- 1 heure et 12 minutes

- Dvd : 2 décembre 2025
- Acteurs : Erkan Kolçak Köstendil, Ilber Uygar Kaboglu, Kivanç Kilinç, Osman Alkas, Saadet Aksoy
- Sous-titres : Anglais, Français
- Langue : Turc
- Studio : Pyramide Vidéo
L’histoire : Ankara, 1999. Arzu enchaîne les appels tarifés dans le call center érotique où elle travaille. Quand un séisme soudain frappe Istanbul, un jeune homme avec lequel elle était en ligne est pris au piège sous des décombres et la supplie de le sauver. Arzu saurait bien qui appeler… au péril de sa propre vie.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Ce huis-clos téléphonique, fait bien évidemment penser à « The Guilty » , mais sans comparaison possible avec le suspense flamboyant du film de Gustav Möller.
La relation qu’entretient ici Arzu dans ce centre de hotline d’Ankara demeure assez classique dans sa forme ( client/hôtesse ), quand l’histoire s’écrit très rapidement autour d’une autre urgence : le sauvetage à distance d’un jeune homme pris sous les décombres après un tremblement de terre, à 400 kms de là.
Il venait de raccrocher à Arzu qui une fois le moment de panique passé entreprend de lui venir en aide , en contradiction avec toutes les règles de son activité.
Elle a parmi ses relations téléphoniques, un gros bonnet, bien identifié, qui peut mettre en action le dispositif d’intervention sur Istanbul . Si d’une oreille elle garde le contact avec son client, de l’autre elle entend maintenant les récusations du politicien, qui repousse toute identification possible, avant de s’exécuter, sous condition.
Le début d’un engrenage infernal pour la jeune femme confrontée à la corruption de ses interlocuteurs et à la souffrance d’un homme

Sur ce parallèle émotionnel très prenant, Guillaume Giovanetti et Çagla Zencirci établissent les codes d’intervention d’une parole susceptible de ne plus être conforme aux attentes .
Epargnée par le séisme, la hotline a repris ses droits.
Arzu (Sabiha de son vrai nom ) feint d’y participer en déviant le sens de ses propos, au risque de se découvrir. Son patron , très attaché à sa personne , ne la lâche plus.
A flux tendu, tension extrême ,la voici prisonnière d’un guêpier dans lequel un gamin joue sa vie sous la coupe d’un système politique dépravé. Ce que révèle la jeune femme dans un long monologue sur ce que serait la conduite exemplaire d’un monde parfait.

La séquence de trop, peut-être, filmée de façon péremptoire. Arzu / Sabiha s’en tire avec les honneurs. Saadet Aksoy tient bien son rôle.
LES SUPPLEMENTS
- Rencontre avec Guillaume Giovanetti et Çagla Zencirci ( 27 mn )-« 25 ans après le premier tremblement de terre de 1999, rien n’avait changé avec le nouveau séisme, et on voulait en parler, sans passer par les images d’archives. En parallèle on a constaté en Turquie que le téléphone rose faisait fureur, alors on s’est dit pourquoi pas réunir les deux en une seule idée , et dans un huis-clos. (…) Sans avoir une position de voyeur » .
Une création sonore primordiale. Tous les acteurs, même ceux que l’on ne voit pas à l’image se sont déplacés , « on les remercie beaucoup car un acteur qui se déplace sur un tournage en sachant qu’il ne sera jamais filmé c’est quand même quelque chose ».
Le montage son, assez complexe. Avec de nombreuses couches qu’il fallait empiler, des ambiances particulières
- Scènes commentées : Le tremblement de terre ( le commentaire rappelle celui de l’entretien ) – Le rappel à Faruk : et la participation de Muhammet Uzuner ( le procureur) que saluent les deux réalisateurs . « On l’avait contacté, mais sans trop d’espoir, c’est un grand comédien , et on a été très surpris par l’aide qu’il a pu nous apporter, son côté gentleman ».La mise en danger et le manque de solidarité – Le monologue – Fin et ouverture
- Scènes coupées- Sous intrigue « Sibel »- Les règles des appels -Le discours du patron
Le film
Les bonus
Il est parfois difficile de démêler l’entrelacs des communications téléphoniques que mène l’héroïne dans cet univers de hotline soudainement perturbé par un tremblement de terre.
L’un des clients d’Arzu se retrouve maintenant sous les décombres de son immeuble et revient vers elle pour qu’elle le sauve. Elle s’exécute en mettant à profit un autre client dont elle sait l’importance politique. Logiquement, la règle interne de la hotline lui interdit de s’en saisir à des fins personnelles.
Mais la vie d’un homme est en jeu, au risque de voir un autre écroulement , celui d’un système corrompu dont les failles apparaissent ici au grand jour des messages téléphoniques.
A flux tendu, tension extrême ,l’héroïne s’est jetée dans un guêpier dans lequel un gamin joue sa vie sous la coupe d’un système politique dépravé. Contrairement au film de Gustav Möller « The Guilty » auquel on pense immédiatement , le suspense est dans les nombreuses interactions entre les différents protagonistes.
Joindre les secours, répondre aux clients, réfréner un patron trop présent, Arzur est sur tous les fronts, et il faut le talent de Saadet Aksoy pour arriver à endiguer le flot d’émotion qui la submerge .
AVIS BONUS
Rencontre avec les réalisateurs qui ensuite commentent plusieurs scènes et proposent trois séquences retirées au montage...
