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« L’enquête » de Vincent Garenq. Critique cinéma

Synopsis: 2001.Le journaliste Denis Robert met le feu aux poudres dans le monde de la finance en dénonçant le fonctionnement opaque de la société bancaire Clearstream. Sa quête de vérité pour tenter de révéler "l'Affaire des affaires" va rejoindre celle du juge Renaud Van Ruymbeke, très engagé contre la corruption. Leurs chemins vont les conduire au cœur d'une machination politico-financière baptisée "l'affaire Clearstream" qui va secouer la Vème République.

La fiche du film

Le film : "L'Enquête"
De : Vincent Garenq
Avec : Gilles Lellouche, Charles Berling
Sortie le : 11/02/2015
Distribution : Mars Distribution
Durée : 106 Minutes
Genre : Thriller
Type : Long-métrage
Le film

Prix Jacques Deray 2016

De mémoire, «  Les hommes du président ». Le ton, l’esprit, et la retenue dans la mise en scène pour un sujet qui suscite bien souvent les frasques des réalisateurs. Vincent Garenq a su modérer son propos, un peu à la manière du film de Pakula, pour dénoncer le système politico-judiciaire qui entraînera pendant plusieurs années Denis Robert, un journaliste d’investigation, à subir à travers le monde, les plaintes de la société Clearstram.

Une histoire vraie restituée  ici avec une vérité première qui s’appuie sur les pièces du dossier livrées au grand jour de la presse libre. Le secret-défense est en effet souvent invoqué par les protagonistes de ce qui sera  l’une des conséquences du travail du journaliste-enquêteur : la mise à jour de l’attribution de rétro-commissions lors d’une vente de frégates françaises à Taïwan, par la société Thomson .

C’est en apprenant que des lignes de compte avaient disparu des registres de la banque luxembourgeoise Clearstram que Denis Robert lance sa première investigation. Il ne se doute bien évidemment pas  des ramifications politiques, militaires et financières qui vont suivre.

Sarkozy alors ministre du budget est nommément cité au sujet de la campagne de Balladur, Villepin apparait lui aussi, mais pour contrer son « ami »…  Il y aura des morts, des témoins disparaîtront de la vie publique…

Une affaire qui à l’époque et sur la durée m’avait paru bien compliquée, les intéressés, je suppose, s’ingéniant à la rendre la plus opaque possible, tout en jurant sur le cœur qu’il n’avait jamais magouillé.

Des témoins toujours apeurés
Des témoins toujours apeurés

 Dans la sobriété de sa mise en scène Vincent Garenq nous l’a rend parfaitement claire (stream ?) d’une lisibilité rayonnante. Gilles Lellouche dans le rôle-titre donnant le meilleur de lui-même et assurant enfin la responsabilité d’un rôle à lui tout seul.

Autant de conditions réunies pour suivre, du comportement individuel à la réaction collective, la malfaisance du pouvoir corrompu par les milliards, qu’ils soient francs, euros ou dollars. Car au bout du compte, Denis Robert n’obtiendra jamais satisfaction, l’insistance judiciaire de Clearstream et son armée d’avocats triomphant chaque fois de ses écrits.

Sa crédibilité en prend un coup, ses confrères le lâchent, on le surveille, on le file, tel un malfrat. Sans le soutien du juge Renaud Van Ruymbeke (Charles Berling, impeccable) il y a longtemps que l’homme aurait jeté l’éponge.

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J’aime bien la manière dont le cinéaste prend à témoin le spectateur en ne s’attardant jamais sur une révélation, une évidence ou un témoignage. Il multiplie les points de vue sous des angles toujours nouveaux qui accentuent la progression des dossiers pourtant bien ficelés.

Et le danger qui va avec .Nous voici nous aussi dans l’investigation et le  film policier, au cœur du déchirement familial provoqué par  la conduite du papa, du mari. Florence Loiret Caille , petit rôle , mais belle présence en épouse révoltée.

C’est quasiment un film d’investigation qui ne dénonce rien d’autre que l’absolue totalitarisme des puissants. Au point de non-retour, ils tirent à vue … Très bien vu !

Prix Jacques Deray 2016 De mémoire, «  Les hommes du président ». Le ton, l’esprit, et la retenue dans la mise en scène pour un sujet qui suscite bien souvent les frasques des réalisateurs. Vincent Garenq a su modérer son propos, un peu à la manière du film de Pakula, pour dénoncer le système politico-judiciaire qui entraînera pendant plusieurs années Denis Robert, un journaliste d’investigation, à subir à travers le monde, les plaintes de la société Clearstram. Une histoire vraie restituée  ici avec une vérité première qui s'appuie sur les pièces du dossier livrées au grand jour de la presse libre.…

Review Overview

Le film

Hasard du calendrier, ce film sort alors que deux journalistes du Monde viennent de révéler le scandale financier chez HSBC en 2007-2008… Comme il est dit parfois au générique «  toute personne, ou fait ressemblant  … ». Je ne sais même pas si cette affaire est arrivée à son terme, mais le film de Garenq est une pièce essentielle à sa compréhension : il rend les tenants et aboutissants de magouilles bancaires obscures, d’une parfaite lisibilité et ceci sans en faire des tonnes sur une mise en scène qui bien au contraire joue souvent sur la sobriété. Gilles Lellouche est de tous les instants, et il le fait très bien. Explicite lui aussi, il donne à son personnage la vraie dimension du journaliste Denis Robert à l’origine de l’enquête qui révèlera les magouilles bancaires de certains établissements et surtout ses ramifications politico-judiciaires. En France, on manque de film de ce type-là, et chapeau pour l’avoir réussi.

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