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« La La Land » de Damien Chazelle. Critique cinéma

Synopsis: Au cœur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia sert des cafés entre deux auditions.  De son côté, Sebastian, passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance.  Tous deux sont bien loin de la vie rêvée à laquelle ils aspirent… Le destin va réunir ces doux rêveurs, mais leur coup de foudre résistera-t-il aux tentations, aux déceptions, et à la vie trépidante d’Hollywood ?

La fiche du film

Le film : "La La Land"
De : Damien Chazelle
Avec : Ryan Gosling, Emma Stone
Sortie le : 25/01/2017
Distribution : SND
Durée : 128 Minutes
Genre : Comédie musicale, Romance
Type : Long-métrage
Le film

Oscar de la meilleure photographie.

Sebastian et Mia se sont rencontrés au hasard d’un ralentissement autoroutier. Ils ont dansé dans la foule anonyme, sur le toit des autos et le chaud du bitume. Quelques anicroches plus loin, ils rêvent sous la même voûte étoilée.

Elle, pour fouler les planches des plus grands théâtres du monde. Lui : ouvrir un club de jazz, vrai de vrai. Loin des fariboles qu’il égrène dans un restaurant, à la demande de son propriétaire : J.K. Simmons en personne !

Content de le retrouver, aussi persuasif que dans « Wiplash » mais beaucoup plus drôle. C’est l’ambiance qui veut ça, une mise en bouche pleine de saveurs, un allant communicatif.

J’aurai simplement aimé parfois plus d’entrain et de collectif dans ces danses que Chazelle tient en respect. La choré s’arrête à peine dans l’entrain et la bonne humeur. L’interprétation de Ryan Gosling et Emma Stone est du même acabit, agréable et juste, sans effet de claquettes.

Le cinéaste nous invite à la fête. De la frénésie et du superficiel. Le ciel est trop bleu dans les studios, les rêves incertains, et l’amour sans préoccupation du lendemain. Chazelle pose ses premières empreintes. Celles d’une mère américaine et d’un père français, de l’âge d’or d’Hollywood et des comédies musicales à la Demy.

Quand Woody s’installe dans ces années d’insouciance, le réalisateur franco-américain les réinvente au gré d’une fantaisie de cinéma et d’amour mêlés. Magnifique. « A L.A on tolère tout et on ne respecte rien » dit Sébastian-Gosling à sa petite amie désespérée par tous ses castings avortés.

Et ce jazz que l’on dit moderne ! Sebastian est tout aussi déconcerté. A son bon vieux piano, il lui faut préférer des synthés et des boîtes à rythmes. Le cinéaste le comprend c’est une évidence. Cette manière de prendre la lumière, son tamis et ses fulgurances accordées à un be bop légendaire.

« Ouvrir le monde et le faire danser » dit-il encore alors que le monde vient à eux, nostalgique de n’être plus raccord. Mia et Sébastian s’aiment toujours autant mais la féerie des premiers enchantements s’égaie dans le cœur sidéral qui toujours les abritait. On rêve un peu moins, les sentiments s’effritent. C’est la fin d’une belle histoire dont le cinéma est désormais bien avare. Chazelle, romantique en diable, y met son grain de sable. Rien de mouvant, que du solide et beaucoup de magie. Beaucoup de cinéma !

Oscar de la meilleure photographie. Bafta (British Academy Film Awards) 2017 du meilleur réalisateur  Sebastian et Mia se sont rencontrés au hasard d’un ralentissement autoroutier. Ils ont dansé dans la foule anonyme, sur le toit des autos et le chaud du bitume. Quelques anicroches plus loin, ils rêvent sous la même voûte étoilée. Elle, pour fouler les planches des plus grands théâtres du monde. Lui : ouvrir un club de jazz, vrai de vrai. Loin des fariboles qu’il égrène dans un restaurant, à la demande de son propriétaire : J.K. Simmons en personne ! Content de le retrouver, aussi persuasif que dans « Wiplash » mais…
Le film

En dehors de toutes les considérations lues et entendues depuis des semaines sur ce film, je pense haut et fort qu’il appartient à la race des grands. Un chef d’œuvre, peut-être pas, la distinction à mon sens n’étant remise qu’après quelques années. Comme l’effet de surprise ici n’est pas de mise, il faut bien retenir de la double empreinte identitaire de son auteur, qu’il donne à l’âge d’or d’Hollywood et aux comédies musicales françaises des lettres de noblesse incontestables. Une dynamique dans la mise en scène, une légèreté dans le montage qui s’appuie beaucoup sur les alternatives (autre forme plus intéressante du flash-back ou aller-retour) et des chorégraphies bien trop sages. Avant la comédie musicale, du cinéma ... J’aurai aimé parfois plus d’entrain et de collectif dans ces danses que Chazelle tient visiblement en respect. L’interprétation de Gosling et Stone est du même acabit, agréable et pertinente, sans effet de claquettes. Contrairement à Woody Allen dans « Café Society » ou des frères Coen dans " Avé César" , Damien Chazelle réinvente plus qu’il ne s’immisce dans le genre. Une fantaisie de cinéma et d’amour mêlés. C’est magnifique.

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8 Commentaires

  1. Un scénario qui tiendrait sur un post-it, des longueurs, une mise en scène plus agitée que construite, une musique répétitive (deux airs, c’est tout), bref, La La Land est loin d’être le chef-d’œuvre annoncé. On s’ennuie ferme au début (malgré une première scène assez réussie comme tout le monde le sait) et l’on ne se passionne jamais.
    Évidemment, Damien Chazelle rend ici ou là hommage aux références de la comédie musicale. Ce sont sans doute les séquences les plus réussies mais il ne parvient jamais à les égaler. Paradoxalement, son film manque totalement de rythme. Tout semble superficiel là où les « grands » réussissaient à donner de l’épaisseur à un genre dit « léger ».
    Restent des acteurs excellents, à commencer par Emma Stone et Ryan Gosling.
    Tout cela ne vaut pas un Oscar, ni même un Golden Globe.

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