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« L’homme d’argile » d’Anaïs Tellenne . Critique cinéma

  •  24 janvier 2024 en salle
  • Drame, Romance
  • De Anaïs Tellenne
  • Avec Emmanuelle Devos, Raphaël Thiéry

L’histoire : Avec son œil borgne, sa carrure imposante et ses presque soixante ans, Raphaël vit avec sa mère dans un pavillon situé près du manoir dont il est le gardien. Les propriétaires sont morts, il mène une existence tranquille. Tout bascule la nuit où l’héritière, Garance, revient dans la demeure familiale…

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Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

C’est à ma connaissance le premier long-métrage d’Anaïs Tellenne , scénario et mise en scène où fourmillent des tas d’idées joliment portées par des sentiments forts et vrais.

Raphaël en est l’image parfaite. Un homme des bois, taillé dans l’arbre noueux de sa forêt, la gueule marquée par la sauvagerie. Mais sous l’écorce, rien que du bon et même de la tendresse lorsque le souffle de sa cornemuse raconte des légendes à boire et à danser.

Raphaël joue avec ses copains, fait les bals et les banquets. Un vieux garçon de la campagne qui ne craint pas que le ciel lui tombe sur la tête. Comme cette nuit d’orage, quand le château qu’il garde discrètement voit l’héritière frapper à la porte.

Il ne sait rien d’elle, elle est belle, elle s’appelle Garance, et seule la mère égrène quelques souvenirs à son encontre. Raphaël se met à son service, le si peu qu’elle demande, quand la  dame se charge elle-même d’aménager sa présence.

Il l’observe, l’épie et prend part à son activité quotidienne, dont il est sans le savoir, l’unique objet

Une révélation pour ce rustre qui s’ignorait esthète. Ce célibataire, amoureux, comme par effraction. Ce loup solitaire que la caméra d’Anaïs Tellenne traque aussi affectueusement qu’elle accompagne sa vieille maman, Lucienne,  inquiète des changements d’humeur du fiston.

Mireille Pitot, est formidable .

«  C’est pas à 58 ans que l’on fait des crises d’ado » dit-elle à la vue de la femme qui va et vient devant sa fenêtre.

Emmanuelle Devos, imprévisible et mystérieuse, merveilleuse, tient là un de ses rôles les plus marquants. Raphaël Thiery lui fait face avec un amour débordant, silencieux qui rend extraordinaire  la simplicité rustre de ce personnage . De « La Belle et la bête » au garde-chasse de « Lady Chaterley » , Thiery enrichit la panoplie des grandes personnes du cinéma populaire.

Dans une galerie d’émotions et de sentiments naturels, où l’art et la création, l’amour et ses contraires, sont sources d’une humanité insoupçonnée. De cet argile si fragile qui façonne les cœurs…

 24 janvier 2024 en salle Drame, Romance De Anaïs Tellenne Avec Emmanuelle Devos, Raphaël Thiéry L'histoire : Avec son œil borgne, sa carrure imposante et ses presque soixante ans, Raphaël vit avec sa mère dans un pavillon situé près du manoir dont il est le gardien. Les propriétaires sont morts, il mène une existence tranquille. Tout bascule la nuit où l’héritière, Garance, revient dans la demeure familiale… Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz (2023) – Mention spéciale du Jury / Prix du jury jeunes Si les étoiles n'apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l'article C’est à ma connaissance le premier long-métrage d’Anaïs Tellenne…
Le film

C’est l’histoire d’un vieux garçon de la campagne, pas beau du tout, qui joue de la cornemuse, veille affectueusement sur sa vieille mère qui le lui rend bien, et jette un œil sur le manoir voisin dont il est le gardien. Les propriétaires sont morts, le lieu est inhabité jusqu’à cette nuit d’orage où sans prévenir, Garance l’héritière frappe à la porte. Le chambardement dans le quotidien de Raphaël touche son cœur qui n’en peut plus de battre en silence pour la belle. D’autant qu’elle demeure mystérieuse dans ses allées et venues, entre campagne et manoir. Il l’observe, l’épie et prend part à l’activité quotidienne de Garance, dont il est sans le savoir, l’unique objet. Pour son premier long métrage , scénario et mise en scène, la réalisatrice nous parle d’amour et de création, de l’acceptation de la différence, du droit à la beauté , sous toutes ses formes. Elle dessine des portraits forts et quasiment uniques. Emmanuelle Devos, merveilleuse, tient là un de ses rôles les plus marquants. Raphaël Thiery lui fait face avec un amour débordant, silencieux qui rend extraordinaire  la simplicité rustre de ce personnage. Sans oublier la maman, Mme Pitot, plus vraie que nature.  Du grand cinéma

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