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« La Panthère noire  » de Ian Merrick. Critique dvd

Synopsis: Donald Neilson, ancien militaire devient braqueur dans le nord de l’Angleterre dans les années soixante-dix. Il prépare ses coups avec méticulosité, mais maladroit, il rate souvent sa cible. S’en suivent des meurtres. En janvier 1975, il enlève une jeune héritière de dix-sept ans. L’acharnement de la presse locale, puis régionale et l’inexpérience de la police mènent au drame…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "La panthère noire"
De : Ian Merrick
Avec : Donald Sumpter, Debbie Farrington, Marjorie Yates, Sylvia O\'Donnell, Andrew Burt
Sortie le : 03 mai 2016
Distribution : UFO Distribution
Durée : 98 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Meilleur dvd Mai 2016

Ce film a connu quarante années de purgatoire. Dès les premières projections, dans les années soixante-dix,  la presse britannique lui tombe dessus à bras raccourcis. La campagne qui s’ensuit conduit à l’interdiction du film et à la faillite de son producteur. Les médias le trouvent «  répugnant » et lui reprochent son racolage et son indécence. Le fait de mettre en scène l’univers d’un meurtrier récidiviste, un an à peine après son arrestation parait déplacé aux yeux des journalistes. Qui se vengent aussi peut-être de la manière dont le réalisateur Ian Merrick les traite dans la conduire de leurs affaires.

Leur implication néfaste dans le rapt d’une jeune fille est rapportée de manière brute et sans détour, mais sans exagération. Rien à voir avec le très beau film inédit en France «  The last honour » de Roger Michell qui tire à boulets rouges sur la presse à scandales. Merrick ne fait que relever des faits comme il ne s’écarte jamais du chemin criminel de Donald Nielson. Entre 1971 et 1975,  cet ancien militaire a braqué plusieurs agences postales, tué de nombreuses personnes, dont une jeune fille kidnappée, sans jamais pouvoir récupérer de rançon.

Ce n’était pas faute de vouloir satisfaire à ses exigences, mais l’individu rate toujours ses tentatives. Comme inexpérimenté, très fébrile. Et ce, malgré une préparation toujours très poussée, une reconnaissance du terrain et un plan d’attaque digne des meilleurs commandos. Nielson vit toujours dans l’ombre de sa vie militaire qu’il revoit sur des vidéos à la TV, en photos et coupures de presse.

la panthère noire

L’armée ne sort pas elle non plus grandi par ce portrait d’un psychopathe façonné au cœur de la mitraille. Mais le réalisateur s’écarte intelligemment de la violence d’un homme qu’il présente avant tout comme un fieffé imbécile, dangereux voire terrifiant dans l’exécution de ses forfaits. Un être froid et distant, totalement exécrable avec ses proches. On s’étonne encore que sa femme n’ait jamais soupçonné sa double vie. On s’interroge aussi sur l’impunité dont il a pu bénéficier pendant près de cinq ans de la part de la police.

Donald Sumpter endosse le rôle avec la même exigence de réalisme que son metteur en scène et l’absence de tout voyeurisme excessif. Nielson est un psychotique bien ordinaire, quand il sort du métro londonien, il sourit…

LE SUPPLEMENT

  •  Entretien avec François Guérif (20 mn) . Le critique de cinéma, éditeur et directeur de la collection «  Rivages-noir » rejette l’exploitation crapuleuse relevée par la presse de l’époque. « Il s’agit d’une plongée dans la psyché d’un personnage assez monstrueux, et une tentative de dire qu’est ce qui produit des gens comme ça … »

Il resitue aussi le film parmi quelques réalisations du même type et dont on aura beaucoup plus parlé. Pour lui «  La panthère noire » est une formidable révélation

Meilleur dvd Mai 2016 Ce film a connu quarante années de purgatoire. Dès les premières projections, dans les années soixante-dix,  la presse britannique lui tombe dessus à bras raccourcis. La campagne qui s’ensuit conduit à l’interdiction du film et à la faillite de son producteur. Les médias le trouvent «  répugnant » et lui reprochent son racolage et son indécence. Le fait de mettre en scène l’univers d’un meurtrier récidiviste, un an à peine après son arrestation parait déplacé aux yeux des journalistes. Qui se vengent aussi peut-être de la manière dont le réalisateur Ian Merrick les traite dans la conduire de…
Le film
Le bonus

Ce film oublié pendant quarante ans rapporte l’histoire vraie d’un serial killer qui pendant cinq ans commettra de nombreux cambriolages et meurtres. La presse britannique de l’époque a descendu le film qu’elle trouvait indécent en regard des faits trop récents. On peut imaginer aussi que la manière dont le réalisateur montre du doigt les journalistes n’a pas dû plaire à tous les chroniqueurs. Ian Merrick fait pourtant œuvre de réalisme en suivant sans voyeurisme ni relations sensationnelles le cheminement d’un homme qui ne s’était jamais remis de ses activités militaires. Méthodique, froid, déterminé, Nielson ne réussit pourtant jamais parfaitement ses opérations. C’est la psychologie du personnage encadré dans un passé morbide et un environnement social déprimant (le nord de l’Angleterre en 1970..) que le réalisateur révèle avec acuité. On s’étonne encore que sa femme n’ait jamais soupçonné sa double vie. On s’interroge aussi sur l’impunité dont il a pu bénéficier pendant près de cinq ans de la part d’une police qui ne sort pas elle non plus grandi par l’aventure. Toutes ces questions le filme les pose avec un sens aigu de la narration plus que de la démonstration.  Donald Sumpter dans le rôle-titre est exemplaire.

Avis bonus Un entretien avec François Guérif

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