- 6 novembre 2024 en salle
- DVD : 06 mars 2025
- 1h 57min
- Comédie dramatique, Romance
- Avec : Camille Cottin, Sara Forestier, India Hair
- Studio : Pyramide Vidéo
L’histoire : Joan n’est plus amoureuse de Victor et souffre de se sentir malhonnête avec lui. Alice, sa meilleure amie, la rassure : elle-même n’éprouve aucune passion pour Eric et pourtant leur couple se porte à merveille ! Elle ignore qu’il a une liaison avec Rebecca, leur amie commune… Joan décide finalement de quitter Victor
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Mouret repart donc sur son chemin de marivaudage, un sentier balisé cette fois, de manière très particulière. Croisement, entrecroisement, défilade, tromperie, mensonges, tout y est sur la panoplie. En prime des intervenants ,bien surprenants … Alice, Rebecca et Joan s’aiment à la folie, mais ignorent totalement la façon dont elles peuvent agir, une fois le dos tourné.
L’exemple le plus évident : Eric et Alice vivent ensemble. Mais Eric fréquente secrètement Rebecca qui conseille à tout va sa meilleure amie sur les aléas de l’amour et de la vie. Et quand le couple commence à se douter qu’entre eux, il y a comme de l’infidélité dans l’air, l’un comme l’autre se sentent trahis. Mais comment ? Mais par qui ?
C’est drôle, amusant au départ, de l’humour à demi-mots. Un triptyque amoureux qui s’ouvre à tous les horizons possibles, quand le désir est passé et qu’il faut renouveler la gamme des sentiments.
Ce que Joan peine à établir dans ses rencontres toujours sincères, mais jamais abouties. Joan est un peu l’exception du groupe, jamais prête à temps pour que l’amitié prenne une toute autre couleur. Elle se fond dans le décor où Emmanuel Mouret la récupère quand les deux autres copines ont épuisé leurs petites histoires.

Ce qui arrive assez rapidement une fois le postulat établi sur ce miroir à double face qui ne vous renvoie jamais la bonne image. A la longue ça devient commun, on s’habitue ( ça se répète aussi ), on s’ennuie …
D’un Rohmer pudibond, à l’Allen ralenti , Mouret perd pied. Seule, la compagnie de Camille Cottin, Sara Forestier et India Hair permet d’assumer cet héritage rapiécé. « Mademoiselle de Joncquières » ne va pas être contente.
LES SUPPLEMENTS
- Entretien avec Emmanuel Mouret ( 10 mn) – Télérama qui orchestre la rencontre l’appelle « le cinéaste des sentiments ». Emmanuel Mouret s’exécute donc dans cette direction en soulignant les rapports à l’amour, particuliers qu’entretiennent ses protagonistes.
Il les passe en revue dont Joane « qui en s’interrogeant éveille une forme de scrupule avec l’impression de se sentir malhonnête ».
« J’avais envie d’un film où l’on passe du grave à la fantaisie, du sérieux au léger (…) . A travers le rapport sexuel j’interroge notre société où l’on vise la performance personnelle, la grande efficacité ».
- Scènes coupées ( 14 mn )-Les trois premières intéressent les relations entre Rebecca et Eric. Un texte explique chaque fois la raison de leur suppression. La quatrième scène est l’une des fins envisagée un moment autour de Joane « qui rentre dans le rang ». « Les acteurs ne savaient pas laquelle allait être montée au final ».
- « Place aux vivants » analyse du film par Louise Dumas ( 10 mn ) -Un décryptage méticuleux des lieux où se passe l’histoire, à l’ancrage lyonnais , via l’importance de la voix off qui nous accompagne avant de devenir le personnage principal, qui va s’interroger sur l’origine de l’histoire .
Le Film
Les bonus
A force de « marivauder », Emmanuel Mouret se prend les pieds dans le tapis, et tourne en rond en compagnie de ses trois charmantes protagonistes. Camille Cottin, Sara Forestier et India Hair tiennent admirablement la distance d’une épreuve sentimentale, voire amoureuse, que le cinéaste imagine en porte à faux . Elles s’aiment à la folie, mais ignorent totalement la façon dont elles peuvent agir, une fois le dos tourné.
Ce qui intrigue au départ, sans jamais trouver la bonne résolution scénaristique, ni le ton adéquat d’une mise en scène de plus en plus répétitive.
A la longue ça devient commun, on s’habitue ( ça se répète aussi ), on s’ennuie
AVIS BONUS
Le coup d'oeil du réalisateur, des scènes coupées, et une analyse critique , il y a de quoi se faire encore des amies