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« La Femme de Seisaku » de Yasuzo Masumura. Critique dvd

  • 4 août 2004  en salle
  • Reprise 27 août 2025
  • Dvd‏ : ‎ 27 novembre 2025
  •  1h 33min
  •  DrameGuerreRomance
  • Par Kaneto Shindô
  • Acteurs ‏ : ‎ Ayako Wakaon, Nobuo Chiba, Takahiro Tamura, Yuka Konno, Yûzô Hayakawa
  • Sous-titres : ‏ Français
  • Langue ‏ : ‎ Japonais
  • Studio ‏ : ‎ The Jokers

Titre original Seisaku no tsuma

L’histoire : A la veille de la guerre russo-japonaise, pour échapper à la misère, une jeune femme devient la concubine d’un vieillard. Lorsque celui-ci décède, elle se met en ménage avec un jeune homme.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le film :
  • Le bonus :

D’après la nouvelle de Genjirō Yoshida

Ce film, on le dit antimilitariste, ce qu’il est en partie, sans être pacifiste à outrance. Quand ses villageois, désagréables au possible, s’en prennent aux soldats, ils sont avinés et fêtent paradoxalement le retour de leur héros, Seisaku, valeureux au combat.

Dans la foulée de leurs libations incontrôlées, toute la petite communauté en prend pour son grade. Ils sont ignobles, les hommes comme les femmes, crachent sur leurs voisins, les injurient.

Okane, l’ex-concubine revenue de la ville dans sa maison natale, se terre, pour ne pas entendre leurs quolibets, leurs méchancetés.

Une pute, une traînée aux yeux des femmes de la contrée, et particulièrement de la mère de Seisaku qui lui intime de ne pas la regarder . Ce qu’il fait un temps, avant d’être touché par la solitude de la jeune femme.

Seisaku ( Takahiro Tamura) a-t-il trahi son camp ? lui l’exemple à suivre, le travailleur, le guerrier qui repart au combat, sans sourciller, laissant son épouse dans le plus grand désespoir.  A nouveau à portée des rancunes, des réflexions salaces .

Le patriotisme exacerbé dans les excès d’alcool étonne d’autant plus que tous ces villageois n’ont jamais fait la guerre, et ne s’y préparent pas, semble-t-il

Sa sœur, sa mère, exhortent le beau militaire à ne pas suivre Okane, la traînée

Ce qui révulse Okane qui refuse tout aussi secrètement un nouveau départ de son compagnon. Elle s’emporte violemment. Elle qui n’était que soumission, porte le drame à son incandescence , renvoyant ses congénères à l’état primitif dont ils ne sont même pas conscients .

Yasuzo Masumura en fait une épopée à la fois terrible et redoutable de l’histoire japonaise . Toujours engoncée dans ses traditions, elle arrive néanmoins à les surpasser, sublimant l’amour et la passion , envers et contre tout. Ayako Wakao est une bien belle et grande actrice .

LE SUPPLEMENT

  • Clément Rauger, journaliste aux Cahiers du cinéma –«  Yasuzô Masumura donnait très peu d’indications à Ayako Wakao (Okane) » raconte le critique en évoquant le CV du réalisateur dans le cinéma japonais.

Il souligne la mise en scène « d’un noir et blanc très stylisé, des plans larges pour montrer la violence intrinsèque des situations et de l’ambiance »

A l’occasion d’une scène de lynchage effectivement très réaliste « on a l’impression que les coups sont vraiment portés ».

« C’est un film qui arpente tous les recoins du désir, un film en état de grâce » dit encore Clément Rauger qui s’attarde sur la première adaptation de la nouvelle de Genjirō Yoshida par  Minoru Murata  en  1923 . Ce film aujourd’hui est introuvable mais des photogrammes prouvent que Masumura s’en est inspiré

4 août 2004  en salle Reprise 27 août 2025 Dvd‏ : ‎ 27 novembre 2025  1h 33min  Drame, Guerre, Romance Par Kaneto Shindô Acteurs ‏ : ‎ Ayako Wakaon, Nobuo Chiba, Takahiro Tamura, Yuka Konno, Yûzô Hayakawa Sous-titres : ‏ Français Langue ‏ : ‎ Japonais Studio ‏ : ‎ The Jokers Titre original Seisaku no tsuma L’histoire : A la veille de la guerre russo-japonaise, pour échapper à la misère, une jeune femme devient la concubine d'un vieillard. Lorsque celui-ci décède, elle se met en ménage avec un jeune homme. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Le film : Le bonus : D'après la…
Le film
Le bonus

Si au début du siècle dernier , la société japonaise se reflétait dans ce petit village tout en désordre et en éreintement, le constat serait désolant, terrifiant. Et il me semble l’être tout à fait, pour condamner l’amour entre une ancienne concubine de la ville et le soldat que tout le monde respecte. Une fois leur union consacrée tout le village s’y oppose, retournant casaque après les éloges pour le militaire courageux qui deviendra un sale traite. La raison apparait à travers le comportement de la jeune femme, excédée par le prochain départ de son mari pour la guerre. Elle qui n’était que soumission, porte le drame à son incandescence , renvoyant ses congénères à l’état primitif dont ils ne sont même pas conscients . Yasuzo Masumura en fait une épopée à la fois terrible et redoutable de l’histoire japonaise . Toujours engoncée dans ses traditions, elle arrive néanmoins à les surpasser, sublimant l’amour et la passion , envers et contre tout. Ayako Wakao est une bien belle et grande actrice

AVIS BONUS Clément Rauger, journaliste aux Cahiers du cinéma

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