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« Dear white people » de Justin Simien . Critique cinéma-dvd

Synopsis: La vie de quatre étudiants noirs dans l'une des plus prestigieuses facultés américaines, où une soirée à la fois populaire et scandaleuse organisée par des étudiants blancs va créer la polémique.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Dear White People"
De : Justin Simien
Avec : Tessa Thompson, Kyle Gallner Tyler James Williams
Sortie le : 19 août 2015
Distribution : Coming Soon
Durée : 108 minutes
Film classé :
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus
  • Prix spécial du Jury à Sundance 2014.

La relève du courant afro-américain ? Mordant, ironique, un humour proche de la rebuffade, le jeune cinéaste rappelle ce que furent ses universités, noir esseulé au cœur d’un essaim de blancs.

Oeillade en roulement à billes autour d’une coupe afro gonflée à l’hélium, Lionel Higgins est,en quête d’intégration chez les blancs ou les noirs, on ne sait trop.

Comme ce qu’il pense atterrit … noir sur blanc sur le journal de l’école, l’étudiant en journalisme a du mal à situer son terrain de prédilection. Le fait qu’il soit homo n’arrange peut-être pas les choses. Pris en tenailles entre les deux communautés qui se chamaillent sans cesse sur des questions d’identité, de respect et des valeurs fondamentales sur la fonction de l’Université.

 

La structure des relations s’en ressent, complexe et malmenée par une étudiante, Samantha, qui sous son joli minois cache les traits d’Angela Davis, le fusil en moins. Encore que la manière dont elle tient parfois sa caméra… Tessa Thompson est tout à fait dans son rôle.

Elle mène la rébellion contre l’establishment avec un  réalisateur volubile, insaisissable et visiblement très satisfait de sa passionnera qui sait diriger un débat.

Justin Simien lui confère un espace d’expression totale, à l’encontre des principes dénoncés par ses amis,  pour mieux insuffler la dynamique anti-raciale tant espérée. Le réalisateur est juge et parti, c’est évident, mais son regard n’en demeure pas moins tout aussi critique sur l’attitude de sa communauté.

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Une perspective en réduction du pays, sous pression, pour dire le mal-être d’une population toujours en proie au racisme, elle même si peu indulgente vis-à-vis de la majorité blanche.

Halloween va cristalliser les tensions au cours d’une fête, prétexte à toutes les privautés raciales (le thème des gangs a été retenu), et aux débordements attendus d’un argumentaire sur la différence.

Ce sera la une du journal de Julien qui courageusement opte cette fois pour une opinion politique, ferme et définitive. Je vous la laisse deviner, mais personnellement je le préférais plus Spike Lee que Will Smith…

Samantha, un peu malgré elle, prend la tête de la contestation
Samantha, un peu malgré elle, prend la tête de la contestation

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec le réalisateur (11 mn). Justin Simien reprend les personnages un par un. « Chez nous, dans les films noirs l’homosexualité n’est jamais abordée, et c’est mon histoire que j’ai voulu alors raconter. (…) Lionel n’est pas déviant, ni tragique, il est juste comme ça. (…) Mon film parle de l’identité en générale, et une université est le lieu idéal pour en parler, c’est là que tout se forge et que vous devez choisir votre voie, votre communauté ».

Le racisme est aussi largement évoqué dans . L’élection d’Obama «  ne change pas radicalement la situation des autres noirs ». « Et là encore l’université est intéressante pour étudier ce phénomène, il y a des gens bien intentionnés, tolérants et pourtant … »

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  • Making of (19 mn). C’est très bavard et assez langue de bois de genre «  c’était une idée magnifique… » .  Après quoi le réalisateur rappelle les principes de son film (chapitre précédent) et les orientations qu’il compte lui donner.

Une bande annonce est réalisée alors que le tournage n’a pas encore commencé, ce qui permettait de voir la réaction par rapport au sujet et demander de l’aide. Et le procédé fonctionne… mais il faudra quand même près de deux années avant que le film puisse se mettre sur les rails. On suit quelques épisodes, la manière de travailler du réalisateur, assez méticuleux semble-t-il

  • Scènes coupées (2 mn). A voir bien évidemment
  • Bêtisier (4.56 mn). Oui, mais je n’ai pas tout compris…
  • Ségrégation et droits civiques

 « Loving » de Jeff Nichols- « BlacKkKlansman – J’ai infiltré le Ku Klux Klan »de Spike Lee-« I am not your negro » de Raoul Peck.-« Get out » de Jordan Peele.-« The intruder » de Roger Corman-« American Pastoral » de Derwan McGregor-« Detroit » de Kathryn Bigelow-« Dear White People » de Justin Simien-« Sidewalk Stories » de Charles Lanes-« Green Book » de Peter Farrelly.

Prix spécial du Jury à Sundance 2014. La relève du courant afro-américain ? Mordant, ironique, un humour proche de la rebuffade, le jeune cinéaste rappelle ce que furent ses universités, noir esseulé au cœur d’un essaim de blancs. Oeillade en roulement à billes autour d’une coupe afro gonflée à l’hélium, Lionel Higgins est,en quête d’intégration chez les blancs ou les noirs, on ne sait trop. Comme ce qu’il pense atterrit … noir sur blanc sur le journal de l’école, l'étudiant en journalisme a du mal à situer son terrain de prédilection. Le fait qu’il soit homo n’arrange peut-être pas les…

Review Overview

Le film
Les bonus

Une comédie satirique pour regarder les Etats-Unis à travers sa structure universitaire (ce qui n’a rien à voir avec son enseignement) où le cloisonnement entre blancs et noirs est toujours fortement marqué. Ce qui peut nous surprendre, devient dans l’objectif de ce jeune réalisateur, une vérité quotidienne avec laquelle les étudiants noirs rivalisent d’audace et d’à-propos bien sentis pour contrer leurs collègues blancs. La répartie ne se fait jamais attendre et l’arbitre de la rencontre, un très jeune étudiant noir et gay, impulse un rythme que Spike Lee ne manquerait pas de suivre, s’il filmait encore ce genre de débats. Assez complexes parfois, pointus aussi de temps à autre, pour ne pas dire bavards, mais d’une telle générosité dans la mise en scène, avec des comédiens ad-hoc que le propos passe comme une lettre à la poste.

Avis bonus Une rencontre qui vaut le déplacement avec le réalisateur, et l'histoire du film assez originale. Des scènes coupées

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