« Noor » de Guillaume Giovanetti et Cagla Zencirci. Critique dvd

Synopsis: Noor veut être un homme. Il ne fait plus partie des Khusras, la communauté des transgenres du Pakistan. Et il a définitivement tourné la page de lʼhistoire dʼamour qu’il a eue avec l’un d’entre eux. Désormais, il a un travail d'homme dans un centre de décoration de camions, et il sait ce quʼil veut : trouver une femme qui l’acceptera tel qu’il est...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Noor"

De : Guillaume Giovanetti, Cagla Zencirci

Avec : Uzma Ali, Baba Hussain, Noor, Gunga Sain, Mithu Sain

Sortie le : 09 octobre 2015

Distribution : Luminor Films

Durée : 89 minutes

Film classé : Tous publics

Nombre de DVD / Blu-Ray : 1

Le film

Meilleur dvd Octobre 2015 (8ème)

Je demeure ébahi par ce film, son exotisme et son mystère, avec cette impression de ne toujours pas savoir qui est Noor. Au générique de fin, l’héroïne aura pourtant tout révélé de son histoire, elle demeure une énigme attachante au cœur d’un drame personnel. Noor interprète quasiment son propre rôle.

Celui d’un transgenre pakistanais qui dans la communauté des Khursas appartient à cette caste retenue comme telle. Son désir de changer d’identité sexuelle correspond parfaitement au quotidien de l’héroïne dessinée magnifiquement par Guillaume Giovanetti et Cagla Zencirci. Sa beauté prend toute sa signification dans un contexte social particulier que relève sa quête personnelle.

Gagner un lac où dit-on tous les vœux sont exaucés. Autrefois les fées y vivaient. Noor veut s’y rendre pour devenir un homme, mais le chemin est bien long et ses moyens limités. Le hasard d’une mauvaise rencontre va lui fournir l’accès à ce désir qui devient sous le regard des deux réalisateurs, le chemin de la liberté.

Il est pavé d’événements incertains, et du questionnement suspicieux des gens qu’elle croise. Sa détermination s’en trouve renforcée, encouragée par une mise en scène très naturaliste, proche du documentaire. A la découverte d’un nouveau monde. Noor l’explore au cœur même de son périple, de cette cérémonie initiatique, où les instruments jouent par « la grâce de Dieu ».

Soirée magique, pleine de grâce et de mystère, au son lancinant et répété des tambours, avant de regagner le lendemain le lieu si convoité. Elle y fait la connaissance d’une femme qui semble fuir le monde, à la recherche de son mari et de son enfant. Elle aussi voulait rejoindre le lac sacré où Noor lui raconte sa vie, son histoire bien singulière.Le passé est désormais derrière eux.

Il n’y a pas de bonus et c’est bien d’hommage pour un tel film dont on aimerait en apprendre encore plus .

Le film

Errance, quiétude, désespérance, beauté, solitude, le tout dans un décor de rêve, … désert et pierreux, à peine une petite rivière de temps à autre, c’est un film qui m’a subjugué tant par son décor ethnique que la présence de ce peuple pakistanais au cœur du dilemme de l’héroïne. Noor veut devenir un homme et l’abandon de son amie la plonge dans une quête personnelle qui va la conduire très loin dans les montagnes du Nord, auprès d’un lac qui exaucerait tous les vœux. On la suit le plus simplement du monde, en recherche de son identité quand sur sa route les rencontres les plus hasardeuses la conduisent à ne vivre qu’en solitaire. Le regard des deux cinéastes s’appuie beaucoup sur les codes du documentaire, nous révélant un univers qui participe totalement à la démarche de Noor. Très, très beau film.

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