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« Temps sans pitié » de Joseph Losey. Critique cinéma-dvd

Synopsis: À sa sortie de cure de désintoxication, David Graham apprend la condamnation à mort de son fils Alec pour le meurtre de sa petite amie. Il reste vingt-quatre heures avant l’exécution. Persuadé de son innocence, David mène l’enquête et découvre l’identité du véritable assassin.

La fiche du film

Le film : "Temps sans pitié"
De : Joseph Losey
Avec : Michael Redgrave, Leo McKern
Sortie le : 04/03/2020
Distribution : Carlotta Films
Durée : 89 Minutes
Genre : Drame, Policier
Type : Long-métrage
Le film
Le bonus
  • DVD : 15 février 2022 . – 

Visiblement, Joseph Losey n’était pas le réalisateur adéquat. Arc bouté sur sa mise en scène à la limite parfois grotesque, il n’arrive pas à s’extirper d’un scénario tout aussi mal fagoté.

Malgré les prémices d’un récit haletant, et des personnages bien particuliers.

Un crime. Le coupable dégringole les marches en même temps que sa victime, une jeune femme dont le fiancé va être pendu dans les 24 h. Pour lui venir en aide, son père réussit à s’extirper de son sanatorium où il traitait un problème d’alcoolisme.

A-t-il voulu nous faire une version plus contemporaine de « La Descente de croix » ?  ( Michael RedgraveAnn Todd, Alec McCowen ).

La rencontre entre les deux hommes est loin d’être amicale, le jeune homme profitant des derniers instants de sa vie pour dire à son géniteur tout ce qu’il peut lui reprocher.

Comme pour se racheter et foncièrement persuadé de son innocence, l’homme reprend l’enquête à sa façon en retrouvant les derniers témoins du drame. C’est à la fois pathétique et bien confus.

Le jeu assez détendu pour ne pas dire mou du genou de Michael Redgrave face aux cabrioles quasi hystériques de Leo McKern n’arrange pas forcément les affaires du spectateur qui peut alors saluer au passage la diatribe envers la peine de mort et les innocents qu’elle exécute.

Leo McKern, et Michael Redgrave

En regard, il est intéressant de constater que c’est une épave alcoolique qui vient en aide à une épave sociale au cœur de ce problème d’addiction qui supplante celui de l’exécution finale.

Nous sommes en 1956, c’est le premier film policier anglais de Losey, il y a encore bien du chemin à faire, mais le final presque inattendu laisse présager des lendemains cinématographiques plus chantants. J’ai dans ce blog quelques Losey en réserve…

LE SUPPLEMENT

  • UNE ÉPOQUE SANS PITIÉ (21 mn). Par Michel Ciment6-Pour les personnages du film de Joseph Losey, le temps est impitoyable ; mais c’est aussi l’époque qui est sans pitié. Michel Ciment, directeur de la publication de la revue Positif et auteur du Livre de Losey, montre comment, dans « Temps sans pitié », le cinéaste remet en question les pouvoirs politiques, journalistiques et judiciaires dans le droit fil de sa pensée antimaccarthyste.

C’est le film qui a imposé Losey auprès du public et de la critique en France . A l’époque il est visé par le Maccarthysme et signe sous des pseudonymes des films en Angleterre (« La Bête s’éveille » Victor Hanbury – « L’étrangère intime » Joseph Walton )

Il fait appel à Ben Barzman avec qui il a déjà travaillé aux USA ( «  Le Garçon aux cheveux verts ») pour « Temps sans pitié » qu’il rend beaucoup autobiographique . « Et il parlait de la société anglaise de son époque, mais les critiques et réalisateurs britanniques ne l’ont pas remarqué à ce moment-là. Quand le film arrive en 1960 en France, immédiatement son importance apparait aux yeux des spécialistes, le filon du cinéma réaliste survolté, exalté … Il vient de Brecht ! Il ne faut pas que l’émotion l’emporte sur la raison … »

DVD : 15 février 2022 . -  Visiblement, Joseph Losey n’était pas le réalisateur adéquat. Arc bouté sur sa mise en scène à la limite parfois grotesque, il n’arrive pas à s’extirper d’un scénario tout aussi mal fagoté. Malgré les prémices d’un récit haletant, et des personnages bien particuliers. Un crime. Le coupable dégringole les marches en même temps que sa victime, une jeune femme dont le fiancé va être pendu dans les 24 h. Pour lui venir en aide, son père réussit à s’extirper de son sanatorium où il traitait un problème d’alcoolisme. La rencontre entre les deux hommes…
Le film
Le bonus

La première scène nous révèle la véritable identité du tueur. Il faut donc avoir sérieusement confiance dans son scénario pour adapter une mise en scène sans fils blancs . Ici le risque d’un tel parti pris n’est pas assumé . Ce n’est pas tant le prévisible qui sonne faux  mais plutôt la narration plombée par des dialogues vagues et confus. Le père veut sauver son fils, il le sait innocent et quête auprès des témoins du drame les indices pour le disculper. Comme l’homme en question est rongé par l’alcool et la culpabilité, on pense que l’intérêt va croître au fil des révélations . Mais le jeu sans tonus de Michael Redgrave se voit même contré par les sauts de puce hystérique de Leo McKern. On ne sait plus à quel coupable se vouer !

AVIS BONUS Le point de vue de Michel Ciment rétablit l'impression mitigée de cette chronique

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