Accueil » Comédies » « La jument verte » de Claude Autant-Lara. Critique DVD

« La jument verte » de Claude Autant-Lara. Critique DVD

Synopsis: Dans une petit village, Claquebue, une jument verte porte bonheur à son propriétaire. Il la fait peindre. Il meurt et son fils Honoré hérite du tableau. Il va se heurter à Maloret qui lors de l'invasion de 1870 le dénoncera. La querelle ne fait que commencer

La fiche du DVD

Le film : "La Jument verte"
De : Claude Autant-Lara
Avec : Bourvil, Francis Blanche,Yves Robert, Valérie Lagrange
Sortie le : 23 juin 2011
Distribution : Gaumont
Durée : 90 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Juin 2011 ( 5 ème )

Le roman de Marcel Aymé c’est une évidence. Mais l’adaptation de Claude Autant-Lara, bien que datée par ses couleurs et sa mise en scène  démonstratrice, demeure à mes yeux une séance de cinéma de première importance. On y (re)découvre un demi-siècle après, une page de notre histoire de France, les mœurs et coutumes de nos campagnes du début du XX è siècle, et les prémices d’un monde en chamboulement.

Il y a plusieurs récits dans cette aventure (on peut imaginer le film en saynètes) .Grosso modo, elle raconte une querelle de clochers à Claquebue entre cléricaux et républicains, à travers  deux familles qui se font la gueule pour des raisons quasi ancestrales.

La jument verte que possèdent les Haudouin pourrait en être la cause, mais allez savoir. On se bat aussi comme des chiffonniers pour magouiller à la mairie, tandis que les femmes sont l’objet de comportements salaces et sexistes. Le harcèlement sexuel à cette époque était à la fois monnaie courante et monnaie d’échange.

Le plus étonnant aujourd’hui à l’heure du massage des pieds municipal, c’est que Claude Autant-Lara nous rapporte de telles scènes avec une truculence bonhomme, un bon sens populaire égal à celui qu’affichent  les paysans de Claquebue.

critique-la-jument-verte-autant-lara

Toutes les séquences ne sont pas  du même acabit, et le ton général est plutôt rigolo, un peu à la façon de «  Jour de fête ». Mais à la différence de Jacques Tati, Claude Autant-Lara s’engage politiquement et socialement dans cette peinture de la France profonde, trouvant en Marcel Aymé le partenaire idéal « pour faire voler en éclats les apparences », selon son biographe, Michèle Lécureur.

L’autre surprise et bonheur de ce film : Bourvil gaillard et trousseur de jupons, qui joue son rôle avec la drôlerie que l’on lui connaît mais tout aussi malin quand il s’agit de ruser avec le voisin. Ce qui nous donne des scènes jubilatoires, en compagnie d’un facteur tout aussi bien interprété par Julien Carette .

Des scènes à la Tati

Les suppléments

  • «  La jument verte, une épopée rabelaisienne » de Dominique Maillet (28 mn). Freddy Buache, l’ami de Claude Autant-Lara et ancien directeur de la cinémathèque Suisse rappelle la ligne de conduite iconoclaste du réalisateur pour qui «  le cinéma devait jouer un rôle et pas uniquement un spectacle. Ca devait alors impressionner, voire scandaliser ». Une allusion aux réactions de la fraction conservatrice et catholique des années soixante qui s’opposa au film de la même façon que pour «  Le blé en herbe » .
Des scènes polissonnes dont le film raffole

A l’image de Marcel Aymé dont son biographe Michel Lécureur souligne «  son refus de l’ordre établi » pour Claude Autant-Lara le cinéma était « une mise en question des valeurs d’une société qu’il n’aimait pas ». Sur la genèse du film on apprend que le romancier ne souhaitait pas voir  Bourvil au générique, mais le réalisateur «  n’en fit qu’à sa tête ». Heureusement pour nous.

Un réalisateur montré du doigt par Valérie Lagrange , qui avec ses dix-sept ans de l’époque jouait la fille de Bourvil. Elle garde un souvenir cuisant du tournage : «  avec moi il était vulgaire, me traitait de pute et de salope quand je ratais une scène. Il me stressait et chaque matin j’arrivais sur le plateau la peur au ventre. Mais une fois que le film fut terminé et un succès, lors de la tournée en France il était comme un papa gâteau ».

  • « Aujourd’hui » ( 19 mn ) d’Autant-Lara. Cet extrait du film  » Le plus vieux métier du monde » reste vraiment anecdotique, sur les avatars d’une prostituée dont la copine a toujours les bonnes combines pour sortir du lot …
Meilleur dvd Juin 2011 ( 5 ème ) Le roman de Marcel Aymé c’est une évidence. Mais l’adaptation de Claude Autant-Lara, bien que datée par ses couleurs et sa mise en scène  démonstratrice, demeure à mes yeux une séance de cinéma de première importance. On y (re)découvre un demi-siècle après, une page de notre histoire de France, les mœurs et coutumes de nos campagnes du début du XX è siècle, et les prémices d’un monde en chamboulement. Il y a plusieurs récits dans cette aventure (on peut imaginer le film en saynètes) .Grosso modo, elle raconte une querelle de clochers à…

Review Overview

Le film
Les bonus

Un film d'époque , sur la campagne française du début du XX ème siècle et qui ne manque pas de surprendre par la verdeur des propos et la tenue de ces messieurs face aux dames alors comptant pour de la monnaie d'échange. Un Bourvil assez inhabituel et captivant à l'image de ce film inattendu...

Avis Bonus : Des commentaires, des rencontres, un rappel sur l'Histoire du début du XX ème siècle à travers la genèse d'un film et d'un roman, on apprend beaucoup . Le court métrage est anecdotique ..

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Sans Rien savoir d’elle » de Luigi Comencini. Critique cinéma

On ne sait rien d'elle, effectivement. Une raison suffisante pour la découvrir

Laisser un commentaire