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« Face à la mer » de Ely Dagher. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Jana revient soudainement à Beyrouth après une longue absence et reprend contact avec la vie familière mais étrange qu'elle avait quittée…

La fiche du film

Le film : "Face à la mer"
De : Ely Dagher
Avec : Manal Issa, Roger Azar
Sortie le : 13/04/2022
Durée : 116 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film
Le bonus
  • DVD : 19 juillet 2022 . – 

Après deux années parisiennes, Jana revient au pays. Elle ne prévient personne. Sa mère ravie, tout comme son père, s’étonne quand même de ce retour inattendu. Jana ne fournit guère d’explications et s’enferme dans un mutisme désagréable.

Enigmatique, elle l’est à l’image de ce film étonnant, grave et prenant  qui nous balade dans Beyrouth. une ville comme abandonnée, fantomatique, .Adam, son petit copain, tout heureux lui aussi des retrouvailles, la lui fait découvrir, la nuit, de manière orbitale.  

Une déambulation fascinante dans ce désert d’immeubles neufs, inhabités, où seuls quelques néons marquent l’espace. « Ils ont détruit la ville et enterré la mer avec » marmonne Adam (Roger Azar) qui veut fuir à son tour et entraîner Jana.

 

Mais elle veut revoir les rues de son enfance, revoir depuis le balcon familial, la mer maintenant coincée entre deux barres d’immeubles. Jana ne reconnait plus grand-chose, même Adam lui semble étranger.

Le réalisateur Ely Dagher ne cache rien des sentiments partagés avec son héroïne. Sa manière de la filmer, de reprendre l’Histoire à contre-sens pour en définir l’origine du mal, a quelque chose de fascinant. On s’y laisse prendre et conduire avec intérêt, dans le dédale des souvenirs refoulés .

C’est une femme mélancolique, certes, agaçante parfois, mais son rôle va bien à l’encontre de ces gens « impassibles et indifférents » comme les qualifie Adam. Ils sont de ce mariage «  de merde » où ses parents l’entraînent, de ce repas d’amis où elle s’ennuie autour de conversations pathétiques.

Manal Issa dans un rôle peu amène tient brillamment le tempo et nous accapare de bout en bout …

 

Jana ressort agacée.

C’est pourquoi la manière dont Adam imagine sa vie à Paris, une autre classe sociale, un autre amant, la fait chavirer un peu plus dans cet autre monde qui n’existe plus. Définitivement seule, face à la mer qu’elle peut enfin voir sans entrave, depuis l’appartement de son copain.

Mince espoir, argument futile, pour la convaincre de rester au pays. Jana est partie ailleurs …

LE SUPPLEMENT

  • « Wave’s 98 » de Ely Dagher-Avec Elie Bassila, Cherine Khoury-Palme d’or du Court Métrage Cannes 2015

Déçu par sa vie dans la banlieue de Beyrouth, Omar erre dans les rues de la ville et marche le long d’un chemin rocailleux qui l’entraîne vers un monde surréaliste.

Un rien dubitatif devant cette distinction cannoise qui fait suite à un récit sur la désillusion filmée en animation principalement, avec quelques vues réelles. Parfois on ne sait pas quelle technique est mise à profit dans ce qui devient un délire surréaliste assez incompréhensif, et à la longue inintéressant.

DVD : 19 juillet 2022 . -  Après deux années parisiennes, Jana revient au pays. Elle ne prévient personne. Sa mère ravie, tout comme son père, s’étonne quand même de ce retour inattendu. Jana ne fournit guère d’explications et s’enferme dans un mutisme désagréable. Enigmatique, elle l’est à l’image de ce film étonnant, grave et prenant  qui nous balade dans Beyrouth. une ville comme abandonnée, fantomatique, .Adam, son petit copain, tout heureux lui aussi des retrouvailles, la lui fait découvrir, la nuit, de manière orbitale.   Une déambulation fascinante dans ce désert d’immeubles neufs, inhabités, où seuls quelques néons marquent…
Le film
Le bonus

Peu après la fin du tournage, les entrepôts du port de Beyrouth ont été dévastés par une explosion gigantesque qui a ravagé bien au-delà du périmètre marin. Cet événement dû à une mauvaise gestion des lieux appuie le regard de l’héroïne sur son pays qu’elle n’a pas revu depuis deux ans. En si peu de temps le Liban s’est abandonné à lui-même, à l’image de la jeune femme qui en parcourant les rues de son enfance, va tenter de renouer avec elle-même, et de rester si possible. Le film dit très peu sur Jana ( pourquoi Paris, pourquoi ce retour ? ) mais montre beaucoup. Le ressenti comme on dit marque cette mise en scène à la fois sobre et didactique, relayée par une interprétation dont l’intériorité rend grâce aux paroles absentes. On accompagne Jana malgré ses airs ronchons et sa léthargie chronique avec la chance de découvrir à notre tour un autre horizon possible, une voie de rédemption. Il y a quelque chose de salvateur dans sa déambulation.

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