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« Chambre avec vue » de James Ivory. Critique cinéma

Synopsis: Lucy Honeychurch, en voyage à Florence avec une vieille cousine, tombe amoureuse d'un jeune Anglais, qui comme elle a été témoin d'un meurtre. Mais, elle étant "convenable" et lui pas, elle rompt puis s'impose des fiançailles de convenances avec un autre. Ayant désespéré tour à tour les deux jeunes hommes, malheureuse, elle décide de repartir, pour Athènes cette fois.

La fiche du film

Le film : "Chambre avec vue"
De : James Ivory
Avec : Helena Bonham Carter, Daniel Day-Lewis
Sortie le : 22/01/2020
Distribution : Carlotta Films
Durée : 117 Minutes
Genre : Drame, Romance
Type : Long-métrage
Le film

De l’éducation amoureuse, à l’émancipation, Lucy franchit aussi allègrement les étapes que les pays qu’elle traverse. Son caractère s’en ressent, son visage en atteste. Retirée dans son Angleterre rigide, elle vit pleinement l’Italie des lumières et des couleurs.

Renoir, Pierre-Auguste, l’aurait choisie pour ce décor que James Ivory évoque à plusieurs reprises dans un tableau de mœurs et de bonnes conduites. Aussi peu à l’aise dans l’enfermement de ces demeures bourgeoises et poussiéreuses, Lucy trouve sa raison d’être au plein air des champs florentins et de la campagne anglaise.

Opposition incessante, jamais franche ni stérile, cette confrontation des lieux et des styles équilibre une palette au classicisme absolu. Pour dire l’avènement de l’amour au travers d’une passion maintes fois contrariée. Ce qui amuse d’ailleurs le cinéaste qui prend à témoin la principale responsable des faits, Charlotte la cousine, chaperonne invétérée de la bonne conduite de sa nièce.

Le ton est léger, parfois très drôle sous les apparences caustiques de la rigueur du moment. «  Le bonheur est-il si courant qu’il faille le déloger » philosophe papa Emerson (Denholm Elliott) désespéré de voir son grand gaillard papillonnant en vain, autour de la belle Lucy. (Helena Bonham Carter)

Les personnages ne manquent pas de classe et Ivory les dessine joliment. Ce pasteur débonnaire(Simon Callow), ces deux vieilles filles dans l’attente de rien, ce prétendant, « cul pincé », que Daniel Day-Lewis campe avec l’aplomb ridicule qui colle à son personnage.

C’est ce Cecil la que Lucy prend pour mari, par défaut, ennui ou lâcheté ? Il est le contraire de tout ce qu’elle représente, elle et sa famille qu’il observe derrière ses lorgnons d’intello mal fagoté.

 

Une étude de caractères liée aux mœurs du moment. Deux oppositions bien tranchées, du conservatisme bien-pensant de Cecil, au libre-arbitre bien pensé du jeune Emerson.(Julian Sands). C’est subtilement posé dans un cadre où peu à son aise, la société anglaise édouardienne perd ses repères.

Charlotte(Maggie Smith)en est toute chamboulée,surtout que la tarte aux poissons risque d’être trop cuite. Ces anglais, quand ils le veulent, sont merveilleux.

 D’après le roman de E.M. Forster De l’éducation amoureuse, à l’émancipation, Lucy franchit aussi allègrement les étapes que les pays qu’elle traverse. Son caractère s’en ressent, son visage en atteste. Retirée dans son Angleterre rigide, elle vit pleinement l’Italie des lumières et des couleurs. Renoir, Pierre-Auguste, l’aurait choisie pour ce décor que James Ivory évoque à plusieurs reprises dans un tableau de mœurs et de bonnes conduites. Aussi peu à l’aise dans l’enfermement de ces demeures bourgeoises et poussiéreuses, Lucy trouve sa raison d’être au plein air des champs florentins et de la campagne anglaise. Opposition incessante, jamais franche ni…
Le film

Ce n’est pas à mon avis le meilleur de James Ivory, mais la patte du réalisateur britannique et son affiche remarquable ( Daniel Day-Lewis,  Maggie Smith, Helena Bonham Carter dans son premier grand rôle … ) laissent libre cours à notre fantaisie de spectateur. A travers une quête amoureuse et une émancipation, Lucy nous conduit dans cette univers édouardien où la rigueur des intentions dépasse parfois l’entendement des bonnes manières. Ce qui nous procure des scènes assez drôles, relevées par des décors champêtres que Pierre-Auguste Renoir aurait certainement pris à témoin de ses tableaux.

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