- 02 juillet 2025 en salle
- DVD : 25 novembre 2025
- 1h 50min
- Drame | Norvège
- De Dag Johan Haugerud
- Avec Ella Øverbye, Ane Dahl Torp, Selome Emnetu
L’histoire : Johanne, amoureuse de sa professeure, relate ses émotions dans un carnet. Quand sa mère et sa grand-mère lisent ses mots, elles sont d’abord choquées par leur contenu intime mais imaginent le potentiel littéraire. Tandis qu’elles s’interrogent sur l’opportunité de publier le texte, Johanne se démène entre la réalité et le romanesque de son histoire…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
- Le film :
- Les bonus :
C’est un film qui se raconte à travers la voix off quasi permanente de l’héroïne. De l’écriture de son journal intime à ses pensées quotidiennes, Johanne (Ella Øverbye) narre une aventure sentimentale qu’elle sublime dans ses pensées.
Le principe narratif redondant m’ennuie, surtout quand, attentif à cette logorrhée sans fin, celle-ci se mêle incidemment aux dialogues.
D’où ce ton monocorde, cette mise en scène sans relief.
Quelques personnages, plus intéressants cette fois, reprennent le cours des événements. Ainsi la grand-mère poétesse, installée dans le confort intellectuel de son œuvre, tente de guider sa petite-fille sur le chemin possible d’une édition romancée. Et puis se rétracte …
En butte aux impressions de la maman, (Ane Dahl Torp) qui à la lecture du journal, parle d’agressions. Mais alors, de quoi parle-t-on ?
Johanne est tombée amoureuse de sa professeure de français. Elle va l’approcher et raconter sa façon de vivre désormais tout près d’elle. Ce que le réalisateur Dag Johan Haugerud relate de manière assez ambiguë, voire énigmatique, quand l’histoire se révèle plus proche du fantasme que de la vérité.
Mais le doute subsiste et laisse le spectateur dans l’expectative, au même titre que la professeure en attente des suites à donner à cette possible liaison. Et à l’écho qu’elle colporte autour du désir de la jeune héroïne. « Tu es qui si personne ne te désire ? » interroge-t-elle. Johanne a 17 ans,et des « Rêves » plein la tête.
LES SUPPLEMENTS
- Rencontre avec Dag Johan HAUGERUD, interviewé par Thomas Périllon, journaliste -L’écrivain et cinéaste norvégien reprend le projet à l’origine : « comment tourner trois films la même année, qui sortiront en salle la même année ? ».
Il voulait également voir s’il était possible de travailler avec la même équipe sur une plus longue période. « Un ou trois films, c’est la même pression . Quand le premier n’est pas tout à fait réussi, vous avez encore deux chances pour vous rattraper ».
L’idée de base ? « Une sorte de conversation, un dialogue sur la sexualité, sans jamais montrer de sexe . »
Le regard sur Oslo ? « Quand vous filmez une ville , vous avez l’opportunité d’adopter un regard d’anthropologue pour vraiment explorer le lieu ». Lectures, répétions, Dag Johan HAUGERUD , reprend les grandes lignes de son travail préparatoire.
- Trois courts métrages- A chaque fois le réalisateur explique l’état d’esprit dans lequel il se trouve au moment du projet et du tournage, et des conditions de réalisation. Des propos fort utiles pour mieux suivre ses exercices de jeunesse.
« 18 clichés vivants » , où l’affichage de 18 personnages avec leur « carte d’identité » sur le visage. Dont la fille qui mélange ses études et le sexe, celle qui ne comprend pas que ce ne soit pas arrivé avant, où bien ce garçon qui aime les filles, les bières et le rock . Des portraits ad-hoc !
« Luxure » Un projet avec sept cinéastes autour des péchés capitaux. En France ce sera avec Godard, Chabrol Demy …-Il y est question de relations familiales, d’homophobie, mais sans sous-titres
« Clinton the musical » , tourné le matin , et le soir c’était « Luxure ». Il s’agit d’une construction presque dramatique autour d’individus perturbés par le passage de Bill Clinton en 1999 à Oslo. Il va prendre un café et dès lors le serveur est assailli par la presse, alors que la maternité où sa femme accouche tente de le joindre. En vain … Excellent !
Le film
Les bonus
Le journal intime de Johanne l’héroïne, découvert par sa grand-mère, puis par sa mère, permet au réalisateur de s’interroger sur les motivations de l’écriture. Se perdre dans ses personnages ? Ne vivre qu’avec eux ? comme l’entend cette élève de 17 ans, secrètement amoureuse de sa professeure de français.
Elle le relate par le détail et le commente à voix haute dans une logorrhée qui peine à définir les enjeux de son aventure. Elle réussira à côtoyer son amoureuse, sans jamais cependant vivre les instants qu’elle couche sur le papier.
Du moins c’est ce que l’on peut imaginer à l’écoute de sa narration monocorde et sans relief. Emois, émotions, la passion retenue est de tous les instants dans cette quête d’identité post adolescente. Comme une affirmation de soi à travers le désir et les mots qu’elle colporte. Il y a beaucoup de mots dans ce film qui se raconte plus qu’il ne se voit.
AVIS BONUS
Les commentaires du réalisateur et trois courts métrages dont un excellent
