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« Le Professeur de violon » de Sérgio Machado. Critique dvd

Synopsis: Laerte, talentueux violoniste, rêve depuis toujours d'intégrer l'orchestre symphonique de São Paulo. Dévoré par le trac, il échoue à l'audition et accepte à contrecœur d'enseigner la musique à des adolescents d'Heliópolis, la plus grande favela de la ville. Dans cet univers pourtant hostile, où gangs et dealers règnent en maîtres, Laerte va tisser des liens forts avec ses élèves, découvrir des talents insoupçonnés et changer leurs vies à jamais.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Le professeur de violon"
De : Sérgio Machado
Avec : Lázaro Ramos, Kaique Jesus, Elzio Vieira
Sortie le : 06 decemb 2016
Distribution : Jour 2 Fête
Durée : 98 minutes
Film classé :
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Décembre 2016 ( 2 ème )

C’est un musicien désespéré, on ne sait pas trop pourquoi. Un manque d’argent peut-être, de confiance en soi, aussi. Learte vient de rater une audition capitale et son petit quatuor lui file entre les doigts. Professeur sans élève, il accepte alors une offre dans une favela où les jeunes répètent sur un terrain de basket, jouent faux et ne savent pas se tenir sur une chaise.

On le traite d’Obama junior, ce qui n’est pas forcément une insulte, mais pas non plus un mot de bienvenue. Quand on lui jette des cacahuètes, le violoniste serre les dents et repart de plus belle. La pègre locale qui craint de voir son autorité supplantée par cet artiste venu des beaux quartiers, le surveille de près.

Laerte apprend leurs règles et impose patiemment les siennes. Une discipline réglée sur l’harmonie des cordes et des partitions. Moins d’anicroches dans les répétitions, des doubles croches sur la portée, on connait la chanson et la petite musique qui va avec. Le prodige que l’on repère, la famille en désaccord, le prof qui s’accroche… Le réalisateur Sérgio Machado parait s’accommoder de cet ensemble parfait et convenu, déjà bien rôdé au cinéma.

Mais le sien atteint une autre dimension quand il prend pour témoin ce décor inhabituel où le héros trouve peu à peu sa place entre cantate et vie urbaine. Un ailleurs étranger à son quotidien et pourtant si proche de ses préoccupations journalières.

Il va alors composer une autre partition faite de compromis et de résolutions affirmées dans l’acceptation de celui qui autrefois se confinait à un petit quatuor et à la perspective d’une carrière solo. Le voici au cœur d’un système parfaitement maîtrisé, qui donne à son existence et au film de Machado un sens profond.

Un drame va se jouer, dont il est le témoin et l’acteur bien involontaire. Le portrait fait par le cinéaste en ressort encore plus fort et assoit définitivement le personnage hors des sentiers battus des films de ce genre. Les jeunes du casting sont à la hauteur de l’engagement scénaristique . Lazaro Ramos tient le rôle-titre, et il le tient bien, merveilleusement bien.

LES SUPPLEMENTS

  • Making of  . De nombreuses scènes révèlent une très bonne ambiance sur le plateau, notamment autour de Lázaro Ramos que les jeunes n’en revenaient pas de voir si près .Ils le vénèrent : « on pensait qu’il aurait été difficile de l’approcher, mais pas du tout, très proche, très abordable ».

La manifestation mise en scène est partie en vrille, les figurants voulaient vraiment taper sur les flics-comédiens. Lázaro Ramos se cachera derrière une toile. « J’avais vraiment peur de prendre un coup ». Et il faut arrêter l’affrontement pour demander moins d’agressivité de la part des jeunes figurants : « ce ne sont pas de vrais flics que vous avez en face. (… )  Même si j’étais content du réalisme procuré, j’avais très peur pour l’intégrité des participants » reconnait le réalisateur

On apprend ainsi beaucoup de choses dans ce passionnant making of, notamment sur le tournage du vrai concert de l’Orquestra Sinfônica do Estado de São Paulo auquel a vraiment participé Lázaro Ramos. « Le public se demandait si c’était quelqu’un qui me ressemblait ou bien vraiment moi »

  • Clip. « Respeito é lei », sur des images du film.

 

 

 

Meilleur dvd Décembre 2016 ( 2 ème ) C’est un musicien désespéré, on ne sait pas trop pourquoi. Un manque d’argent peut-être, de confiance en soi, aussi. Learte vient de rater une audition capitale et son petit quatuor lui file entre les doigts. Professeur sans élève, il accepte alors une offre dans une favela où les jeunes répètent sur un terrain de basket, jouent faux et ne savent pas se tenir sur une chaise. On le traite d’Obama junior, ce qui n’est pas forcément une insulte, mais pas non plus un mot de bienvenue. Quand on lui jette des cacahuètes, le violoniste serre…
Le film
Les bonus

Bon, l’histoire du prodige que l’on découvre un peu par hasard au milieu de nulle part, le cinéma nous l’a déjà fait. Et la manière dont le réalisateur s’engage dans les favelas guidant son héros vers sa destinée parait jouée d’avance. Sauf que sur la trame cousue de fil blanc, il pose en parallèle l’incidence urbaine de ces quartiers brésiliens vivant du trafic de drogue et de rapines auprès des touristes. Tout ce que va découvrir le violoniste confronté à un monde qui ne lui demande qu’à retourner dans ce que l’on imagine être une vie plus confortable. La manière de promener la caméra, de l’immiscer parfois au cœur même de la fange, avec le regard du héros, cette mise en scène du va et vient, incertain, mais pudique, suscite une adhésion progressive, mais très réelle. Les gamins sont parfaits. Avec un héros pas vraiment sympa au départ, mais contraint d’accepter le job dans la favela (pas d’argent, plus de quatuor.). Ceci expliquant cela, le talent de Lázaro Ramos assurant le reste…

Avis bonus Un making of chapitré, hyper intéressant …

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