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« Deux » de Filippo Meneghetti. Critique cinéma

Synopsis: Nina et Madeleine, deux retraitées, profondément amoureuses l’une de l’autre. Aux yeux de tous, de simples voisines vivant au dernier étage de leur immeuble. Le palier est une passerelle entre leurs univers, la vie bien rangée de Madeleine, grand-mère, qui reçoit régulièrement sa fille Anne, et celle plus libre, plus déracinée, de Nina. Un jour Madeleine est arrachée à Nina. Anne découvre peu à peu la véritable vie de sa mère…

La fiche du film

Le film : "Deux"
De : Filippo Meneghetti
Avec : Barbara Sukowa, Martine Chevallier
Sortie le : 12/02/2020
Durée : 95 Minutes
Genre : Drame, Comédie
Type : Long-métrage
Le film
  • 26ème Cérémonie des Lumières 2021 : Meilleur premier film, Martine Chevallier et Barbara Sukowa, meilleures actrices

Le titre explicite est nullement révélateur de la beauté de ce film qui dit les ravages des passions interdites, impossibles.

Deux dames plutôt âgées n’ont jamais cessé de s’aimer …

Seul un palier fait obstacle, tout en haut de l’immeuble. Pour abriter leur amour Nina et Madeleine s’en accommodent. Tout à fait normalement, Madeleine accueille les siens, Anne sa fille, et Frédéric, son garçon, avec toute sa petite famille.

Une grand-mère aimante ( Martine Chevallier) qui les voit pourtant se disputer depuis qu’elle est veuve. Elle n’arrive pas à leur annoncer qu’elle va les quitter pour vivre avec son amie à Rome. Révéler l’inavouable, au-dessus de ses forces.

Nina (Barbara Sukowa) est l’électron libre du couple, sans attache, ni passé, comme pour mieux effacer une histoire qui ne nous regarde pas. Seule Madeleine compte à ses yeux au point de dévisser le jour où elle est victime d’un AVC.

Nina ne supporte pas la garde-malade qui lui fait barrage. Elle use de tous les stratagèmes, mêmes les plus délictueux pour le forcer. Un enchaînement inéluctable que Filippo Meneghetti orchestre avec une logique imparable.

On se sent pris au piège de cet enfermement sentimental, si fort, si vrai et pourtant si fragile aux yeux d’une société qui en ignore les premiers frémissements. Sur un détail du hasard, Anne ( Léa Drucker ) au chevet constant de sa mère,  va comprendre qu’elle est peut-être plus qu’une mère, alors que Nina et ce qui est devenue une garde-chiourme rivalisent de cruauté…

Les échanges à fleuret moucheté ne sont plus de mise. Les tensions sont extrêmes, intrigantes, angoissantes. La romance est devenue cruelle, thriller parfait qui ne dit pas son nom .

Elles sont plus de «  Deux » maintenant à se débattre dans ce maelstrom sentimentalo-policier. Des protagonistes affutées pour l’exercice : Barbara Sukowa et Martine Chevallier en dames respectables ballottées par une jeune femme tout aussi tourmentée. Léa Drucker, en osmose, exemplaire, comme toujours. Le film leur ressemble, unique et grand.

26ème Cérémonie des Lumières 2021 : Meilleur premier film, Martine Chevallier et Barbara Sukowa, meilleures actrices Le titre explicite est nullement révélateur de la beauté de ce film qui dit les ravages des passions interdites, impossibles. Deux dames plutôt âgées n’ont jamais cessé de s’aimer … Seul un palier fait obstacle, tout en haut de l’immeuble. Pour abriter leur amour Nina et Madeleine s’en accommodent. Tout à fait normalement, Madeleine accueille les siens, Anne sa fille, et Frédéric, son garçon, avec toute sa petite famille. Une grand-mère aimante ( Martine Chevallier) qui les voit pourtant se disputer depuis qu'elle est…
Le film

Je n’aime pas le titre, explicite peut-être mais pas assez fort pour un film d’une telle grandeur qui dit les ravages de l’amour quand celui-ci est bloqué, interdit, impossible . Et cette fois, contredit par la morale institutionnelle puisqu’il s’agit de deux dames plutôt âgées qui n’ont jamais cessé de s’aimer. Deux interprètes haut de gamme - Barbara Sukowa et Martine Chevallier-  dans une évolution scénique à la fois douloureuse et magnifique. Le drame qui s’opère ne vient pas forcément ou seulement du secret sur sa vie privée que Madeleine  impose à ses enfants, il est la résultante de tout un passé, d’une histoire de famille qui n’a jamais vraiment commencé. Cet aspect n’est qu’évoqué, mais conditionne fortement la suite du récit chaque fois cadenassé par les aléas du quotidien dont la fille de Madeleine tire les ficelles sans le savoir. Et à la révélation de cette liaison ce sera à nouveau une échappée scénaristique réelle, vécue sans pathos ni lourdeur narrative mais dans la profondeur des sentiments et de tous ce qu’ils peuvent provoquer quand par trop d’amour, l’amour se libère. Les tensions sont extrêmes, intrigantes, angoissantes. La romance devient cruelle, thriller parfait qui ne dit pas son nom .

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