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« Gosses de Tokyo » de Yasujirô Ozu . Critique dvd

  • DVD : 6 mai 2025
  • 8 janvier 2025 en salle
  •  1h 31min
  •  Comédie dramatique
  • Avec Tatsuo SaitôTomio AokiMitsuko Yoshikawa
  • Studio Carlotta

L’histoire : Un modeste employé de bureau vit dans la banlieue de Tokyo avec sa famille. Voyant leur père faire des courbettes à son patron Iwasaki, Ryoichi et Keiji se demandent à quoi ça rime. Et pour avoir des réponses, ils sont prêts à tout …

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le film et Les bonus :

Ryoichi et Keiji, huit et dix ans, n’apprécient pas trop le déménagement de leurs parents. Il faut se refaire des copains et en attendant, l’accueil à l’école est des plus ardu . Mais à la bagarre Ryoichi s’y connait et son petit frère l’encourage.

Les deux gamins … adorables, ne manquent pas de rappeler ce que Truffaut et Yves Robert , bien des années plus tard , referont avec «  Les 400 coups » et «  La guerre des boutons ». En attendant nous sommes dans la banlieue de Tokyo dans les années trente où Ozu sacrifie à la mode du cinéma muet en consacrant son énergie à l’éveil d’une conscience sociale , un brin inattendu.

Le papa des garçons est un employé modèle, un peu trop à leurs yeux quand ils constatent que l’éducation prodiguée est bien éloignée de son discours. Il n’est qu’un subalterne, lui qui les encourage à devenir importants, et surtout se prosterne devant le patron à la moindre occasion. Ryoichi et Keiji, se rebellent, tout en se confrontant à leurs nouveaux copains, qui ne sont pas encore de bons copains.

L’enfance est totalement au cœur de la mise en scène d’Ozu qui n’en fait pas pour autant un film pour enfants. A l’insouciance de ces chenapans, à leur grève de la faim avortée, il mêle la réalité sociale de la vie économique japonaise et le cocon familial qui chaque soir se referme sur les plaies, les blessures, et les aléas  du quotidien.

La violence verbale des gamins, pour contrer leur père, est incroyable.

Sur ce regard par ailleurs drôle, ironique, subtil, que pose le réalisateur, accompagné d’une musique additionnelle, rajoutée à la manière d’un substitut narratif (*). Le ton est parfait, et quand notre héros de papa à besoin d’un remontant, c’est de Cognac dont il s’agit . On aperçoit visiblement la marque, c’est du Hennessy. Cocorico

(*) On la doit au compositeur britannique Ed Hughes avec The New Music Players.

LES SUPPLÉMENTS (EN HD)

  •  « Au nom du père » (15 mn) avec Pascal-Alex Vincent, cinéaste et enseignant à la Sorbonne Nouvelle, auteur du livre « Yasujiro Ozu : une affaire de famille » (Éditions de La Martinière).
Taro, le fils du patron …

« Gosses de Tokyo » est un film sur le rapport à l’autorité. […] Raconter ça en 1932, ce n’est pas anodin, même si Ozu le fait sur le mode de la comédie, caché derrière le fait que c’est une variation autour d’un gros succès du cinéma américain.  « Skippy », dont il en  fait presque un remake .

Plus généralement dit encore le critique « c’est l’influence du cinéma américain qu’il connait mieux que le japonais, qui ici prédomine ».

Il revient sur la persistance du cinéma muet jusqu’en 1942 sous l’influence du lobby des benshi qui, à l’époque  commentaient les films, lisaient les intertitres .Pascal-Alex Vincent remarque aussi «  un cinéma géométrique, formaliste , marque de fabrique de Ozu et qui apparait déjà là »

  • Mais aussi : Vingt-sept ans plus tard, Yasujiro Ozu livre une variation en couleurs et sonorisée avec « Bonjour ».

Dans une ville de la banlieue de Tokyo, les jeunes Minoru et Isamu pressent leurs parents pour avoir leur propre poste de télévision, en vain. L’aîné se met alors en colère face à l’hypocrisie des adultes et décide de faire une « grève de la parole », aussitôt suivi par son jeune frère…

DVD : 6 mai 2025 8 janvier 2025 en salle  1h 31min  Comédie dramatique Avec Tatsuo Saitô, Tomio Aoki, Mitsuko Yoshikawa Studio Carlotta L'histoire : Un modeste employé de bureau vit dans la banlieue de Tokyo avec sa famille. Voyant leur père faire des courbettes à son patron Iwasaki, Ryoichi et Keiji se demandent à quoi ça rime. Et pour avoir des réponses, ils sont prêts à tout … Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Le film et Les bonus : Ryoichi et Keiji, huit et dix ans, n’apprécient pas trop le déménagement de leurs parents. Il faut se…
Le film
Les bonus

A voir ce film muet des années trente, sous l’œil pertinent d’un futur grand réalisateur, on peut s’interroger sur les vertus de la parole et des dialogues scénarisés. Ici chez Ozu , la transparence des situations équivaut à mille discours, et l’interprétation ( des enfants notamment ) vaut avant tout par la mimique et des simagrées éloquentes. Il ressort de cet élan drôle, ironique, subtil, un portrait parfait d’un milieu social précis, où la hiérarchisation des responsabilités conduit un employé à se prosterner en permanence devant son patron. Ses enfants ne le supportent pas, vont le lui faire savoir, très vertement, et puis se révolter … L’enfance est totalement au cœur de la mise en scène d’Ozu qui n’en fait pas pour autant un film pour enfants. A l’insouciance de ces chenapans, à leur grève de la faim avortée, il mêle la réalité sociale de la vie économique et le cocon familial qui chaque soir se referme sur les plaies, les blessures, et les joies du quotidien. « La guerre des boutons » d’Yves Robert et « Les 400 coups » de François Truffaut ont bien mérité de ces gosses de Tokyo.

AVIS BONUS Le point de vue critique d'un spécialiste et surtout " le remake" d'Ozu en personne " Bonjour"

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