- DVD : 19 aout 2025

- 29 novembre 1957 en salle
- 1h 55min
- Drame
- Reprise 11 décembre 2024
- | Avec Pietro Germi, Lucia Della Noce, Sylva Koscina
L’histoire : Un conducteur de locomotive est confronté à des problèmes professionnels et familiaux qui le plongent peu à peu dans la déchéance. Femme et enfants tentent de le ramener à bon port…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Du drame social à l’application néo-réaliste de l’époque, devant et derrière la caméra, Pietro Germi joue sa vie sur une partie de poker, un pari au fond du noir, où se mêle le désespoir. Il est Andrea, conducteur de locomotive, fier de son cheval-vapeur, mais tout aussi convoité par l’alcool et ses déviances.
Deux incidents coup sur coup lui valent un retrait de son permis, et le retour au travail à terre. Insupportable pour ce cheminot dans l’âme, dont les bleus se multiplient et deviennent méchants, sous un front paternel attentif
Sandro, son gamin, n’a d’yeux que pour lui, quand son grand frère et sa sœur évitent ses remontrances et ses reproches incessants. Malgré tout l’amour que porte la mama aux uns et autres, la famille se délite.
La nuance serait à peine respectée, si Pietro Germi ne l’affublait des traits du petit Sandro, sorte de Gibus à l’italienne, dégourdi et roublard, dans cette enfance portraiturée en toute innocence. Sa compagnie, bien agréable, adoucit quelque peu cette chronique sociale taillée dans le vif des postures syndicales.
Pietro Germi les égratigne à plusieurs reprises ces représentants du peuple ouvrier, qu’il considère comme des parvenus et des profiteurs. « Ils ont fait carrière sur notre dos » jure Andrea. D’autres visages plus sympathiques apparaissent à ses côtés, dont ces piliers de bars où le cheminot passe de plus en plus de temps .
Ce sont des gueules de cinéma, taillées dans la vie même de leurs personnages, à l’image de Gigi (Saro Urzi, ) l’ami fidèle, des bons et mauvais jours.
Des gueules comme ça, on n’en fait plus. De ce cinéma-là, il n’en est plus question. Et la nostalgie camarade, ! qu’en fais tu ?
- PRÉFACE DE JEAN A. GILI , historien du cinéma et critique
Le Film
Comme le fil rouge de ce drame social, extrêmement noir, demeure ce gamin de cheminot, qui accompagne son papa, de dérive professionnelle en déboires familiaux , on imagine que Petri a suivi un tantinet le chemin du « Voleur de bicyclettes » pour portraiturer l’enfance dans un monde pleinement adulte. Devant et derrière la caméra, Pietro Germi suit Andrea, conducteur de locomotive, fier de son cheval-vapeur, mais tout aussi convoité par l’alcool et ses déviances. Amitié, solidarité, l’heure est à l’engagement humain que Pietri désigne avant tout par ces gueules de cinéma, taillées dans la vie même de leurs personnages . Il les portraiture plus qu’il ne les met en scènes, figures accrochées à ce quotidien de cinéma que l’on ne voit plus sur nos écrans. A ces gueules qui n’existent plus. A la nostalgie qui remplit tout l’écran.
