Accueil » A la une » « Mon Garçon » de Christian Carion. Critique dvd

« Mon Garçon » de Christian Carion. Critique dvd

Synopsis: Julien voyage énormément à l’étranger. Ce manque de présence a fait exploser son couple quelques années auparavant. Lors d’une escale en France, son petit garçon de sept ans a disparu au cours d’un bivouac en montagne avec sa classe. Julien devient fou.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Mon garçon"
De : Christian Carion
Avec : Guillaume Canet, Mélanie Laurent, Olivier de Benoist, Antoine Hamel, Mohamed Brikat
Sortie le : 23 janvier 2018
Distribution : Diaphana
Durée : 81 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Prix Jacques Deray 2018

Il ne méritait peut-être pas un tel honneur, ni la cabale des critiques. « Mon Garçon » est un film qui à la manière de son héros pète les plombs à plusieurs reprises. Mais le postulat de départ (Guillaume Cannet découvre son personnage au jour le jour) posé sur un récit parfaitement argumenté laisse entrevoir une œuvre à la fois originale et méritoire.

Je ne sais quelle influence a eu l’interprétation de Canet dans ce dispositif, mais il est tout à fait crédible, et parfois même véritablement inquiétant dans cette quête paternelle éperdue et follement insensée. C’est la vie à tous crins qui le mène au rythme d’une caméra que Christian Carion ne protège guère des atermoiements et des larmes hystériques.

La mère, l’ex de Julien s’exprime avec le même acharnement à vouloir protéger son enfant et sa nouvelle vie en compagnie d’un homme légèrement bizarre sur les bords. Olivier de Benoist fait très bien cet individu inconscient au cœur du drame quand il présente au papa sa future maison dans laquelle il vivra en compagnie de sa tendre et chère ex. Mélanie Laurent, toujours aussi présente et expressive. 

Julien pète les plombs, une fois encore, et personnellement je le comprends à 130%, même si en face la raison et l’entendement imposent des lois, des règles, des lignes de conduite.Marie s’efforce de les remettre à niveau quand la culpabilité de sa séparation lamine tout raisonnement.

Les querelles d’hier resurgissent, les accusations, les reproches.

Tout un processus psychologique parfaitement ancré dans le sentiment d’abandon et d’isolement que ressent le père confronté à l’inimaginable. Son fils qu’il recherche en dépit du bon sens est introuvable !

Il y a une profondeur, une vérité dans le jeu de Guillaume Canet que le réalisateur gâche par un parti pris mal assumé : l’utilisation de la vidéo pour suppléer – et c’est tant mieux- le flash-back. On apprend par ce biaisl’histoire de Julien et Marie au temps du bonheur. Mais le procédé, utilisé platement, n’en finit pas de retenir la dynamique d’un récit emporté par la fougue et la véhémence.

Sans relâche, il traque l’impossible au risque parfois de faire  n’importe quoi et surtout de gros dégâts…

LE SUPPLEMENT

  • Making of (42 mn). Il s’agit d’un panorama sur et autour du film, une fois le film terminé. Le réalisateur retourne sur les scènes du drame.

Le documentaire se divise par chapitre : la peur, le vertige, le point de non-retour …

« Ce que je voulais avant tout c’était suivre le personnage dont l’acteur ignorerait tout au départ. L’équipe se devait ainsi avoir toujours un temps d’avance » dit Christian Carion  en développant alors la manière dont elle devait s’adapter à ce système et notamment « travailler à l’instinct » comme le souligne le chef opérateur Eric Dumont.

« Il y a longtemps que je voulais travailler avec Christian et quand il me propose quelque chose c’est un tournage en cinq jours dans la continuité, et avec un sujet qui me met mal à l’aise » reprend aujourd’hui Mélanie Laurent. Guillaume Canet avait prévenu. Il était partant pour relever le défi mais « si c’était pour retrouver l’enfant mort derrière un tas de bois, ça ne m’intéressait pas ».

Un peu dans le même esprit que pour le héros, le gamin a été choisi sur place, sur le plateau du Vercors, et c’est la maison de ses parents, donc sa propre chambre qui sert de plateau de tournage.

On découvre ainsi comment les choses se sont construites, comme l’apparition de la neige « qui renforce le côté flippant du tournage. Ça a glacé dans tous les sens du terme les décors que l’on avait choisis. Guillaume débarque alors dans une ambiance un peu plus plombée et le voilà à son tour plombé… ».

Le tournage peut donc commencer.

  • Le prix Jacques-Deray :

 Il récompense le meilleur film policier français de l’année

2007  » Ne le dis à personne » de Guillaume Canet

2012 « Polisse » de Maïwenn

2013 « Une nuit » de Philippe Lefebvre

2014 « Zulu » de Jérôme Salle

2015 « L’affaire SK1 » de Frédéric Tellier

2016 « L’enquête » de Vincent Garenq

2017 « Diamant noir » de Arthur Harari

Prix Jacques Deray 2018 Il ne méritait peut-être pas un tel honneur, ni la cabale des critiques. « Mon Garçon » est un film qui à la manière de son héros pète les plombs à plusieurs reprises. Mais le postulat de départ (Guillaume Cannet découvre son personnage au jour le jour) posé sur un récit parfaitement argumenté laisse entrevoir une œuvre à la fois originale et méritoire. Je ne sais quelle influence a eu l’interprétation de Canet dans ce dispositif, mais il est tout à fait crédible, et parfois même véritablement inquiétant dans cette quête paternelle éperdue et follement insensée. C’est la…
Le film
Le bonus

Sur un postulat de départ risqué, l’ignorance de l’acteur principal Guillaume Canet sur les attendus réels de son personnage me parait avoir bénéficié à son interprétation ultra-réaliste et même parfois assez inconcevable. La douleur et l’incompréhension impriment obligatoirement des déviances à tout être humain. Le rapt de son fils qu’il ne voyait guère depuis sa séparation va raviver en lui des sentiments extrêmes, mettre la plaie à vif et retourner le bon sens dans une réalisation qui bénéficie de la spontanéité de son parti pris, mais se prend les pieds dans un procédé beaucoup plus classique : l’utilisation de la vidéo pour rappeler ce que fut le passé du couple au temps de son bonheur. L’interprétation générale permet de rester à flot, loin du prix Jacques-Deray dont ce film vient d’être honoré mais aussi d’une cabale de critiques tout aussi inexplicable. AVIS BONUS Un retour très détaillé dans les décors du Vercors. Making of original mais sans tournage ...

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Harry Plotnick, seul contre tous » de Michael Roemer. Critique dvd ( coffret)

On referme le coffret Michael Roemer sur une fantaisie bien particulière

Laisser un commentaire