- 18 juin 2025 en salle
- 1h 41min | Drame
- De Lilja Ingolfsdottir | Par Lilja Ingolfsdottir
- Avec Helga Guren, Oddgeir Thune, Marte Magnusdotter Solem
- Studio : Jour2fête
L’histoire : Maria et Sigmund se croisent de fête en fête avant de se rendre à l’évidence : ils sont faits l’un pour l’autre ! Une passion fusionnelle et quelques années plus tard, Maria jongle entre une vie domestique avec quatre enfants et une carrière exigeante. Sigmund, lui, voyage de plus en plus pour son travail
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
- Festival du Film les Arcs : Grand Prix du Jury, et Prix d’Interprétation pour Helga Guren,
- Festival international du film de Karlovy Vary, de nombreux prix dont celui du Jury, et d’interprétation féminine
C’est logiquement un film à réactions. Sur le portrait d’une femme à contre-courant des cadres actuellement tendus autour de la féminité . Maria fait tout pour séduire Sigmund, qui papillonne là où le soleil se lève.
Elle va le harponner , ils vont s’aimer.
Un joli couple effectivement . Mais après sept ans de réflexion, Maria estime que Sigmund n’a guère changé ses habitudes, malgré leurs deux enfants, et ceux d’une précédente union.
Elle n’en peut plus de son quotidien à sens unique, tâches ménagères et éducation des enfants brouillées dans un soliloque pathétique qu’elle tente de briser au retour éphémère de son bien aimé. Il est musicien et voyage beaucoup.
Il l’écoute, ne comprend pas ses jérémiades, elle insiste, et s’enfonce. Qui a raison, qui a tort ? Le dilemme ici n’est pas de mise aux yeux de Lilja Ingolfsdottir qui fixe avec obligation, le comportement d’une femme sous pression. Sigmund maintenant l’évite, Alma sa fille aînée la rejette, et en cherchant du réconfort auprès de sa mère, celle-ci se retourne contre elle.
Il y a peut-être du Bergman dans ce premier film … norvégien où la peinture au scalpel de l’héroïne déteint sur sa paranoïa à fleur de peau. Maria n’a pas toujours tort dans ses récriminations, mais l’insistance aveugle qu’elle y met, rend tout raccord impossible .
Il n’est plus question à ce stade de psychologie, mais d’une thérapie conjugale . A la manière d’un interrogatoire de police, la thérapeute revient sur les faits précédents le retour de Sigmund, scrute ce qui s’est passé, confortée par une mise en scène rétrospective. Très explicite.

Pour son premier film Lilja Ingolfsdottir possède ainsi de belles ressources scénographiques dans une réalisation vaillante, tant il lui faut accompagner les ardeurs de son héroïne.
Agaçante au final, Maria trouve en Helga Guren la juste personne dans le bon rôle, avec cette poigne de fer qui ne lâchera jamais la partie. Elle est d’une justesse totale, entraînant dans son sillage, Oddgeir Thunele le mari. Cette fois le couple fonctionne à merveille ! …
Le Film
On aimerait lui venir en aide à cette femme tourneboulée dans sa vie de couple par trop d’insatisfactions personnelles et de charges familiales à sens unique . C’est le tableau qui se présente au témoin spectateur un brin sidéré par la tournure des événements que Maria encaisse de plus en plus difficilement au regard de la vie de son époux, qui pour son travail s’absente beaucoup. Elle l’a pourtant voulu son Sigmund, dont elle est d’ailleurs toujours amoureuses, les récriminations en plus . Comme du côté de sa fille adolescente, Alma, et de sa mère, les affaires ne sont pas plus florissantes , Maria sombre peu à peu dans le désespoir le plus noir. Où la peinture au scalpel de l’héroïne déteint sur sa paranoïa à fleur de peau Agaçante au possible, Maria trouve en Helga Guren la juste personne dans le bon rôle, avec une poigne de fer qui ne lâchera jamais la partie. Elle est d’une justesse totale, entraînant dans son sillage, Oddgeir Thunele le mari et mari et Alma sa fille aînée, nullement à contre-courant cette fois des attentes d'un scénario écrit sur de la braise, et de la colère. Il est signé par la réalisatrice. Coup double parfait.