- 4 juin 1958 en salle
- Reprise 25 juin 2025
- 1h 51min | Policier
- Par Paul Monash, Orson Welles
- Avec Charlton Heston, Janet Leigh, Orson Welles, Akim Tamiroff
L’histoire : Déposés dans le coffre d’une voiture au Mexique, des bâtons de dynamite explosent quelques mètres plus loin, aux Etats-Unis, dans la même ville frontalière de Los Robles. Bilan : deux morts, un notable et une strip-teaseuse. Témoin du drame au moment de son voyage de noces, le procureur Mike Vargas dresse les premières constations, bientôt rejoint par l’inspecteur Hank Quinlan, un policier américain dont la solide expérience n’a d’égale que les méthodes pour le moins douteuses.
Version restauré 4 K
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Le film : 
- D’après le roman « Badge of Evil » de Whit Masterson
Los Robles, une ville idéale pour un écrivain. A la fois mexicaine et américaine ( la frontière passe en son milieu ) elle suscite l’imagination la plus folle, reprise par Orson Welles ( scénariste également ) , qui en rajoute sur la démesure .
Rien que son personnage, le capitaine Hank Quinlan, il le façonne de manière assez terrifiante, un salopard doublé d’une ordure , un gros lard, alcoolique, adipeux.
Le fer de lance d’un récit policier édifiant, au cœur des tensions entre les deux pays. Une voiture piégée dans la zone mexicaine explose peu après … aux Etats Unis . Hank Quinlan s’empresse de prendre les choses en main, mais son collègue voisin le procureur Vargas , en voyage de noces a été témoin du drame. Il revendique aussi le droit à l’enquête.
D’un bisbille professionnel au consensus contraint, les deux hommes vont donc désunir leurs efforts pour que justice se fasse selon Vargas, quand l’obèse yankee va une fois encore brouiller les cartes.
Sans preuves, il pointe le coupable idéal : le gendre de la victime, un Sanchez mexicain qui à ses yeux n’aurait jamais dû rentrer dans cette famille américaine aisée.
Vargas contre-attaque, les hommes de Quinlan aussi. Le procureur doit prochainement témoigner contre un gros bonnet actuellement en prison. Un Grandi, de la famille Grandi qui dans le secteur fait la loi.
La jeune Mme Vargas ( Janet Leigh), en attente de sa lune de miel dans un motel proche, va en faire les frais. Harcelée par le gang, comme prise en otage… A distance ,Quinlan y fait un moment allusion, repoussé dans ses retranchements par Vargas qui l’accuse d’être le responsable de l’explosion.
Elle n’a pas fini de révéler ses secrets, partagés par un gardien de nuit complètement allumé et une tireuse de cartes, énigmatique. Marlène Dietrich en personne, diablesse fascinante tourmentée, dont le regard est plus criminel que tous les voyous qui fréquentent son tripot.
FIN
Le film
On sait que sur ce film Orson Welles, acteur, réalisateur, scénariste, aura beaucoup ramé, avant d’obtenir la version la plus proche de son projet initial. Elle est quasiment indiscutable dans la forme comme dans le fond, adaptant le roman « Badge of Evil » de Whit Masterson au plus près de son drame et de ses exubérances narratives. Le capitaine Hank Quinlan qu’il interprète avec grandiloquence, un salopard doublé d’une ordure , un gros lard, alcoolique, adipeux, illustre à lui seul le noir du récit . Dans une ville partagée entre les Etats-Unis et le Mexique, deux flics enquêtent sur un assassinat commis lors de l’explosion de la voiture d’un nabab qui y laissera la vie. Si le procureur Vargas, mexicain, entend bien mener légalement les investigations, son collègue yankee est d’un tout autre avis ; L’ouverture magnifique qui se fait avec un plan-séquence par-dessus les toits nous annonce déjà que côté réalisation il va falloir s’accrocher. Ce que l’on fait avec plaisir tant les tensions parallèles figurent un mode interprétatif captivant, façonné par des acteurs au taquet. Orson Welles bien sûr, mais aussi Charlton Heston ( le flic intègre) , Akim Tamiroff ( chef de gang, par intérim, plus que fiévreux) et Marlène Dietrich , tireuse de cartes endiablée , dont le regard est plus criminel que tous les voyous qui fréquentent son tripot.
