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« Une part d’ombre » de Samuel Tilman. Critique cinéma

Synopsis: David est un jeune père de famille comblé : une épouse qu’il aime, deux jeunes enfants adorables, une vraie bande de potes avec lesquels le couple part en vacances. Mais au retour de leur dernier séjour dans les Vosges, David est interrogé par la police dans le cadre d’un meurtre. Rapidement l’enquête établit que David, sous des dehors irréprochables, n’a peut-être pas la vie aussi lisse qu’il le prétend.

La fiche du film

Le film : "Une part d'ombre"
De : Samuel Tilman
Avec : Fabrizio Rongione, Natacha Régnier
Sortie le : 22/05/2019
Distribution : Destiny Films
Durée : 90 Minutes
Genre : Thriller
Type : Long-métrage
Le film
  • Prix Spécial Police à Beaune 2018. Il est attribué par un jury composé de professionnels de la police …

Le titre français conserve tout l’intérêt que l’on porte à ce film. Contrairement à l’anglais (*) qui laisse beaucoup plus entrevoir l’issue de cette aventure peu banale.

Celle d’ un monsieur propre et sympathique sur toute la ligne qui du jour au lendemain est accusé d’un meurtre (Fabrizio Rongione). Suspect pour la police, et de plus en plus pour ses copains avec qui il est parti en vacances.

Le retour est donc bien pénible, surtout que la manière de resserrer l’intrigue autour du quotidien du héros force effectivement le doute. On l’a vu parler à l’orée du bois avec la victime au volant de sa voiture. Il terminait son footing.

Non loin de là, à l’arrêt de bus, un homme capuchonné patiente.

Peu après , la conductrice, une bijoutière, est retrouvée morte. De témoin, David devient donc le principal acteur de ce drame aux ombres portantes. Celles qui fragilisent ses déclarations et incitent peu à peu ses copains à prendre le large. Simon (Steve Driesen ) demeure encore sur ses gardes, Fabian (Yoan Blanc)  est beaucoup plus remonté .

Trop d’incertitudes, d’hésitations. Surtout auprès de sa femme interprétée avec justesse et simplicité par Natacha Régnier. Une femme aimante, mais jusqu’où ?…

Avec Marco son ami de toujours (Christophe Paou), David va alors reprendre l’enquête , faire ce que la police a abandonné . Ne serait-ce que retrouver l’individu de l’arrêt de bus .

Mais non,  David est le coupable, il ne manque que ses aveux, regrette l’inspecteur. 

Cette histoire déjà entrevue moult fois au cinéma, Samuel Tilman  l’écrit et la filme avec l’audace d’un premier essai. Il casse le rythme et les scènes pour jouer sur des contresens immédiatement révélateurs d’un ton et d’une dynamique.

Coupable ou pas, là n’est pas le vrai problème pour le réalisateur qui s’ingénue à tendre des énigmes autour d’une personnalité qui a peut-être effectivement des choses à se reprocher. La question étant de savoir comment il va pouvoir s’en tirer ! Peut-il s’en sortir ?

Dans ce quotidien fait d’amour, d’amitié et de bonne camaraderie qui s’effiloche dans le doute, la suspicion et l’abandon.

Il y a alors des déviances dans le filmage, des suspicions à tous les étages ( bonjour l’amitié !) des cas de conscience.Il y a surtout de belles audaces dans la mise en scène et dans la manière de conduire les comédiens à n’être plus que des personnes très communes. Un premier grand pas pour ce Tilman ! 

(*) Je ne le révélerais donc pas…

Prix Spécial Police à Beaune 2018. Il est attribué par un jury composé de professionnels de la police ... Le titre français conserve tout l’intérêt que l’on porte à ce film. Contrairement à l’anglais (*) qui laisse beaucoup plus entrevoir l’issue de cette aventure peu banale. Celle d’ un monsieur propre et sympathique sur toute la ligne qui du jour au lendemain est accusé d’un meurtre (Fabrizio Rongione). Suspect pour la police, et de plus en plus pour ses copains avec qui il est parti en vacances. Le retour est donc bien pénible, surtout que la manière de resserrer l’intrigue autour…
Le film

Récompensé par ses pairs ,ce film est effectivement un très bon « policier », engageant très peu le caractère offensif et intrusif du genre. C’est plutôt autour du coupable possible que le réalisateur, pour son premier film, laisse sa caméra se faufiler. Des amis, des copains qui au retour de vacances communes comprennent que David n’est peut-être pas celui qu’ils imaginaient. Ce dont ce défend l’intéressé pourtant confronté à des évidences sur la mort d’une bijoutière qu’il fut le dernier à voir au volant de son véhicule, et surtout à lui parler. Après quoi Tilman qui est aussi le scénariste ( l’histoire se tient )  casse le rythme et les scènes pour jouer sur des contresens immédiatement révélateurs d’un ton et d’une dynamique. La fête dans le parc de loisirs, est à cet égard terrible et belle, véridique dans tout ce qu’elle peut révéler sur les fragilités de l’homme. Plus de copains et des couples qui se fragilisent. Natacha Régnier porte bien le poids de cette inconstance collective, partagée à son tour entre l’amour et le rejet, la peur d’une vérité encore à peine affirmée. Belles audaces dans la mise en scène et dans la manière de conduire les comédiens à n’être plus que des personnes très communes. Un premier grand pas pour ce Tilman !

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