- 22 octobre 2025 en salle

- 1h 53min | Drame
- Par Hafsia Herzi
- Avec Nadia Melliti, Ji-Min Park, Amina Ben Mohamed
L’histoire : Fatima, 17 ans, est la petite dernière. Elle vit en banlieue avec ses sœurs, dans une famille joyeuse et aimante. Bonne élève, elle intègre une fac de philosophie à Paris et découvre un tout nouveau monde. Alors que débute sa vie de jeune femme, elle s’émancipe de sa famille et ses traditions. Fatima se met à questionner son identité. Comment concilier sa foi avec ses désirs naissants ?
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article
D’après le roman éponyme de Fatima Daas
Cannes 2025 , meilleure actrice Nadia Melliti
Homosexualité, islam, banlieue … Le cinéma qui s’empare d’une telle visée scénaristique, le fait ici de la même manière que le souffle littéraire dont s’inspire Hafsia Herzi pour mener à bien son projet. Sans résurgence doctrinale ou libertine dans le contexte d’émancipation qui cerne la petite dernière d’une famille musulmane, totalement intégrée, parfaitement heureuse.
Sans problème particulier, Fatima suit la tangente de ses deux sœurs, sororité joyeuse chaperonnée par une maman qui ne quitte jamais sa cuisine . Fatima a 17 ans, se prépare à décrocher le bac et aborde son premier amour de façon très prudente.
A l’image de tout ce qu’elle entreprend . Fatima est une taiseuse, elle observe et puis se lance, quand elle estime le moment venu. C’est l’itinéraire de sa vie qu’elle balise de façon conséquente. Comme elle s’engage maintenant sur le terrain mouvant des sentiments confus.
Fatima aime Ahmed (Razzak Ridha), mais une inclinaison intime la guide vers d’autres voies, des passions interdites au cœur de cette communauté musulmane où l’homosexualité , prohibée, est un péché irrévocable.
C’est sur ce fil ténu que la réalisatrice accompagne son héroïne à laquelle elle décerne un passe-droit inespéré pour vivre pleinement son existence. La caméra est insistante, la jeune femme lui résiste. De l’ambiguïté de cette mise en scène nait ce désir de conquête amoureuse qui la transporte au point de l’abandon et des amours incertaines .
C’est la beauté du regard de Hafsia Herzi , c’est l’aura de son interprète. Le conflit religieux qui la taraude n’entrave en rien sa liberté d’agir, convaincue désormais d’exister pour elle-même. Même s’il lui est difficile de se dévoiler pleinement auprès de sa maman , qui ne dit pas grand-chose, mais qui l’aime pour ce qu’elle est .
Là encore la réalisatrice retient sa caméra et laisse Fatima endosser un maillot de football, ballon au pied, et pour tout terrain, le cœur de la cité. On ne l’a peut-être jamais aussi bien comprise.
Le film
C’est sans tapage ni ostentation que Hafsia Herzi accompagne son héroïne sur la révélation d’un sentiment amoureux auquel elle ne s’attendait pas . Dans un milieu musulman très ouvert semble-t-il ( Fatima va et vient sans que ses parents trouvent à redire, et surtout ne disent rien ) la jeune femme en fréquentation platonique avec un garçon, découvre peu à peu que l’amour est partout. Mais peut-elle s’autoriser le moindre écart sentimental, le blasphème suprême aux yeux de sa religion, quand son plaisir prend le pas sur les conventions ? De ces passions interdites au cœur de cette communauté musulmane où l’homosexualité est un péché irrévocable . La caméra est insistante, la jeune femme lui résiste. De l’ambiguïté de cette mise en scène nait ce désir de conquête amoureuse qui la transporte au point de l’abandon et des amours incertaines . « La petite dernière », c’est la beauté du regard de Hafsia Herzi , l’aura de son interprète Hafsia Herzi couronnée au festival de Cannes pour son interprétation très intériorisée, presque mutique parfois, et distante. Un beau personnage …
