Cette désertion interrompt le tournage, et conduit chaque membre de l’équipe à prendre son mal en patience.
En attendant Gordon (Allen Goorwitz). Ainsi se nomme le producteur…

Un couple poursuit ses amours et s’interroge, la comédienne caresse son violon, les enfants s’amusent à jouer aux grandes personnes, et le réalisateur tente de revoir sa copie. Le scénariste parait ne pas être d’accord. « Il faut bien qu’elle s’exprime !».
« Et le visage alors ? » rétorque Munro, un brin exaspéré. « Nous sommes au bout du rouleau, il ne reste que des chutes ».
La vie, le cinéma, Wenders, sur son expérience professionnelle du moment, exprime les mêmes attentes, ces mêmes désirs singuliers autour de la caméra en manque de pellicules. Un vide remplit de questions existentielles sur le cinéma et sa raison d’être. « La vie est en couleur, mais le noir et blanc est plus réaliste ». (*)

Ce n’est pas Godard, mais bien Wenders agrippé lui aussi à son orthodoxie scénographique, à ce cadre qu’il sublime pour dire que le cinéma se tient avant tout dans un espace privilégié. Et quand son héros se rend à Los Angeles pour retrouver Gordon, ce changement de cap, cette orientation nouvelle, dévitalise complètement son propos.
Dans cette autre sphère, c’est une autre atmosphère, la suspicion d’une affaire mal négociée, de l’argent détourné, blanchi, claqué ? Bienvenue aux Etats-Unis. « Ce film, si je l’avais fait aux USA, avec des acteurs américains, et de la couleur je serais Dieu le père dans six mois ».

Gordon n’aura pas l’occasion d’atteindre les étoiles. De la désespérance à la noirceur, Wenders souffre jusqu’à l’issue fatale. Mais il peut s’en satisfaire, avec raison, et reprendre le cours de « Hammett » l’histoire d’un ancien écrivain, devenu détective. « Hammett » est sorti un an après. Tout le monde était content …
(*) Henri Alekan à la photo, s’il vous plaît …
LES SUPPLÉMENTS (EN HD)
- Wim Wenders interviewé par Roger willemsen (2001-18 mn) – Le réalisateur parle de ce long-métrage tourné au jour le jour au Portugal avec l’équipe du film « Le Territoire » de Raoul Ruiz.
Trois films dans un film, trois langages différents ? En développant sa réponse Wim Wenders revient sur le différend qu’il l’a opposé à Coppola, producteur de « Hammett » dont le tournage a dû être interrompu à plusieurs reprises.

C’est pendant ce temps qu’il a tourné « L’état des choses » qui s’inspire beaucoup de ses déboires hollywoodiens. « Je suis resté en bon terme avec Francis. On s’est sérieusement engueulés, mais on a toujours gardé du respect l’un pour l’autre ».
- Scènes coupées (28 mn) – Il y en a plusieurs, dont celles dans les Toilettes avec le scénariste (Paul Getti III) qui estime qu’on le prend pour un larbin, et surtout celle où l’on comprend comment Friedrich retrouve la trace de Gordon à Vegas
Le film
Les bonus
Wim Wenders tourne « Hammett » à Hollywood avec la complicité de Coppola, producteur. Des difficultés apparaissent, les deux hommes se font la guerre, le film est interrompu. Le réalisateur allemand en profite pour tourner en attendant une histoire qui ressemble assez à ce qu’il vit avec Coppola.
Dans « L’état des choses », Wenders ne fait que parler cinéma sur la différence, voire les oppositions entre les modes de production d’un continent à l’autre.
Dans cette mise en abyme du cinéma, (Samuel Fuller et Roger Corman y participent), reprend tout ses désirs singuliers autour d’une caméra en manque de pellicules. Un vide obsessionnel remplit de questions existentielles sur le 7 -ème art et sa raison d’être
AVIS BONUS
Une interview éclairante du réalisateur et des scènes coupées tout aussi excitantes