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« La Strada » de Federico Fellini. Critique Blu-ray

  •  1 heure et 49 minutes
  • Dvd ‏ : ‎ 6 mai 2025
  • Cinéma : 1954
  • Acteurs ‏ : ‎ Anthony Quinn, Giulietta Masina, Richard Basehart, Aldo Silvani, Marcella Rovena
  • Sous-titres : ‏ Français
  • Studio  ‏ : ‎ Rimini Editions

L’histoire : Gelsomina a été vendue par sa mère a Zampano, qui la brutalise. Sur les routes, ils vivent misérablement du numéro de saltimbanque de Zampano. Surgit Il Matto (le fou), violoniste et poète, qui seul sait parler à Gelsomina.

  • Le film : 
  • Les bonus : 

Ce film a quasiment mon âge. Il a été restauré, merveilleusement bien. Comme une renaissance du noir et blanc qui s’affranchit des contraintes commerciales et techniques du moment pour redonner souffle et énergie à ce monument du septième art .

Zamparo retrouve là sa superbe, animale, pour faire du gringue à tout va, et terroriser la pauvre Gelsomina qui sourit parfois et illumine alors tout son décor. Le personnage de Giulietta Masina, sa mise en scène, son interprétation demeurent encore à ce jour parmi les portraits les plus fabuleux du cinéma. Inaccessible, même pour un « Joker » américanisé à outrance…

La jeune fille arrachée à sa nombreuse famille ( une bouche de moins à nourrir )  découvre le monde du spectacle, de la vie et des fariboles dont elle s’attribue les mimiques, pour devenir une artiste à part entière.

Elle sert son patron, le fameux Zamparo, fort des halles et grande gueule peu sympathique. Il la frappe à la moindre contrariété.  Elle lui parle peu.

Mais le questionne beaucoup  sur le sort de Rosa, sa grande sœur qui occupait la place, et qui est morte. Zamparo se fâche alors et Gelsomina retrouve sa petite mine contrite, celle du film muet qu’elle se joue sous son fard de clown.

Magicienne, poétesse, Giulietta Masina ouvre sa palette de couleurs et de sentiments variés, mêlée à la cacophonie ambiante .Les mirlitons, les flonflons s’ordonnent de manière très rationnelle pour elle qui se remue dans l’a peu près , l’improvisation , la tristesse.

Mais aussi et surtout, l’émerveillement .Ainsi l’apparition du funambule (Richard Basehart), tout là-haut sous les étoiles, lui ouvre les portes d’un nouvel espoir qui  l’emporterait au-delà de ses rêves les plus fous. Mais c’est bien un rêve, et la réalité contrainte la ramène sur terre.

Au son de la mélodie mélancolique qu’elle trompette , et qui l’emporte  au pays des songes, cette fois bien réels. Plus grande que jamais  Giulietta Masina entrait dans la légende.

Et Fellini aussi, maître d’une destinée scénographique, où l’art visuel dépassait le simple fait de la représentation. Comme une récréation attractive, une mise en scène sans nom, sans parade …sans réalisateur. Federico, le maestro !

Richard Basehart, dans le rôle du funambule, un personnage taquin, malin et tout en poésie

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec Frédéric Mercier (Positif) et Marcos Uzal (Rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma ) ( 36 mn ) – Le premier film où Fellini s’impose comme un cinéaste important, mais certains lui reprochent d’avoir trahi le néo-réalisme au profit d’une vision poétique , plus singulière de la réalité

Les deux critiques remarquent que de nombreux plans se réfèrent à des départs « une série de départs, d’adieux et de renoncements ».  » Ce sont des personnages qui par leur simplicité nous échappent , avec en toile de fond cette foule de spectateurs, le peuple italien » .

« Fellini n’oublie pas d’être le dessinateur, le caricaturiste qu’il a toujours été » citant pour l’exemple la procession vue du balcon d’un bistrot, avec les néons bien allumés. « L’observateur de la société du spectacle , sa part autobiographique, très personnelle, et ce qui est déjà moderne, il s’autocite »

Frédéric Mercier et Marcos Uzal relèvent aussi les liens avec beaucoup de ses films, mais particulièrement « Les Vitelloni » « c’est la même Italie, les personnages peuvent  se croiser ».

Autre remarque, on voit à plusieurs reprises Zampano pratiquer son numéro , mais toujours présenté de manière différente . La chaîne, variation sur un même thème …

  • Interview de Giulietta Masina . France Inter Aout 1983  ( 30 mn )- La comédienne raconte notamment comment en se promenant au dehors de Rome, elle et Fellini ont vu des forains, avec un homme d’apparence très brutale et à côté une petite femme, blonde, très douce… Un film est en train de naître.

Second dvd  : « Fellini, je suis un grand menteur » (2002- 102 minutes)

 1 heure et 49 minutes Dvd ‏ : ‎ 6 mai 2025 Cinéma : 1954 Acteurs ‏ : ‎ Anthony Quinn, Giulietta Masina, Richard Basehart, Aldo Silvani, Marcella Rovena Sous-titres : ‏ Français Studio  ‏ : ‎ Rimini Editions L'histoire : Gelsomina a été vendue par sa mère a Zampano, qui la brutalise. Sur les routes, ils vivent misérablement du numéro de saltimbanque de Zampano. Surgit Il Matto (le fou), violoniste et poète, qui seul sait parler à Gelsomina. Le film :  Les bonus :  Oscar 1957 du Meilleur Film étranger Lion d'argent à la Mostra de Venise en 1954 Ce film a quasiment…
Le Film
Les bonus

C’est avec une histoire tragique au possible que Fellini entre en 1954 par la grande porte du cinéma mondial , et porte aux nues son épouse Giulietta Masina . Une jeune fille vendue à un lutteur forain par sa famille qui ne peut pas nourrir toutes ses bouches. Elle est aux anges, et découvre le monde avec bonheur, malgré les rebuffades de son patron,  brut de décoffrage . Anthony Quinn, imparable. Il la bat souvent. Elle pourrait le quitter pour un autre artiste, un funambule , plein de poésie, d’amour et de simplicité. Mais Gelsomina revient toujours vers Zampano, avec sa mélodie mélancolique qu’elle trompette telle une rengaine amoureuse. Sous sa petite mine contrite, celle du film muet qu’elle se joue sous son fard de clown Giulietta Masina entrait à son tour dans la légende du cinéma mondial. Son personnage, sa mise en scène, son interprétation demeurent encore à ce jour parmi les portraits les plus fabuleux du septième art .

AVIS BONUS Dans un français parfait , Giulietta Masina raconte l’histoire du film que deux critiques dissèquent à leur façon

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