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« Barry Lyndon » de Stanley Kubrick. Critique cinéma

Synopsis: Au XVIIIe siècle en Irlande, à la mort de son père, le jeune Redmond Barry élimine en duel son rival, un officier britannique amoureux de sa cousine. Contraint à l'exil, il s'engage dans l'armée britannique, déserte et rejoint l'armée prussienne des soldats de Frederic II afin d'échapper à la peine de mort.  Envoyé en mission, il doit espionner un noble joueur, mène un double-jeu et se retrouve sous la protection de ce dernier. Introduit dans la haute société européenne, il parvient à devenir l'amant d'une riche et magnifique jeune femme, Lady Lyndon…

La fiche du film

Le film : "Barry Lyndon"
De : Stanley Kubrick
Avec : Ryan O'Neal, Marisa Berenson
Sortie le : 24/09/1976
Distribution : Warner Bros. France
Durée : 187 Minutes
Genre : Aventure, Drame
Type : Long-métrage
Le film
  •  Quatre Oscarsseulement ! : photographie, costumes, direction artistique et adaptation musicale
  • D’après « Mémoires de Barry Lyndon »  de William Makepeace Thackeray (1844)

Ce n’est pas une musique de film, elle est d’époque. Haendel, Schubert… Plus près de nous The Chieftains pour les scènes dans la campagne irlandaise. Une musique fortement datée dont l’empreinte très personnelle épouse sans faiblir les décors retrouvés pour l’illusion du cinéma. Rarement un film, et sur une telle durée ( 190 mn ) a fait de sa partition un partenaire à part entière.

L’un ne va pas sans l’autre jusqu’à la pointe finale accordée sur un trio de pianos.

Lady Lindon paraphe alors hésitante la rente annuelle de son mari chassé. L’aime-t-elle toujours ?

L’image s’éloigne, se fond, se retire, la musique demeure et s’enflamme, et sarabande de plus belle. Laissant le spectateur groggy par tant d’assurance scénique et de beauté formelle.

Au-delà du grand film, du chef d’œuvre, « Barry Lyndon » installe le septième art hors de portée de la raison. Il est, ne se discute pas, sauf pour en amoindrir précédents et suivants.

Il faut donc s’en tenir à cette épique destin d’un roturier devenu gentilhomme au temps de George III, dont la chute inéluctable façonne à sa manière celle d’une certaine aristocratie anglaise.

Parti de rien ou de si peu, un petit lopin de terre et une cousine tant aimée que l’on marie à un capitaine de l’armée britannique. Le jeune Barry parcourt alors l’Europe des combats et des amourettes de taverne, en quête d’un destin inimaginable.

Kubrick le balise de séquences extraordinaires, des tableaux à la Watteau et des duels épiques au milieu des champs de batailles où les tambours rythment la mort de manière si grandiose.

Redmond Barry fait encore figure de puceau quand les premières escarmouches le rappellent à sa fuite éperdue pour éviter la prison et parfois même la mort. Tel le caméléon Ryan O’Neal endosse  très vite chaque nouveau costume jusqu’à la consécration du gentilhomme.

La « lady » devenue veuve, Redmond lui ravit son cœur, et aussi sa fortune ( Ryan O’Neal-Marisa Berenson )

 

Marisa Berenson l’adoube dans ce personnage de parvenu, elle belle comtesse aussi discrète que parfaite. Elle excelle.

Pour tourner des plans subjectifs de la marche des soldats anglais vers l’armée française, Kubrick filmait à l’épaule depuis une méhari qui roulait derrière Ryan O’Neal.

Kubrick n’a rien laissé au hasard d’une représentation où s’exposent avec la même importance les petits comme les grands. Ces personnages, figurants sur les scènes de batailles, ces  marionnettes de boudoirs où s’égare magnifique et cocasse, un chevalier de Balibari, (Patrick Magee) espion de pacotille, manipulateur de première. Il saura guider le jeune Barry dans l’interlope poudrière du monde des vivants.

Avant que tout n’explose. Kubrick allume la mèche !

 Quatre Oscars ... seulement ! : photographie, costumes, direction artistique et adaptation musicale D’après « Mémoires de Barry Lyndon »  de William Makepeace Thackeray (1844) Ce n’est pas une musique de film, elle est d’époque. Haendel, Schubert… Plus près de nous The Chieftains pour les scènes dans la campagne irlandaise. Une musique fortement datée dont l’empreinte très personnelle épouse sans faiblir les décors retrouvés pour l’illusion du cinéma. Rarement un film, et sur une telle durée ( 190 mn ) a fait de sa partition un partenaire à part entière. L’un ne va pas sans l’autre jusqu’à la pointe finale accordée sur…
Le film

Sans remonter à la nuit des temps, ce que l’on fait quand même beaucoup en ce moment dans la rétrospective cinématographique, je crois que ce film est l’un des rares chef d’œuvre de ces dernières décennies. La critique cinématographique est hors de portée. Ce film ne se discute pas, sauf pour en amoindrir les précédents et les suivants. D’une mise en scène qui tient autant au détail qu’à la lumière filtrante dans la campagne irlandaise Kubrick façonne une époque, un esprit, un avenir. Avec la magistrale intuition d’y mêler sans cesse une musique qui semble avoir été composée pour son cadre et sa scénographie. Avec Haendel, et Schubert, et même les traditionnels irlandais joués par The Chieftains, il n’en est rien , bien évidemment, c’est la magie de l’instinct, la communion éminente. Ryan O'Neal et Marisa Berenson, secondés par d’aussi bons comédiens , y participent pleinement. Grandeur du cinéma

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