- 31 août 1966 en salle
- 2h 23min
- Drame
- Reprise 21 août 2024
- Avec Takashi Shimura, Shin’ichi Himori, Haruo Tanaka
L’histoire : Kanji Watanabe est chef de service du Bureau d’Accueil des Habitants depuis plus de vingt-cinq ans. Son travail consiste à tamponner des formulaires toute la journée. Le soir, il rentre chez lui auprès de son fils et sa bru qui n’attendent qu’une chose : sa mort et son héritage . Lorsque Watanabe apprend qu’il est atteint d’un cancer, il décide de faire quelque chose d’utile, une fois dans sa vie…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
- Le film :

Pour dire tout le mal qu’il pense de l’administration japonaise dans les années soixante, Kurosawa taille à la serpe les travers de ses responsables. Aucune indulgence pour les chefs des différents services qui encombrent le bon fonctionnement d’un système reclus sur lui-même.
Le réalisateur prend ainsi à témoin, peut-être le plus inconséquent du lot, Watanabe, responsable du Génie Civil, et dont la fierté est de n’avoir jamais eu une journée malade. Malgré l’inefficacité dont il fait preuve dans une monotonie parfaitement conjuguée avec tous ses collaborateurs.
Ils vont pourtant le découvrir un beau jour, tout autre, absent quelques temps de son bureau, qu’il retrouve pour mettre enfin en chantier un projet auquel il n’avait jamais prêté attention : la réhabilitation d’un quartier défavorisé, à travers la réalisation d’un parc public sur un terrain vague.
Il y met toute son ardeur et surtout son cœur, figurant un autre homme que plus personne ne reconnait. Son frère imagine une liaison secrète avec une femme, quand ses collègues s’interrogent sur les raisons d’une telle transformation.
Ils le font à l’occasion d’une cérémonie funèbre au cours de laquelle le saké délie les langues. Watanabe revit à travers des propos que le maire adjoint n’entendra pas. Il vient de quitter la pièce, comprenant qu’il avait définitivement perdu la bataille. Engagée cinq mois plus tôt par un petit factotum qui sortit de sa coquille, renversa tranquillement et sans effusion, tout le système ankylosant d’une administration gangrénée par des politiciens véreux.
Ou la version kafkaïenne d’une désorganisation tout à fait bien orchestrée que Kurosawa décrypte avec humour (noir) , ironie et malice quand il est tout bonnement question de célébrer l’homme dans toute sa grandeur. « Vivre » est un film humaniste , qui tend vers l’espoir et la foi en l’homme. Malgré le sombre de ses occupants, il est d’une grande humanité .



Bien vendu, j’achète.