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« A l’improviste » de Ciro d’Emilio. Critique cinéma

Synopsis: Jeune joueur de football, Antonio a quitté l’école pour veiller sur sa mère, femme instable et imprévisible. Leur relation fusionnelle est ponctuée de rires et de larmes. Le jour, il entretient un potager et des citronniers. Le soir, il travaille dans une station-service où ses copains viennent le chambrer. Chaque dimanche, il s’entraîne avec l’espoir d’être sélectionné dans l’équipe de Parme...

La fiche du film

Le film : "À l?improviste"
De : Ciro D'Emilio
Avec : Anna Foglietta, Giampiero De Concilio
Sortie le : 22/09/2019
Distribution :
Durée : 88 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

L’ascension possible d’un footballeur en herbe. L’amour d’un fils pour sa mère, dévastateur, presque nocif.

Au milieu, un ado, Antonio ( Giampiero De Concilio ) qui doit compenser les folies maternelle par des silences, des subterfuges, des appels à la raison. Pour l’entourage, les services sociaux et son petit monde à lui qu’elle menace d’une hystérie soudaine, d’une passion incontrôlée.

Le plus drôle dans l’affaire n’est vraiment pas drôle. Officiellement, Miriam a obtenu la garde de son fiston lors d’un divorce, à l’origine de ses ennuis. Mais en réalité, c’est bien l’enfant qui la prend en charge, la protège,  du potager familial au quotidien de journées sans issue.

Miriam n’en fait rien…

Quand ils se retrouvent, c’est plein d’amour, de bonheur, de rires et de larmes. Des cris aussi parfois et des empoignades pour l’empêcher d’aller plus loin. De rejoindre cet homme qui les fuit et ne les connait plus. Dans le petit village, le scénario est établi et les copains d’Antonio n’en font pas des tonnes.

Ils vivent, draguent, se branlent beaucoup ( du moins la branlette est comme un signe de ralliement ) et puis regardent les grandes équipes de football dans lesquelles ils rêvent tous d’aller un jour . Antonio est peut-être le plus à même de le concrétiser.

C’est à peine si sa mère en comprend la portée quand d’esclandre en scandale , elle peut ruiner un avenir qui aux yeux de l’assistance sociale ne tient plus qu’à un fil. Anna Foglietta mesure par contre très bien la personnalité de son héroïne. Elle la porte au plus fort de sa folie. Son amour filial fait de sa relation avec son fils, un hymne de passion fusionnelle et unique.

Ce qui éloigne l’adolescent de sa vraie vie, avec ses copains et sa petite amie qu’il écoute à peine. Et la rabroue sur leurs projets d’avenir.

 « Mais on n’a que 17 ans » s’étonne-t-elle

« je ne m’en étais pas aperçu » lui répond-il.

Ou l’illustration formelle d’une mise en scène sans heurt, ni surprise, loin des écueils d’un premier film.  Quand le cinéaste en herbe déballe tout son savoir-faire.

Ciro D’Emilio maîtrise bien son récit parfaitement adapté à la psychologie de ses personnages. Une touche un peu plus personnelle et on crierait bravo. Mais chapeau quand même !

Inspiré d’une histoire vraie.- «  S’il n’y avait pas l’amour, les montagnes seraient immobiles » dit la mère à son fils. - Second film en compétition au festival italien de Tours " Viva il cinema" . Mais aussi " Menocchio" Grand prix de la ville de Tours L’ascension possible d’un footballeur en herbe. L’amour d’un fils pour sa mère, dévastateur, presque nocif. Au milieu, un ado, Antonio ( Giampiero De Concilio ) qui doit compenser les folies maternelle par des silences, des subterfuges, des appels à la raison. Pour l’entourage, les services sociaux et son petit monde à lui qu’elle menace d’une hystérie soudaine,…
Le film

Antonio peut devenir un grand joueur de foot professionnel, si les écarts de sa maman ne l’entraînent pas vers d’autres trajectoires. Divorcée, elle a obtenu la garde de son garçon, mais en réalité c’est lui qui veille sur sa santé, et son quotidien. Sur ce canevas fragile, Ciro D'Emilio révèle le portrait sensible d’un adolescent qui a grandi bien plus vite que ses petits copains. Et le monde qui l’entoure ne l’a pas forcément suivi. C’est un premier film, bien dirigé dans son récit très formel et sa mise en scène tout aussi posée. Anna Foglietta, la maman hystérique fait figure de pôle incontournable dans ses différents registres d’une interprétation émouvante.

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