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« Le Crime de l’Orient-Express » de Sidney Lumet. Critique cinéma

Synopsis: A Istanbul, le célèbre détective belge Hercule Poirot embarque dans l’Orient-Express. Il fait connaissance avec les autres passagers : la volubile Américaine Mme Hubbard, la princesse russe Dragomiroff et sa servante Hildegarde, ou le séduisant comte hongrois Andrenyi et sa femme. Un matin, les passagers découvrent que M. Ratchett, antipathique homme d’affaires américain, a été assassiné dans sa cabine, durant la nuit.

La fiche du film

Le film : "Le Crime de l'Orient-Express"
De : Sidney Lumet
Avec : Albert Finney, Lauren Bacall
Sortie le : 04/04/2018
Distribution : Carlotta Films
Durée : 128 Minutes
Genre : Policier, Thriller
Type : Long-métrage
Le film

Souvent adaptée au cinéma, l’œuvre de la romancière britannique (66 romans) n’a jamais fait de grands films. Bien en place dans le panthéon des réalisateurs, Sidney Lumet ne réussit pas plus son tour de passe-passe.

De l’encre à l’écran, il transite petitement…

Le réalisateur termine « Serpico » et s’apprête à vivre « Un après-midi de chien ». Entre ces deux belles actions, la pause envisagée est de courte durée : il s’attelle à l’adaptation de ce huis-clos ferroviaire, divertissement agréable dans une filmographie surchargée de belles références cinématographiques.

Le comte Rudolf Andrenyi, diplomate hongrois ( Michael York ) et son épouse (Jacqueline Bisset), auprès de l’inénarrable Mrs Hubbard ( Lauren Bacall) .

La manière dont il fait jouer Albert Finney,grossièrement, méconnaissable et hystérique en Hercule Poirot, indique la teneur du propos qu’il porte sur cette enquête. Légère et bon enfant, pour une kyrielle de célèbres comédiens (Jean-Pierre Cassel, Sean Connery, Anthony Perkins… ) et comédiennes, dont le plaisir rétrospectif de les voir compense grandement la faiblesse du récit.

Les femmes trouvent particulièrement grâce à ses yeux. Tout en se demandant ce qu’elle fait déjà dans ce wagon au milieu de ces figures de cire, Lauren Bacall est la veuve extravagante. Elle a le port altier et méprisant qui sied parfaitement à son personnage. Il faut la voir quand Poirot la renvoie dans ses cordes en évoquant … Greta Garbo.

Hautaine et souveraine à souhait, un monument de cinéma.


Et que dire d’Ingrid Bergman, Greta Ohlsson, missionnaire suédoise à Istanbul. Elle n’a que charité et piété dans la bouche pour expliquer le moindre de ses actes. Lumet éclaire sa foi bigote, mais éteint son visage pour en dessiner des contours tristes et indistincts.

Un tour de force mémorable dans ce cloaque d’humanité où Rachel Roberts en gouvernante allemande impériale et teutonne jusqu’au bout, sonne une charge héroïque aussi drôle que vaine.  Car l’inspecteur veille. Chaque petit détail alimente la thèse qu’il s’apprête à soumettre à l’ensemble des suspects du meurtre de Mr Ratchett (Richard Widmark) cabine N°2.

L’homme n’est pas très sympathique, mais il faut bien élucider cette affaire qui nous ramènera à un autre fait divers (réel celui-là) et dont Agatha Christie s’est inspirée : le kidnapping de l’enfant de Charles Lindbergh, et son assassinat…

Ce drame mériterait peut-être aujourd’hui d’illuminer nos écrans, avec l’ardeur de la grande Histoire et le lustre d’un patrimoine littéraire moins pantouflard. Bizarre qu’un monsieur tel que Kenneth Branagh n’ait pas senti le vent du boulet. Sa version 2017 de ce crime demeure inexpliquée…

Ingrid Bergman -Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.- Souvent adaptée au cinéma, l’œuvre de la romancière britannique (66 romans) n’a jamais fait de grands films. Bien en place dans le panthéon des réalisateurs, Sidney Lumet ne réussit pas plus son tour de passe-passe. De l’encre à l’écran, il transite petitement… Le réalisateur termine « Serpico » et s’apprête à vivre « Un après-midi de chien ». Entre ces deux belles actions, la pause envisagée est de courte durée : il s’attelle à l’adaptation de ce huis-clos ferroviaire, divertissement agréable dans une filmographie surchargée de belles références cinématographiques. Le comte Rudolf Andrenyi, diplomate hongrois…
Le film

Que Sidney Lymet se penche sur l’œuvre d’Agatha Christie n’a rien d’inconcevable en soi, sauf si son regard n’apporte pas grand-chose à la retransmission cinématographique. Son adaptation apparaît ici comme un agréable divertissement, une récréation entre deux références du septième art (« Serpico » et « Un après-midi de chiens »). J’ai bien aimé sa manière de poser sa caméra face aux comédiennes, et de passer de table en table avec une distinction presque curieuse. Il fouine beaucoup à l’image de son héros d’inspecteur qu’il considère quand même comme un personnage bien particulier en regard de ce qu’en faisait Agatha Christie. Hystérique et démesuré Poirot ? Allons bon  

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