Accueil » A la une » « Invincible » de Werner Herzog. DVD.Critique

« Invincible » de Werner Herzog. DVD.Critique

Synopsis: Sous le IIIe Reich, Zishe Breitbart est un forgeron juif polonais. Un jour, il est découvert par un agent berlinois qui décide de tirer partie de sa stature imposante. Hanussen, directeur du cabaret de Berlin et roi de l’hypnose, l’engage pour incarner des héros de la mythologie germanique. Mais, un soir, il refusera de jouer les Siegfried. _____________________

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Invincible"
De : Werner Herzog
Avec : Tim Roth, Jouko Ahola, Anna Gourari, Max Raabe, Gustav Peter Woehler
Sortie le : 19 novemb 2013
Distribution : Paramount
Durée : 126 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

 Dans une filmographie très diversifiée, Werner Herzog se distingue à nouveau avec « Invincible »  réalisé à reculons, semble-t-il. Sur un tel sujet  (la montée du nazisme sous le IIIe Reich) on s’attend en effet à un propos très fort, et cohérent avec le thème. Eh bien non ! si les inttentions du cinéaste sont présentes sur l’écran, avec notamment les persécutions juives qui se banalisent de plus en plus au grand jour, la réalisation est plutôt ralentie.
Il est vrai que les partis pris de l’auteur ne sont pas des plus évidents, quand il passe la majeure partie de son temps au cœur de ce cabaret où règne en despote, Hanussen, qui se voit déjà ministre de l’occulte dans le prochain gouvernement d’Hitler.
Quand on lui parle d’un forgeron, juif, polonais, d’une force herculéenne, il n’hésite cependant pas à l’engager sous un nom parfaitement germanique pour plaire à son public qui voit là l’avènement d’un nouveau dieu aryen.

Les dés sont pipés, comme ils le sont dans cet univers factice de champagne et de paillettes, à l’écart du monde qui ne va pas bien. Le seul reflet du malaise qu’il nous renvoie illumine les faces à faces vertigineux entre les deux hommes, l’un l’emportant toujours sur l’autre, mais ne perdant cependant rien pour attendre.

invincible1Tim Roth, aryen parfait, tient donc le beau rôle, et il le fait très bien, sans pour autant décontenancer son vis à vis Jouko Ahola, un comédien que je ne connaissais pas.
Regret, car le bougre est à la fois impressionnant dans sa stature et parfaitement raccord avec une thématique qu’il applique à la lettre près. Au point de retourner l’ennemi avec ses propres armes, ce qui fait l’intérêt du film.
Pour en arriver là il aura fallu le sur place et l’hésitation d’un réalisateur qui semble avoir filmé par intermittence. Les séquences de spectacle – pourtant au cœur des arguments – manquent singulièrement d’éclats. Le retour de l’enfant prodige au pays est tout aussi nonchalant, marqué par la naïveté des visions apocalyptiques du héros, quant à l’avenir du peuple polonais.
Ca tient maintenant presque de la légende, à l’image d’un joueur de flûte que personne n’écouterait…

LES SUPPLEMENTS

  • L’échec de la force (19 mn). Valérie Carré, maître de conférences en cinéma allemand à Strasbourg

Ce film rappelle-t-elle, est placé sous le grand retour d’Herzog à la fiction. Ce sera un échec et la critique notera notamment « son côté réactionnaire, presque fascisant ». Quant au héros, c’est chez Herzog le personnage typique qui rêve « d’arrêter le cours du soleil », et qui va échouer. «  Il avait échoué comme tous les hommes de son espèce », une phrase que l’on pourrait adapter à tous les films d’Herzog dit encore l’universitaire.

croc blanc Franck Kausch, critique à Positif. Il analyse  le personnage principal, « qui n’est que force, une force qui doit s’exercer, typique chez Herzog », dit-il évoquant par la suite les notions de masque et de mensonge

« Ce qui devrait faire d’eux des gens exceptionnels, fait en réalité des parias, des proscrits ».

  •  Patrick Clastres, maître de conférences à l’IEP Paris en histoire du sport (8 mn) . L’évocation du héros à travers Samson, le mythe des années 20, à travers notamment la théorie du « sionisme du muscle »

 

 Dans une filmographie très diversifiée, Werner Herzog se distingue à nouveau avec « Invincible »  réalisé à reculons, semble-t-il. Sur un tel sujet  (la montée du nazisme sous le IIIe Reich) on s’attend en effet à un propos très fort, et cohérent avec le thème. Eh bien non ! si les inttentions du cinéaste sont présentes sur l’écran, avec notamment les persécutions juives qui se banalisent de plus en plus au grand jour, la réalisation est plutôt ralentie. Il est vrai que les partis pris de l’auteur ne sont pas des plus évidents, quand il passe la majeure partie de son temps au cœur…

Review Overview

Le film
Les bonus

La montée du racisme, abordée cette fois-ci à travers le quotidien d’un cabaret berlinois au début des années 1930. Ce qui passionne visiblement Herzog, c’est avant tout la confrontation entre son directeur et l’un de ses employés (Tim Rothe et Jouko Ahola, aryen contre juif), parabole éclatante de la mouvance fasciste qui s’instaure. Après quoi le cinéaste tient la distance avec son sujet, ce qui procure un film intéressant alors que l’on pouvait s’attendre à quelque chose de passionnant.

Avis bonus Est-ce en raison du sujet, ou de la personnalité de son réalisateur, mais les intervenants des bonus situent le débat assez haut. Ce qui n’est pas déplaisant, mais le point de vue d’un historien aurait peut-être ramené le propos à de plus justes mesures.

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Quand vient l’automne » de François Ozon. Critique cinéma

Dans cette chronique familiale chamboulée, le regard inquisiteur du cinéaste, est plus qu'inquiétant. On le suit passionnément

Laisser un commentaire