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« Chronique des années de braise » de Mohammed Lakhdar-Hamina. Critique cinéma

  • 26 novembre 1975 en salle
  • Reprise 6 août 2025
  • 2h 57 mn
  • Drame
  • Par Tewfik Fares, Mohamed Lakhdar Hamina
  • Avec François Maistre, Mohammed Lakhdar-Hamina, Keltoum, Yorgo Voyagis, Sid Ali Kouiret
  • Studio : Les Acacias

L’histoire : Chronique événementielle de l’histoire algérienne, de la conquête française à 1954, date du déclenchement de la guerre de libération nationale. A travers la vie d’une famille et de quelques individus, le peuple algérien tout entier résiste à l’expropriation de ses terres et à la déculturation.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Palme d’Or à Cannes 1975
  • Cannes classique 2025

C’est un film fleuve qui aujourd’hui mériterait peut-être quelques retouches, sans en édulcorer sa force, sa vérité. Mohammed Lakhdar-Hamina filme l’Algérie du début de la seconde guerre mondiale à l’engagement armé de la résistance algérienne, à l’encontre des colons français.

Quinze années que le réalisateur délaie dans un propos éminemment militant, dans l’ordre de l’Histoire affutée de ses mille travers.

Si les autorités françaises sont les premières sous le feu de ses critiques répétées, il sait aussi regarder du côté de ses proches qui, accablés par l’expropriation de leurs terres, et l’exploitation esclavagiste, n’arrivent pas à s’accorder sur le bien fondé de leur avenir.

 

« Il faut se battre contre ceux qui ont volé nos terres, ils ont pris le paradis, et nous ont jetés en enfer »

Ce sera encore plus vrai au moment de fomenter des actions militaires. La discorde ne cesse de s’insinuer dans les villes et villages où la soumission est presque totale, à peine rongée par quelques incartades solitaires.

Le désolant dit encore Mohammed Lakhdar-Hamina ce sont les compromissions des caïds, des notables autochtones bien souvent au service de l’occupant (photo). Ils tiennent leurs semblables sous le joug d’une répression quasi quotidienne.

Ahmed, (Yorgo Voyagis) la figure emblématique de cette chronique incendiaire chapitrée (cendre, braise, feu …) observe son monde partir ainsi à la dérive, sans réaction notoire. Malgré les incantations du fou du village, un illuminé très instruit sur les conduites à tenir, logiquement ( Mohammed Lakhdar-Hamina).

Mais au cœur d’une épidémie de typhus meurtrière, face à l’intransigeance des propriétaires blancs, la logique n’organise que la loi du plus fort, ou de la fatalité. Il faudra du temps, et encore plus de souffrance avant que les mains ne se referment sur des poings en quête de liberté.

Et au milieu coule une rivière, mais avec si peu d’eau que les villageois sont prêts à en venir aux mains

Ils rejoindront le Front de Libération Nationale dont Mohammed Lakhdar-Hamina salue la naissance au terme de son récit grave et symbolique. Il est aujourd’hui quelque peu oublié me semble-t-il dans la masse d’œuvres culturelles consacrées à cette période . Il paraît aujourd’hui simpliste et redondant. Mais il n’a rien d’anecdotique.  .

26 novembre 1975 en salle Reprise 6 août 2025 2h 57 mn Drame Par Tewfik Fares, Mohamed Lakhdar Hamina Avec François Maistre, Mohammed Lakhdar-Hamina, Keltoum, Yorgo Voyagis, Sid Ali Kouiret Studio : Les Acacias L'histoire : Chronique événementielle de l’histoire algérienne, de la conquête française à 1954, date du déclenchement de la guerre de libération nationale. A travers la vie d’une famille et de quelques individus, le peuple algérien tout entier résiste à l’expropriation de ses terres et à la déculturation. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Palme d’Or à Cannes 1975 Cannes classique 2025…
Le film

Le film chapitré par des intertitres (« chronique de feu », de braise, de cendre …) resitue l’histoire de l’Algérie dans une période très précise : du début de la seconde guerre mondiale à la journée dite de la Toussaint Rouge, au cours de laquelle le FLN attaque frontalement l’occupant français. Si le propos militant de Mohammed Lakhdar-Hamina n’épargne bien évidemment pas les ravages de la présence française, colons et militaires confondus, il pointe également l’indiscipline de ses coreligionnaires, prêts à s’entretuer pour un petit point d’eau boueuse. Avant de s’accorder sur le bien-fondé de leur avenir, il leur faudra affronter une terrible sécheresse (1939), l’engagement forcé dans les armées françaises, une épidémie de typhus, des élections perdues d’avance … Ce film fleuve (3 h) qui aujourd’hui mériterait semble-t-il quelques retouches, n’a peut-être plus les honneurs dus à son engagement historique et cinématographique. Il paraît aujourd’hui simpliste et redondant. Mais il n’a rien d’anecdotique

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