- 16 juillet 2025 en salle
- Création : 1994

- 2h 05min
- Comédie dramatique
- Par Hung Hung, Edward Yang
- Avec Chen Shiang-chyi, Yi-wen Chen, Danny Deng
L’histoire : Taipei, à la croisée des chemins, entre la haute technologie occidentale et les valeurs orientales. À l’approche de la fin du XXème siècle, quel meilleur endroit pour donner naissance à une nouvelle société que la capitale de Taïwan, enracinée dans de vieux idéaux confucianistes mais en lutte avec les tensions qu’apportent l’apprentissage de la vie de chacun ?
A Taipei, quelques jeunes gens essaient ainsi de poursuivre leurs rêves et leurs désirs.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Le titre, bien qu’énigmatique, revient très rapidement au cœur du récit nous rappeler que la confusion envisagée autour du philosophe chinois, risque bien de rattraper l’observateur occidental. On y découvre en préambule ses préceptes sur la société idéale, et l’enrichissement matériel qui s’en suit.
Un fondement sur lequel Edward Yang assume la mise en orbite d’une ville déboussolée par l’Histoire et sa géographie, pour une population avide de grand air et de liberté.
Une faune complexe et déstabilisante dans son va et vient quotidien sur des amours fabriquées et des ambitions démesurées. Du management professionnel à la célébrité du petit écran, ces individus très formatés, presque caricaturaux, esquissent donc la société taïwanaise en devenir.
D’où l’attente et l’imprécision de leurs attitudes, cette fameuse confusion qui mêle artistes et financiers, intellectuels et romantiques dans un brouhaha quotidien bien dérisoire au regard des bouleversements géopolitiques annoncés par le géant voisin chinois.

Mais il faut bien vivre, voire survivre, et licencier, trahir, tromper, pour tenter de vivre et survivre à nouveau. On ne comprend pas forcément cette alchimie économique, brouillonne et confuse, mais aux yeux du réalisateur, elle mènera à la victoire dont il a décliné tout au long de son récit, les avatars. Il est plus question de réussite que de morale, d’intérêts que de sentiments.
Confucius qui avait foi en l’homme n’y retrouverait donc pas ses petits, au cœur de sa propre cité, gangrénée par le mélange des genres, de l’amour et du profit, de l’art et de l’argent. Une fin de siècle, et rien de vraiment nouveau à l’horizon.
Le film
Si Confucius s’est bien établi à Taïpei, sa ville séculaire ne cesse de piétiner l’enseignement de sa philosophie (la foi en l’homme) comme peut le rappeler ce film dont l’écho évoque « Taipei story » du même réalisateur. Aux yeux d’Edward Yang, le miracle économique taïwanais, n’est qu’un leurre alimenté par quelques artistes, industriels, et intellectuels, yuppies d’un idéal complètement idéalisé. Le rappel en préambule des préceptes de vie selon Confucius nous renvoie à la richesse matérielle que cette société entend acquérir par tous les moyens. Et je te licencie, et je te retire mon aide, et je ne t’édite plus … On ne comprend pas forcément toujours cette alchimie économique, brouillonne et confuse, mais aux yeux du réalisateur, elle mènera à la victoire dont il a décliné tout au long de son récit, les avatars. Thèse, antithèse, synthèse : depuis cette fin de siècle où Edward Yang tirait le bilan rien n’a donc vraiment changé