- 20 septembre 2000 en salle

- 2h 53min | Drame
- Reprise 6 août 2025
- Par Edward Yang
- Avec Elaine Jin, Chen Xisheng, Issey Ogata
- Studio Carlotta
L’histoire : Ingénieur en informatique, la quarantaine, père de deux enfants, NJ fait partie de la classe moyenne taïwanaise. Le soir du mariage de son beau-frère, deux événements vont ébranler sa vie : sa belle-mère tombe dans le coma et son ancien amour de jeunesse ressurgit après vingt ans d’absence. C’est l’heure des remises en question pour lui, sa femme et ses deux enfants
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2000 – Seulement !
« Yi Yi » débute par un mariage et se termine par un enterrement. Le cycle de la vie en cours d’existence, Edward Yang ignorant son origine et l’enfance qui se prépare à surgir. Elle débarque sous les traits d’un jeune garçon Yang au cœur d’une famille assez classique de la classe moyenne taiwanaise
Yang, huit ans, un brin mystérieux, chahuté voir harcelé par les filles, résiste courageusement aux réprimandes verbales d’un professeur complètement abruti. Il est tout aussi impassible devant cette grand-mère dans le coma après une chute inexpliquée.

Pour entretenir le souffle chaque membre de la famille lui parle, tour à tour. Le gamin refuse, (« puisqu’elle n’entend rien ! » se défend-il) alors que son père NJ au bord de la faillite, rongé par le doute, s’épanche sur sa propre histoire. Est-il honnête sur ce qu’il lui raconte se demande-t-il « voudriez-vous vous réveiller à ma place ? (…) Vous avez tellement vécu plus que nous, à part ces questions qui nous hantent, qu’avons-nous de plus à raconter ? »
Une question que le réalisateur reprend au bond pour filmer cette intimité qui se lézarde et s’immisce dans les failles et les contradictions de cette société en réduction. Mais si représentative du pays qui la voit vivre.
Image tutélaire, la grand-mère inconsciente en devient le réceptacle.
Dans ce film absorbant, d’une simplicité apparente, Yang passe ainsi de l’intime à l’universel, sans en altérer la puissance narrative. Tout s’ajuste avec naturel dans une suite de séquences composites, montées de telle manière qu’elles forment bien un ensemble parfait.
Voir les retrouvailles de NJ, par le plus grand des hasards, avec son amour de jeunesse : il ne s’était jamais rendu à son rendez-vous. Quand ils se rappelleront leur première rencontre, le réalisateur joue sur un tout autre registre qui implique Ting Ting, la fille de NJ, en compagnie du fiancé de sa meilleure copine.
Imaginez l’entrecroisement malicieux des deux séquences…
Comme il ne faut pas manquer les tractations entre les hommes d’affaires, dont celles de NJ, choisi par ses collègue en raison de sa bonne tête. « Tu parais être le plus honnête ». C’est A-Di son beau frère qui le dit, un autre personnage un brin ambivalent, et complètement dépassé le jour de la naissance de son premier enfant. La suite, quasiment catastrophique est également à savourer les yeux grands ouverts.
« Le cinéma nous offre deux fois plus que ce que nous vivons dans notre vie ordinaire » affirme à Ting Ting le fameux fiancé qui confirme ainsi au réalisateur son droit à un tel foisonnement, sa liberté de ton, sa fantaisie, son ironie. Une comédie humaine à sa façon, et du cinéma, du grand cinéma de toute façon.
LES SUPPLÉMENTS (EN HD)
. ENTRETIEN AVEC JEAN-MICHEL FRODON et OLIVIER ASSAYAS
. BANDE-ANNONCE 2025
Le film
Le bonus
Hier, aujourd’hui, et demain ? C’est un peu ce que se demande NJ, la quarantaine, ingénieur en informatique au bord du précipice. Son entreprise est en quasi faillite, sa femme aux abonnés absents, sa belle-mère comateuse, en rémission.
AVIS BONUS
ENTRETIEN AVEC JEAN-MICHEL FRODON
. ENTRETIEN AVEC OLIVIER ASSAYAS
Et le fait de revoir par hasard son amour de jeunesse peut-il changer quelque chose à son destin ? NJ se pose donc beaucoup de questions à l’image de tous les protagonistes de cette épopée familiale qui se déroule à Taipei, Taiwan, où le réalisateur passe de l’intime à l’universel, le plus naturellement, sans altérer la puissance narrative de son récit
Dans ce film absorbant, d’une simplicité apparente, il revendique ainsi son droit au foisonnement, sa liberté de ton, sa fantaisie, son ironie. Une comédie humaine à sa façon, et du cinéma, du grand cinéma de toute façon.
AVIS BONUS
ENTRETIEN AVEC JEAN-MICHEL FRODON et OLIVIER ASSAYAS
