- 1 er octobre 2025 en salle
- 1h 58min |
- Biopic
- Par Diane Kurys
- Avec Roschdy Zem, Marina Foïs, Thierry de Peretti
L’histoire : Elle l’aimait plus que tout, il l’aimait plus que toutes les autres. Simone Signoret et Yves Montand étaient le couple le plus célèbre de leur temps. Hantée par la liaison de son mari avec Marilyn Monroe et meurtrie par toutes celles qui ont suivi, Signoret a toujours refusé le rôle de victime.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Un double biopic, donc. A l’origine, un dédoublement opéré par la réalisatrice qui ouvre son film de manière idyllique : l’entrée en jeu simultanée de Marina Fois et Roschdy Zem dans le salon de maquillage.
Sous nos yeux, Marina devient Simone, sans excès, Roschdy devient Montand, encore moins prononcé. Ou l’envers du décor de l’histoire incroyable d’un couple qui à « je t’aime moi non plus » élève l’art du sentiment au rang d’une complainte monotone.
Celle de Montand, leitmotiv amoureux, le voit papillonner à la moindre occasion. Signoret semble résignée. « Montand c’est bien connu, c’est un plateau, une blonde ». Pourtant son visage fait grise mine, elle fait peine à voir.
Marina Foïs ne force pas le trait, mais le reprend au détour d’une inflexion, d’un changement de ton, d’une humeur contrariée qui alors devient mauvaise.
La comédienne excelle dans ce registre émotionnel. Elle nous sauve de l’embarras scénique d’une réalisation devenue assez classique, voire conventionnelle au regard de l’idée originelle sur le dédoublement. C’est maintenant la romance malmenée d’un couple vedette, tiraillé par ses contradictions et ses sourires officiels.
Coups de gueule et tromperies en enfilade.
On connait déjà un peu l’histoire, on attend une autre dynamique que ce déroulé flasque et convenu où deux personnages de légende s’affrontent plus qu’ils ne s’aiment. Leur engagement politique suscite quelques réflexions anecdotiques, leur filmographie s’évapore au fil des prises de bec.
Le temps peine à s’installer avant de rebondir sur quelques instants séduisants (l’anniversaire surprise, le chapitre censuré …) voire magnifique à l’image de la remise des Césars 1978 vue depuis le canapé d’Yves Montand.

Flagorneur, nombriliste, égocentriste, l’homme célébré dans le monde entier se révèle tel que les événements nous le rapportent ici sur un portrait peu flatteur, barbouillé de semblant.
Roschdy Zem n’oublie pas l’intonation et l’accent si particuliers de son personnage, autour duquel gravitent des figures de légende. Dont Serge Reggiani (Thierry de Peretti), sans aucune allusion à son statut, sinon qu’il est sans le sou. Reggiani quand même, celui de « Casque d’or » pour une certaine Signoret !
Le film
Simone Signoret et Yves Montand ont formé officiellement pendant des décennies, le couple le plus célèbre de France. Souvent l’un avec l’autre, ils ont franchi les étapes d’une vie qui de la politique au grand écran, des scènes du music-hall aux gazettes à scandale, ont façonné un art de vivre ou de survivre. C’est surtout ce dernier aspect que Diane Kurys développe au rythme des frasques du compagnon, infidèle au grand jour, quand Simone ne cessait de l’aimer. Mais à force d’abandon, de trahison, la grande comédienne se referme sur elle-même et ses penchants alcooliques. Quand on connait un brin l’histoire, la dynamique de l’ensemble parait bien faible, malgré quelques sursauts scénographiques dont la remise des Césars 1978 vue depuis le canapé d’Yves Montand. Roschdy Zem le joue sans excès, à l’image de Marina Foïs qui excelle dans ce registre émotionnel. Je lui aurais bien personnellement décroché la palme à Cannes cette année.
