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« Premier de cordée » de Louis Daquin. Critique dvd

Synopsis: Jean Servettaz célèbre guide de montagne, tente d’éloigner son fils de cette vocation, dont il redoute les dangers. Mais Pierre est irrémédiablement attiré par l’altitude. A la suite d’une chute, le vertige le fait renoncer avant de vaincre ses peurs pour retrouver le corps de son père dans la montagne.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Premier de cordée [Combo Collector Blu-ray + DVD]"
De : Louis Daquin
Avec : Maurice Baquet, Jacques Dufilho, André Le Gall, Irène Corday, Marcel Delaître
Sortie le : 13 juin 2018
Distribution : Pathé
Durée : 106 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
le film
Les bonus
  • D’après le roman éponyme à succès de l’écrivain alpiniste Roger Frison-Roche

Ce film est hallucinant, son histoire ahurissante. Au cours de la seconde guerre mondiale, à 4.000 mètres d’altitude, un cinéaste, Louis Daquin, pose sa caméra au sommet des aiguilles de Chamonix. Huit guides de la vallée, quarante porteurs et huit tonnes de matériel nécessaires aux prises de vues l’accompagnent. Pour un résultat époustouflant dans une histoire épique et romanesque.

Pour gravir cols et pics enneigés, les hommes et les femmes sont simplement équipés de lourds marteaux, bérets sur la tête, crampons ficelés autour des chaussures. C’est à mains nues qu’ils escaladent les rochers et retiennent les cordes de rappel qui laissent parfois de larges plaies aux creux des paumes.

L’aventure se veut aussi pédagogique sur les dangers de la montagne. « Ce n’est pas le tout de monter, il faut redescendre » prévient un guide expérimenté , inquiet du soleil qui va ramollir la neige dans les couloirs. La montagne c’est un métier auquel Pierre ( André Le Gall ) aspire par-dessous. Pour prendre la relève du père (Lucien Blondeau), le meilleur guide de la région qui pourtant veut l’en dissuader afin dit-il d’assurer la succession de l’hôtel familial. Mais Jean sait aussi que la montagne ne joue pas avec les sentiments….

C’est dans le café du village que les blessés sont accueillis…

Dilemme et contrariété, mais de l’obstination avant tout chez cet homme que Louis Daquin éclaire d’un jour nouveau au près de sa compagne, tout aussi déterminée à épouser « un homme de chez moi, un homme de la montagne ».

Aline (Irène Corday) connait le sort des femmes de montagnards et l’assume en soutenant son fiancé dans son combat contre les éléments. Pierre souffre de vertige après un accident de cordée. Un hymne à la lutte et à la résistance dit-on, qui en cette période de guerre trouve un large écho.

Du courage, de la bravoure, tout ce que le film exalte dans ce final époustouflant au sommet d’un pic prisonnier du brouillard où un touriste a tenu à battre son record d’altitude. Une folle expédition qui le rendra tout aussi fou quand les professionnels s’attellent à le ramener à bon port.

Il a fallu monter la caméra à 4.000 mètres …

On peut toujours y entendre l’écho de la guerre et cette solidarité des hommes devant l’adversité. Ce qui parait désuet de nos jours face à un écran vert et quelques pratiques numériques. Mais à l’époque on faisait aussi du cinéma …

LES SUPPLEMENTS

  • « L’Ascension du Mont-Blanc » Court-Métrage de 1907 (14min).Ce film muet produit par Pathé Frères en 1907 raconte et explique une ascension du plus haut sommet d’Europe. Avec des cartons très pédagogiques sur l’histoire, la géographie et les premiers conseils pour suivre l’itinéraire des guides… Marrant de voir ça aujourd’hui, mais toujours aussi instructif !
  • « Autour d’un film de montagne ». Reportage d’Alain Pol sur « Premier de Cordée »  (20 min). En 1943, il fit partie de l’équipe (70 personnes) qui rejoignit la haute montagne pour ce tournage périlleux. Alain Pol filma cette aventure risquée de cinéma et d’alpinisme qui s’organisa à travers les reliefs des glaciers, les couloirs et les points culminants de la montagne.
Rien de telle qu’une bonne fondue après l’expédition

Tout y est, le travelling expliqué aux béotiens, les projos, la première scène dans la vallée et puis la haute montagne :  une grue dressée au bord du précipice, l’équipe circulant péniblement dans le glacier , la caméra au fond de la crevasse,c’est un reportage énorme, un making of inattendu, incroyable et impressionnant.

Au point d’assister au dévissage d’un des membres de l’équipe « un accident en direct » dit le commentateur, « pris tout à fait au hasard ».

Une péripétie parmi bien d’autres avant d’assister à la mise en place de la caméra sur une terrasse perchée au milieu d’un sommet . Le réalisateur que l’on ficelle afin qu’il descende souhaite faire sur ce confetti un travelling. Incroyable dans sa mise en œuvre, et incroyable de pouvoir assister à une telle manœuvre ! Du grand document !

  • Essais des comédiens (6min). Egalement assez inédit pour l’époque, le fait de filmer les essais des comédiens .
D'après le roman éponyme à succès de l'écrivain alpiniste Roger Frison-Roche Ce film est hallucinant, son histoire ahurissante. Au cours de la seconde guerre mondiale, à 4.000 mètres d’altitude, un cinéaste, Louis Daquin, pose sa caméra au sommet des aiguilles de Chamonix. Huit guides de la vallée, quarante porteurs et huit tonnes de matériel nécessaires aux prises de vues l’accompagnent. Pour un résultat époustouflant dans une histoire épique et romanesque. Pour gravir cols et pics enneigés, les hommes et les femmes sont simplement équipés de lourds marteaux, bérets sur la tête, crampons ficelés autour des chaussures. C’est à mains nues qu’ils escaladent les…
le film
Les bonus

On ne fait plus ce genre de film aujourd’hui . Il ne faut pas le regretter mais simplement se rappeler que sans trucage ni artifice technique des hommes et des femmes ont fait eux aussi leur cinéma . A 4.000 mètres d’altitude, Louis Daquin pose sa caméra et filme la montagne dans tout ce qu’elle a de superbe et de dangers. L’histoire est romanesque et tout aussi épique, alors que la seconde guerre mondiale gronde tout autour de la vallée de Chamonix. On a dit qu’il y avait là un appel à la résistance, et au combat contre l’ennemi, dans ces actes de courage et de bravoure, sublimés par des hommes incroyables. Le film est à leur hauteur et les suppléments d’une incroyable richesse . Rien que ce making of qui ne disait pas son nom ( "autour d’un film de montagne" ) c’est hallucinant !

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